Archives de catégorie : Homélies

Homélies



ASCENSION DU SEIGNEUR – Homélie du Père Bernard SCHER

ASCENSION DU SEIGNEUR

30/05/2019 « C »

Tout départ, toute séparation avec un être cher, avec qui on a vécu un certain temps, est une rupture douloureuse, une privation provisoire, ou définitive lorsqu’il s’agit d’un décès.

L’ ASCENSION, le départ de Jésus, 40 jours après sa Résurrection est, dans un premier temps cela pour les apôtres. On peut imaginer leur tristesse lors du départ de leur ami. Mais St Luc nous dit : »Ils retournèrent à Jérusalem en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu. » Et d’où leur vient cette joie ? Luc nous dit encore : »La conversion sera proclamée au nom du Christ Ressuscité pour le pardon des péchés….A vous d’en être témoins….. »

Par ces paroles Jésus confie à ses apôtres la mission de construire, à travers le monde entier, une Église vivante et accueillante.

C’est ce qui nous est demandé à nous aussi, les chrétiens d’aujourd’hui : ne pas enfermer le Seigneur dans nos églises par des cérémonies, si belles soient-elles, ne pas revenir avec nostalgie aux célébrations de jadis, mais le porter avec joie et courage dans le monde d’aujourd’hui, aux peuples qui ne croient plus tellement en Dieu. C’est à travers les difficultés, les hésitations, les espérances, les solitudes et les partages que nous devons témoigner que Dieu aime tous les hommes à travers la mort et la résurrection de son Fils toujours vivants sur notre terre.

Il n’y a pas de véritable Église possible sans que ses membres ne soient en marche et à l’écoute de la vie, des souffrances et des joies de leurs frères et sœurs ; ces souffrances et ces cris sont multiples : les personnes âgées qui sont souvent isolées, les handicapés, les étrangers rejetés, les mal- aimés et les sans-voix …. Ecoutons-les et essayons de les aider !

Etre apôtre à l’extérieur de l’Église c’est bien plus difficile que d’organiser de belles célébrations et de magnifiques processions ou pèlerinages ; mais cela nous est toujours possible si nous croyons à ce que Jésus nous disait : « Je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis, le Saint Esprit ! » Avec lui nous sommes capables de construire le Royaume d Dieu parmi nous.

Parti de notre terre le jour de l’Ascension, Jésus est présent dans notre vie d’une autre façon ; tout nous parle encore de lui :

= l’Esprit-Saint nous redit sans cesse ses paroles et nous aide à les vivre

= les Sacrements, surtout l’Eucharistie que nous célébrons en mémoire de lui, nous réconfortent

= nous l’actualisons encore lorsque nous aidons les autres, lorsque nous pratiquons l’accueil, le respect… quand nous semons autour de nous la joie, l’espérance, l’amour…

= et nous le rencontrons dans nos frères et sœurs chaque fois que nous mettons en pratique sa Parole : »Ce que vous avez fait aux plus petits des miens c’est à moi que vous l’avez fait ! »

Trop souvent peut-être, nous cherchons le Seigneur « dans les nuages » ; et il nous fait dire : »Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ?…. » Cherchons-le dans notre vie quotidienne, alors nous pourrons, avec lui et avec les hommes de bonne volonté, transformer le monde dans lequel nous vivons.

AMEN.



Homélie du 6è dimanche de Pâques – Père Bernard SCHER

6ème DIMANCHE DE PÂQUES

26/05/2019 « C »

Pendant très longtemps l’Église avait l’habitude de dire à ceux qui souffraient, aux plus pauvres et au petit peuple : « Vos difficultés, vos souffrances sont passagères ; supportez-les avec patiences, car dans l’au-delà vous aurez une belle place et vous serez heureux… » On a souvent reproché aux chrétiens de prendre la vie future, la vie après la mort, comme un tranquillisant, une échappatoire et cela risquait de les dispenser d’agir dans leur vie quotidienne. Et c’est ainsi que Nietzsche traitait la religion comme ‘l’opium du peuple’.

Dans l’Évangile Jésus nous rappelle que « le Royaume de Dieu n’est pas pour demain, mais qu’il est en construction perpétuelle, au milieu de nous. » Nous sommes toujours reliés à lui qui nous dit : « Je m’en vais et je reviens vers vous »

Le chrétien est tiraillé entre ciel et terre : il est « citoyen du ciel », mais il se débat tous les jours dans les difficultés, les luttes et les tentations. Il croit les paroles du Christ qui lui donne une grande Espérance et en même temps il est affronté aux questions, aux doutes que lui porte le monde moderne.

Le Christ Ressuscité marche toujours à nos côtés ; il nous renvoie vers nos responsabilités quotidiennes et nous demande de nous investir pour le Royaume de Dieu là où nous vivons.

Le premier lieu de l’annonce de la Bonne Nouvelle est l’Église, mais nous devons aller vers les hommes qui ont de plus en plus besoin d’amour, de respect, d’accueil. Jésus s’est fait proche de tous ceux et celles qui venaient à lui ; il nous invite à sortir de nos églises, à nous laisser entrainer par lui pour devenir à notre tour, proches de ceux et celles qui, aujourd’hui ont le plus besoin de nous ; ceux qui sont à la recherche de repères sérieux devraient trouver dans les chrétiens des personnes qui les aiment tels qu’ils sont, et qui leur montrent que dans toutes difficulté, si grande soit-elle , il y a toujours des signes d’Espérance.

Cette mission n’est pas impossible, Avant de nous quitter, Jésus nous a promis de nous envoyer l’Esprit-Saint qui nous aidera à vivre tout ce qu’il nous demande. Il reste avec nous pour toujours, d’une autre façon ; il nous donne sa Parole et son Corps dans l’Eucharistie.

Construire une communauté accueillante, ouverte à tous, ce n’est pas facile. Dès le début, la petite Église qui venait de naître a connu des affrontements et de vives discussions au sujet de l’accueil des nouveaux convertis. Dans leurs débats les apôtres ont fait confiance à l’Esprit- Saint et ont pris les décisions qu’il fallait : « L’Esprit-Saint et nous-mêmes avons décidé… »

Frères et sœurs, devant les difficultés que nous vivons ,croyons fermement aux paroles de Jésus, qui nous dit : « que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé… » Que cette parole suscite en nous courage et optimisme. Le Christ ressuscité demeure parmi nous et nous donne sa paix. Accueillons avec joie son Esprit. Alors nous serons, dans la vie courantes des témoins authentiques et vivants de sa Résurrection

Retenons cette belle parole de Jésus, et mettons-la en pratique : « Si quelqu’un m’aime, mon Père et moi ferons notre demeure en lui…et l’Esprit-Saint que le Père vous enverra, vous enseignera tout »….Et il nous aidera à vivre en chrétiens, apôtres de sa présence parmi nous. Demandons-lui cette grâce durant cette Eucharistie

AMEN.



Homélie du 5e dimanche de Pâques – Père Bernard SCHER

5ème DIMANCHE DE PAQUES

19/05/2019 « C »

L’AMOUR, on le chante sur tous les tons ! Il y a les romans d’amour, les chansons d’amour, les films qui le mette en vedette. L’amour est exalté ou bafoué : il unit les gens entre eux, l’homme et la femme dans le mariage, qui, malheureusement abouti parfois au « non-amour » et à la séparation, au divorce !

Ce n’est pas la Bible qui a inventé l’Amour : des philosophes grecs et autres, des religions non chrétiennes ont parlé de l’amour. La consigne d’aimer son prochain existait dans l’Ancien Testament. Mais Jésus nous donne un commandement nouveau : dans son dernier repas avec ses apôtres, avant sa mort, lui le maitre du monde, se met au niveau du serviteur en leur lavant les pieds.

Dans l’ancienne loi, le prochain était celui qui vivait la même religion que les juifs ; et Jésus vient nous dire que tout homme, quel qu’il soit, doit être aimé, être notre prochain.

Ce commandement est nouveau dans la mesure où Jésus nous dit : »Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les uns les autres » Comme lui, aimons-nous les uns les autres avec humilité, mettons-nous au service de ceux et celles qui ont besoin de nous ; il n’a exclu personne de son amour et il est allé jusqu’au bout , en mourant sur la croix pour sauver tous les hommes et il a mis en pratique ces paroles qu’il disait : « Il n’y a pas de plus grand amour, que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. »

Aimer comme Jésus c’est accueillir l’autre tel qu’il est et non pas tel que je voudrais qu’il soit, le respecter avant tout et lui faire confiance. Aimer comme Jésus c’est se mettre au service de l’autre avec un cœur prêt à donner gratuitement, sans être payé de retour. Aimer c’est illustrer toutes nos paroles par des gestes, à commencer par les plus humbles, c’est être au service, c’est embrasser la croix du pardon, de la miséricorde, de la réconciliation et de la paix, plutôt que de brandir les menaces de la vengeance et de l’excommunication. Aimer c’et apporter à notre monde que l’on dit égoïste, injuste et parfois très dur pour les plus pauvres, cette Espérance qui dit que jamais rien n’est perdu.

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Le véritable Amour c’est celui dont Jean disait : »Il faut aimer, non pas par des paroles et de beaux discours, mais en actes et en vérité ; »

Comme chrétiens nous vivons l’Amour pour Dieu, le premier commandement, dans l’Eucharistie et les autres sacrements, dans la prière, ce cœur à cœur intime avec notre Père. C’et amour est concrétisé par notre façon de vivre avec les autres. Jésus nous redit : « Si vous vous aimez les uns les autres, tous reconnaîtrons que vous êtes mes amis »

On disait, avec admiration, des premières communautés chrétiennes : « Voyez comme ils s’aiment ! » Peut-on dire ces mêmes paroles de notre Église aujourd’hui ? C’est notre mission à nous tous et à nous toutes ! AMEN.



Homélie du 4è dimanche de Pâques – Père Bernard SCHER

4ème DIMANCHE DE PÂQUES

12/05/2019 « C » BON PASTEUR

Chaque année, le 4° dimanche de Pâques, dimanche du Bon Pasteur, l’Église nous demande de prier plus intensément pour les vocations sacerdotales, religieuses et (j’ajouterai) laïques ; c’est la »Journée Mondiale des Vocations ».

Posons-nous la question de nos responsabilités concernant ces vocations.

On parle’ beaucoup aujourd’hui de « crise des vocations »Et c’est vrai ; il y a des problèmes : « On ne trouve plus de curé quand on en a besoin », « il n’y a presque plus de messe dans notre paroisse » Il est vrai que le manque prêtres dans notre diocèse (et dans le autres aussi) est ressenti douloureusement par les ‘croyants-pratiquants’. Le nombre de prêtres retraités, âgés augmente de plus en plus tandis que les jeunes sont de moins en moins nombreux : en 2018 il n’y a eu aucune ordination sacerdotale dans le diocèse de Metz, cette année il y en aura une seule !

A côté de cela nous connaissons toutes les autres difficultés que traverse l’Église aujourd’hui.

Devant ces situations nous n’avons pas le droit de désespérer : Dieu appelle toujours encore des ouvriers à sa moisson, mail il ne travaille pas tout seul, il veut avoir besoin de nous.

Lorsque Paul et Barnabé furent expulsés par les juifs d’Antioche de Pisidie, ils ne se sont pas découragés, « ils se sont tournés vers les païens » pour la plus grande joie de ces derniers, qui sont devenus chrétiens. Et cette situation « a permis que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ». Et cela est devenu une nouvelle chance pour cette petite Église qui était en train de naître.

Comment réagissons-nous devant les difficultés que traverse l’Eglise ?

– Certains disent : »Ce n’est pas mon problème….et d’ailleurs on ne peut rien y changer »

– D’autres se contentent de se lamenter et parfois de critiquer ; et, il y a bien d’autres réactions….

Est-ce que nous recherchons le positif qui se passe dans cela ?

. Le diaconat permanent se développe dans nos communautés chrétiennes (avec ses limites, il est vrai)

. Les vocations de laïcs engagés se multiplient dans tous les domaines de la vie de l’Église

. les Mouvements d’Action Catholique (ACE, MCR, VEEA, ACI….) réunissent encore des enfants, des adultes qui partagent leur vie de chrétiens dans le monde où ils vivent.

Il faut que nous marchions sur les pas du Bon Pasteur pour former une Église vivante, ouvert à tous et à toutes. La question n’est pas : « Où dois-je aller pour être apôtre ? », mais ; »Que puis-je faire là où je suis ? »

Nos communautés doivent aussi être « priantes » : « Père envoie des ouvriers à ta moisson » Prier, non seulement en ce dimanche des vocations, mais prier tous les jours pour les prêtres, le religieux et religieuses et les laïcs engagés

Comment je réponds personnellement à l’appel que Dieu m’adresse ? Que la participation à l’Eucharistie soit un engagement au service de Dieu et de mes frères durant la semaine à venir. AMEN.



2e dimanche de Pâques – Dimanche de la Miséricorde – Père Bernard SCHER

2ème DIMANCHE DE PAQUES

28/04/02019 « C » dimanche de la MISERICORDE

« Si je ne vois pas, je ne crois pas… » Cette réflexion de Thomas a traversé les siècles et nous l’entendons encore régulièrement aujourd’hui. Et certains ajoutent parfois : « Aujourd’hui on ne peut plus rien croire, ni personne ». C’est vrai on ne peut même plus faire confiance aux médias, à ceux dont le métier est de nous informer honnêtement. C’est vrai, nous posons tellement des questions : sur l’évolution de notre terre, que l’on maltraite, sur l’avenir de nos jeunes, sur la place de l’homme qui, dans beaucoup de cas, n’est plus respecté ; pourquoi les assassinats dans les églises chrétiennes, dans les mosquées, pourquoi les catastrophe (ND de Paris) ? il y en a qui doutent de la foi, qui ne font plus confiance à l’église… ; le doute est humain, il est positif dans la mesure où il nous force à rechercher des solutions, à poser des questions.

Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, nous voyons les disciples vivre dans la peur ; ils craignent pour leur vie, ils pensent qu’ils vont être persécutés, tués comme leur Maître : « Ils verrouillent les portes du lieu où ils se trouvent, par crainte des juifs. » Ils ont du mal à croire ce que les femmes leur ont rapporté. Il y en a qui racontent n’importe quoi, aujourd’hui encore. Mais voilà que Jésus Ressuscité vient supprimer leur peur ; il est au milieu d’eux et leur souhaite la paix »

Nous comprenons les doutes de Thomas ; tous les incrédules de tous les temps lui ressemblent tellement !. Il y a même beaucoup de chrétiens qui ne croient pas à la Résurrection ; ils peuvent se retrouver en Tomas.. « Si Dieu existait vraiment, il n’y aurait pas toutes ce guerres, ces injustices et ces catastrophes ! » Ces mots nous les entendons régulièrement. L’histoire de Thomas pose, pour les chrétiens, des repères visibles pour un chemin de FOI authentique.

Nous n’avons jamais vu Jésus ressuscité, nous ne l’avons jamais touché et pourtant nous croyons qu’il est vivant. Notre foi repose sur la Bible, sur les sacrements, sur le témoignage de nos parents et d’autres personnes. Et pour que cette foi, qui est un don gratuit de Dieu, grandisse dans notre vie, nous avons besoin de la communauté, comme Thomas avait besoins de l’équipe de ses amis. Nous ne pouvons pas vivre en chrétien, seul dans notre coin.

Jésus dit à Thomas : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »  et nous faisons partie de ceux-là..Comme croyants nous devons pratiquer notre foi, c-à-d ‘la vivre concrètement chaque jour, et la transmettre à ceux que nous rencontrons ; nous ne sommes pas seulement ‘croyants-pratiquants’ en participant à la messe (qui est très importante), mais Jésus nous envoie là où vivent les gens, surtout les plus éloignés. « Allez à la périphérie » c’st aussi ce que nous dit notre pape François.

Les ‘Actes des apôtres’ nous disent qu’au passage des apôtres des foules se convertissaient.

Frères et sœurs, à la suite de Thomas, comme tous les croyants de tous les temps, disons à Jésus, de tout notre cour : »Mon Seigneur et mon Dieu » ; il nous dit à nous aussi : « La paix soit avec vous ; comme le Père m’a envoyé, je vous envoie, moi aussi. » AMEN



Pâques 2019 – Homélie du Père Bernard SCHER

P Â Q U E S 2019

21/04/2019 « C »

« Le tombeau était vide !. » ….et les misères continuent pour Marie Madeleine et les apôtres . Après la passion, sa mort affreuse sur la croix, son ensevelissement, voilà que son corpos a disparu. Et les questions et les souffrances continuent pour eux.

Nous aussi nous sommes aujourd’hui encore affrontés à des tombeaux, peut-être pas vides mais remplis par des questionnements douloureux : nous vivons la mort de nos proches, de nos amis…Dans la vie qui nous semble si dure, et qui l’est vraiment pour beaucoup, nous risquons de nous enfermer dans nos tombeaux d’égoïsme, de lassitudes et de découragements, du chacun-pour-soi et du rejet des autres. A cause de tout cela le culte de la mort occupe toute la place dans les préoccupations de beaucoup.

Jésus, par sa RÉSURRECTION au matin de Pâques, nous ouvre une nouvelle Espérance, inconnue jusque là, qui nourrit notre foi. La Résurrection du Christ est un souffle nouveau qui nous empêche de désespérer devant les difficultés de notre vie.

+ Elle nous fait sortir de ces multiples tombeaux où l’être humain s’enferme, se détruit lentement et fait du mal aux autres

+ La résurrection est en marche lorsque quelqu’un surgit de son tombeau de haine et de violence, lorsqu’il émerge dans la lumière de la paix et de la réconciliation

+ La Résurrection est là lorsque nous sortons du tombeau de nos péchés et que nous accueillons le pardon et la miséricorde de Dieu.

+ La Résurrection est toujours vivante dans ces petits gestes d’accueil, d’entraide, de partage et d’espérance vécue concrètement….dans une main tendue, dans l’indifférence vaincu par l’ouverture de notre cœur à celui qui a besoin de moi….

Le tombeau vide au matin de Pâques proclame la Résurrection de Jésus et il nous invite à en témoigner aujourd’hui dans notre vie quotidienne.

Sommes-nous vraiment les témoins vivants de tombeaux ouverts sur la Vie et sur l’Espérance ? Et non pas des ‘prophètes de malheur’ qui ne cessent de se lamenter sur les malheurs, les catastrophes, les injustices…., de toutes ces information qui semblent faire le bonheur des médias, qui passent souvent à côté de ce qui est beau dans le monde ?

Au lieu de nous lamenter sur le vieillissement de nos communautés, de notre Église, ne faudrait-il pas plutôt nous interroger sur ce que nous faisons, chacun, chacune, pour que la foi et l’espérance apportées par le Ressuscité, soient vécues autour de nous. Les souffrances, les malheurs qui nous envahissent parfois, nous ne pouvons pas les supprimer, nous pouvons les surmonter en étant, les uns pour les autres, signes de Résurrection

L’Eucharistie, que nous célébrons régulièrement est le rappel de ce grand événement que nous fêtons à Pâque : la Mort et la Résurrection de Jésus, qui donne Vie et Espérance à tous les hommes.

Le Christ continue de ressusciter chaque jour dans notre monde ! Soyons les témoins vivants de sa présence parmi nous. Alors nous pouvons chanter de tout notre cœur : « Oui, le seigneur est vraiment ressuscité » !! ALLELUIA….. AMEN .



Homélie du 5e dimanche de Carême – Père Bernard SCHER

5ème DIMANCHE DE C A R E M E
7/04/2019 « C »

      Les scribes et les pharisiens continuent de provoquer Jésus. En lui amenant cette femme surprise en situation d’adultère, ils pensaient avoir trouvé le moyen imparable pour le condamner et lui faire perdre la face devant le peuple qui venait, nombreux, vers lui pour l’écouter : – ou bien il condamne la femme et ses paroles sur la miséricorde, le pardon et l’amour ne signifient plus rien. – et, s’il lui pardonne, il se met « hors-la-loi », il désobéit à la loi de Moise et il n’est plus crédible. Ce qui est choquant c’est qu’on amène la femme seule, son complice court toujours ; il n’est pas inquiété, ni puni .

      Tout d’abord Jésus garde le silence ; il veut certainement faire comprendre qu’il n’est pas à l’affut des fautes, qu’il n’est pas venu pour condamner les hommes, mais pour les sauver. Il ne supprime pas, il ne nie pas la justice humaine mais il donne à chacun, à chacune la chance de se convertir.

      Avant de donner sa réponse, Jésus se met au niveau de la femme par terre ; ensuite, une fois de plus il retourne le piège contre les accusateurs hargneux : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il lui jette la première pierre » leur dit-il. …Et ils s’en vont l’un après l’autre parce qu’ils savent bien que Jésus les connaît et qu’il est capable de dévoiler leurs propres péchés.
      Nous posons peut-être aussi à Jésus cette question : « Qu’en dis-tu ? » Oui, que dis-tu de ces fous qui assassinent aveuglément au nom de Dieu, de ceux qui cassent tout pour voler, que dis-tu de ces escrocs qui s’enrichissent honteusement sur le dos des autres ? Que penses-tu de ces très nombreux étrangers qui fuient leur pays et que beaucoup de chez nous ont du mal à respecter, et refusent de les accueillir ?
      La réponse que Jésus donne ne concerne pas du tout la femme, mais uniquement ses accusateurs, et elle nous est destinée à nous aussi qui avons parfois les mêmes réactions qu’eux. Si nous jugeons et critiquons les autres, parfois même jusqu’à les démolir, nous entendrons Jésus nous dire : « Qu’est-ce qui te permet de condamner ton frère ?  N’oublies pas que toi aussi tu es pécheur et que tu as toujours besoin d’être pardonné. » Lorsque nous accusons les ‘gilets jaunes’, les migrants, les musulmans et les juifs de tous nos malheurs, c’est signe que nous ne sommes pas tout à fait à l’aise avec l’Évangile ni avec notre religion.
      En disant à cette femme toute tremblante : »Moi non plus je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus ! » Il la remet debout et lui ouvre le chemin d’une nouvelle vie ; elle a certainement compris que le Dieu de Moïse est, avant tout, le Dieu de l’amour, de la miséricorde et du pardon.
      ….Si nous critiquons quelqu’un (cela peut arriver) efforçons-nous toujours de découvrir en cette personne, l’étincelle de bien, de positif qui est en elle; pour Dieu, notre Père, jamais personne n’est perdu définitivement.
Qu’il ouvre notre cœur au pardon, au respect, à l’accueil et à l’amour pour tous.
Alors nous pourrons célébrer dans la JOIE, la RÉSURRECTION de JÉSUS à PAQUES
         AMEN.