Abbatiale au Printemps
retour au sommaire
Mode d'emploi      Survolez les miniatures pour faire apparaître l'image originale (patienter quelques secondes le temps de son chargement).
Cliquez dans l'image pour revenir à la miniature.

 

Bouzonville, la Sainte Croix, la Belle Croix, le chemin de croix… 

Mais qu'en est-il de toutes les autres croix que l'on voit, mais que l'on oublie, tant elles font partie du paysage ? Dans nos pays chrétiens, les croix des villes et des champs bordent ici ou là, rues, routes, chemins des champs ou des forêts. 
Dans nos pays chrétiens où la tradition religieuse traditionnelle perd peu à peu son importance, ces croix dressées par nos ancêtres ont perdu leur valeur et on a souvent oublié le pourquoi de leur érection.

En voici quatre :




Passez sur la photo pour l'agrandir

La plus simple se situe au bord de la route, rue du 27 Novembre, entre les marronniers, près de la place de la Libération. Elle a été érigée après la seconde guerre mondiale et bénie par l'abbé Valentin.


C'est la croix des morts devant laquelle passent les cercueils avant d'aller au cimetière. Autrefois, la croix des morts était sur le pont Vauban. Elle a été détruite avec le pont au début de la guerre.



Passez sur la photo pour l'agrandir

La deuxième est plus difficile à trouver. Elle se situe à Aidling,le long d'un chemin dans une espèce de haie et elle mériterait d'être redressée. Quelqu'un a retracé les lettres en blanc. Voici l'inscription : 

ICI REPOSE
CATHERINE CHALER
DECEDEE 16 FEVRIER 1842
AGE DE 9 ANS
RIP

Dans "Les familles de Bouzonville et ses annexes", tome 1 p. 217 on voit que  CHALER Jean Paul Louis est l'époux de TRITZ Catherine. Ils ont quatre enfants dont Catherine née le 10 décembre 1832 à Aidling et décédée le 16 février 1842 à Aidling. Mais qu'est-il arrivé à Catherine? Est-elle enterrée là ?



Passez sur la photo pour l'agrandir

L'une est près du n° 19 rue d'Aidling. Toute simple en grès rouge, la croix abîmée.

On distingue nettement un œil dans un triangle. Est elle entière? De quand date-t-elle ?


Passez sur la photo pour l'agrandir

La dernière  se situe dans le mur de la maison Linden, sur la place du Général de Gaulle. C'est une croix pilier encastrée dans le mur. 
La base de 60 cm de haut est recouverte du même crépi que la maison, le tronc de 83 cm est en grès rouge, des traces géométriques sont sculptées sur cette partie. 
La croix, sans crucifix, est en grès gris de 68 cm. Un crucifix devait y être cloué ou vissé. On peut lire une date : 1819 et deviner quelques lettres, peut-être : EN  VOM  H. Que fait cette croix à cet endroit? Quel mystère s'y attache ?

  
Suite à la publication de cette rubrique dans notre bulletin d'infos du mois de septembre 2006, plusieurs réponses concernant les croix ci-dessus nous sont parvenues. En voici les textes :

La croix de l'immeuble LINDEN.

Elle rappelle la mort d'un homme survenue en cet endroit. Son nom n'a pas été révélé et deux versions nous ont été racontées.
Un vendredi saint, un homme est entré au café. En plus de la boisson qu'il avait commandée, il mangea de la saucisse. La patronne lui affirma que ce n'était pas bien de manger de la viande durant le Carême et encore moins le vendredi saint, cela portait malheur. Le bonhomme s'en moqua et continua de mordre à belles dents dans son casse-croûte. Quand il sortit de l'établissement, il fut renversé par une charrette. Le malheur était arrivé, la brave dame avait raison : on ne mange pas de viande le vendredi saint…
La seconde version est qu'un homme venait d'Alzing sur une charrette. Ses chevaux se sont emballés. Homme et charrette ont terminé leur course folle dans le mur du café. En souvenir, une croix a été érigée.
Dans les deux cas, on ne sait ni la date ni le nom de la personne… 

La croix CHALER d'Aidling.

Elle porte une inscription  qui permet de dire que c'est la stèle de la tombe de Catherine Chaler décédée le 16 février 1842 à l'âge de 9 ans. On ne connaît pas la cause de son décès. Elle est née le 10 décembre 1832 à Aidling. C'est la fille de Jean Paul Louis Chaler et de son épouse Catherine née Tritz. Ils ont eu quatre enfants. L'aîné François, né en 1827, a épousé en 1851 Marie Schneider. Marie, née en 1829, est décédée en 1839. Anne, née en 1834, a épousé Jean-Pierre Nennig. Catherine, sujet de notre croix, est la troisième. Dans les actes paroissiaux on peut lire qu'elle a été enterrée au cimetière d'Aidling. Ce dernier se situait derrière la chapelle et a été "ôté" lors de la construction de la sacristie. C'est à ce moment qu'on a dû déplacer la stèle qui se trouve actuellement dans une haie.

On peut signaler que l'un des fils de François, Louis, né à Aidling le 11 septembre 1854, est devenu prêtre. Il était vicaire à Stiring-Wendel (1879), directeur des jeunes ouvriers (1886), curé de Waldwisse (1895), aumônier de la Charité Maternelle (1901), aumônier du pensionnat de Fénétrange (1910), aumônier de l'asile de Steinbach-Sarreguemines (1912-1937). Il est décédé à Cuvry le 10 janvier 1940, dans sa 84e année.
Merci à Antoine Tritz d'Aidling pour ses recherches.

Croix de la rue de Benting.

Le soubassement est enterré et la croix est soutenue par un renforcement de blocs de pierres par l'arrière du socle. Celui-ci mesure environ 70 cm. Il est surmonté d'une table rectangulaire de 96 cm de long sur 64 cm de large et 16 de hauteur.

La croix est en un seul bloc se rétrécissant vers le sommet.

Juste sous la place que devait occuper le Christ crucifié, on remarque une tête de mort à cinq dents, un cœur enflammé, une lance croisée avec un marteau, deux formes circulaires et une niche vide à la base du fût. Sous la table, au centre de l'avant du socle on peut voir un écu nu ou un cœur.

La tête de mort, le crâne, rappelle le Golgotha, lieu du crâne. Les os croisés symbolisent la mort. Le cœur enflammé représente l'Amour de Dieu. Le marteau et la lance sont des outils de la crucifixion. Quant aux cercles…

Juste sur la niche, on peut lire : 1786 FRANCOIS MARCUS CHATERINNE IOLY

Grâce au livre de généalogie sur les habitants de Bouzonville on peut savoir que François MARCUS, tailleur de son métier avait épousé Catherine JOLY, le 5 janvier 1760 à Vaudreching. Ils ont 14 enfants nés entre 1760 et 1781.

Mais on ne sait pas pour quelle raison ils ont fait édifier une croix à cet endroit.   

Route de Sarrelouis

Elle est sur la propriété de Madame Nicole FREYTAG et mesure près de 3 m. Elle a déjà été restaurée en 1807. Le socle porte l'image du purgatoire par les flammes que l'on peut deviner sous la peinture. L'inscription, peinte elle aussi est la suivante: 

DENKET AN DIE ARMEN SEELEN

MIT EINEM VATER VNSER

VND AVE MARIA.

Pensez aux pauvres âmes grâce à un Notre Père et un Je vous salue.

Vous savez maintenant ce que vous pouvez faire en passant…   


Trois croix sont encore à présenter.

 

L'une se cache un peu dans la muraille de l'impasse Henri II de Lorraine et la mousse qui la recouvre petit à petit la dissimule encore davantage derrière un grillage de protection. Le socle est enterré.
S'il portait une inscription, celle-ci n'est plus visible.
La croix, partie haute, est récente et posée sur une partie plus ancienne datant, au vu de sa forme du XVIIIe siècle.
Dans le médaillon on peut encore lire :

"MEINE LIEBE IST GEKREVTZIG WORDEN".

Entre ces mots et la table on peut deviner une fleur sculptée. Mais qui a bien pu voir "son Amour crucifié" ?



La croix, la plus ancienne de la commune, est malheureusement peinte. Elle se situe à Heckling au carrefour avec la rue des Champs fleuris. Elle aurait été déplacée à cet endroit suite à la construction d'une maison d'habitation. Le monument a été fait par François Müller. Le socle, large de plus d'un mètre, est formé de gros blocs agrafés à l'arrière. Des noms y sont gravés tel : Dieder (177?). Le Christ de la croix est de couleur bronze et le titulus est en forme de parchemin. L'inscription, en allemand, s'estompe peu à peu.


DAS
KREVTZ HABEN
DIE IN WONER
VON HECHLENG
MACHEN LASSEN ZV
EHREN DEN RITTER
LEIDEN ANNO 176?.


C'est une croix d'épidémie à laquelle les habitants d'Heckling ont dû échapper.
Ils remercient leur Sauveur par cette croix. La date montre que c'est la plus vieille croix de la commune mais quel est le dernier chiffre ?
Cette croix, patrimoine d'Heckling, mériterait une restauration à la hauteur de sa valeur.

 

La dernière est bien visible, sur la route de Guerstling, sur le talus en face des silos.

Elle est régulièrement fleurie et même repeinte en rose et blanc…

C'est une croix d'accident. Le texte originellement en allemand ne permet plus que le déchiffrage du patronyme RUPP.
 
Son prénom était-il Jean ou Michel ou Joseph ?
Qui s'en souvient ?


retour au sommaire

retour page d'accueil


Valid HTML 4.01 Transitional