Suite
à la publication
de cette rubrique dans notre bulletin d'infos du mois de septembre
2006, plusieurs réponses concernant les croix ci-dessus nous sont
parvenues. En voici les textes :
La
croix de l'immeuble LINDEN.
Elle
rappelle la mort d'un homme survenue en cet endroit. Son nom n'a pas
été révélé et deux versions nous ont été
racontées.
Un vendredi saint, un homme est entré au café. En plus de la boisson
qu'il avait commandée, il mangea de la saucisse. La patronne lui
affirma
que ce n'était pas bien de manger de la viande durant le Carême et
encore moins le vendredi saint, cela portait malheur. Le bonhomme s'en
moqua et continua de mordre
à belles dents dans son casse-croûte. Quand il sortit de
l'établissement, il fut renversé par une charrette. Le malheur était
arrivé, la brave dame avait raison : on ne mange pas de viande le
vendredi saint…
La seconde version est qu'un homme venait d'Alzing sur une charrette.
Ses chevaux se sont emballés. Homme et charrette ont terminé leur
course folle dans le mur du café. En souvenir, une croix a été érigée.
Dans
les deux cas, on ne sait ni la date ni le nom de la personne…
La
croix CHALER d'Aidling.
Elle
porte une inscription qui
permet de dire que c'est la stèle de la tombe de Catherine Chaler
décédée le 16 février 1842 à l'âge de
9 ans. On ne connaît pas la cause de son décès. Elle est née le 10
décembre 1832 à Aidling. C'est la fille de Jean Paul Louis Chaler et
de son épouse Catherine née Tritz. Ils ont eu quatre enfants. L'aîné
François, né en 1827, a
épousé en 1851 Marie Schneider. Marie, née en 1829, est décédée en
1839. Anne, née en 1834, a épousé Jean-Pierre
Nennig. Catherine, sujet de notre croix, est la troisième. Dans les
actes paroissiaux on peut lire qu'elle a été enterrée au cimetière
d'Aidling. Ce dernier se situait
derrière la chapelle et a été "ôté" lors de la construction de la
sacristie. C'est à ce moment qu'on a dû déplacer la stèle qui se trouve
actuellement dans une haie.
 | On
peut signaler que l'un des fils de François, Louis, né
à Aidling le 11 septembre 1854, est devenu prêtre. Il était vicaire à
Stiring-Wendel (1879), directeur des jeunes ouvriers (1886), curé de
Waldwisse (1895),
aumônier de la Charité Maternelle (1901), aumônier du pensionnat de
Fénétrange (1910), aumônier de
l'asile de Steinbach-Sarreguemines (1912-1937). Il est décédé à Cuvry
le 10 janvier 1940, dans sa 84e année.
Merci
à Antoine Tritz d'Aidling pour ses recherches.
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 | Croix
de la rue de Benting.
Le
soubassement est enterré et la croix est soutenue par un renforcement
de blocs de pierres par l'arrière du socle. Celui-ci mesure environ 70
cm. Il est surmonté d'une table
rectangulaire de 96 cm de long sur 64 cm de large et 16 de hauteur.
La croix est en un seul bloc se rétrécissant vers le sommet.
Juste sous la place que devait occuper le Christ crucifié, on
remarque
une tête de mort à cinq dents, un cœur enflammé, une lance croisée avec
un marteau, deux formes circulaires et
une niche vide à la base du fût. Sous la table, au centre de l'avant du
socle on peut voir un écu nu ou un cœur.
La tête de mort, le crâne, rappelle le Golgotha, lieu du crâne. Les os
croisés symbolisent la mort. Le cœur enflammé représente
l'Amour de Dieu. Le marteau et la lance sont des outils de la
crucifixion. Quant aux cercles…
Juste sur la niche, on peut lire : 1786
FRANCOIS MARCUS CHATERINNE IOLY
Grâce au livre de généalogie sur les habitants de Bouzonville on peut
savoir que François MARCUS, tailleur de son métier avait
épousé Catherine JOLY, le 5 janvier 1760 à Vaudreching. Ils ont 14
enfants nés entre 1760 et 1781.
Mais on ne sait pas pour quelle raison ils ont fait édifier une croix à
cet endroit. |
 | Route
de Sarrelouis
Elle
est sur la propriété de Madame Nicole FREYTAG et mesure près de 3 m.
Elle a déjà été restaurée en 1807. Le
socle porte l'image du purgatoire par les flammes que l'on peut deviner
sous la peinture. L'inscription, peinte elle aussi est la suivante:
DENKET
AN DIE ARMEN SEELEN MIT EINEM VATER VNSER
VND AVE MARIA. Pensez
aux pauvres âmes grâce à un Notre Père et un Je vous salue.
Vous
savez maintenant ce que vous pouvez faire en passant…
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Trois croix sont encore à présenter.  | L'une se cache un peu dans la muraille de
l'impasse Henri II de Lorraine et la mousse qui la recouvre petit à
petit la dissimule encore davantage derrière un grillage de protection.
Le socle est enterré. S'il portait une inscription, celle-ci
n'est plus visible. La croix, partie haute, est récente et
posée sur une partie plus ancienne datant, au vu de sa forme du XVIIIe
siècle. Dans le médaillon on peut encore lire :
"MEINE
LIEBE IST GEKREVTZIG WORDEN".
Entre ces mots et la
table on peut deviner une fleur sculptée. Mais qui a bien pu voir "son
Amour crucifié" ?
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 | La
croix, la
plus ancienne de la commune, est malheureusement peinte. Elle se situe
à Heckling au carrefour avec la rue des Champs fleuris. Elle aurait été
déplacée à cet endroit suite à la construction d'une maison
d'habitation. Le monument a été fait par François Müller. Le socle,
large de plus d'un mètre, est formé de gros blocs agrafés à l'arrière.
Des noms y sont gravés tel : Dieder (177?). Le Christ de la croix est
de couleur bronze et le titulus est en forme de parchemin.
L'inscription, en allemand, s'estompe peu à peu.
DAS KREVTZ
HABEN DIE IN WONER VON HECHLENG MACHEN
LASSEN
ZV EHREN DEN
RITTER LEIDEN ANNO
176?.
C'est une
croix d'épidémie à laquelle les habitants d'Heckling ont dû échapper. Ils
remercient leur Sauveur par cette croix. La date montre que c'est la
plus vieille croix de la commune mais quel est le dernier chiffre ? Cette croix,
patrimoine d'Heckling, mériterait une restauration à la hauteur de sa
valeur.
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 | La dernière est bien visible, sur la
route de Guerstling, sur le talus en face des silos.
Elle
est régulièrement fleurie et même repeinte en rose et blanc…
C'est
une croix d'accident. Le texte originellement en allemand ne permet
plus que le déchiffrage du patronyme RUPP. Son
prénom était-il Jean ou Michel ou Joseph ? Qui s'en souvient
?
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