RAPPORT D'ACTIVITÉS DE SENSIBILISATION SUR LA
LUTTE CONTRE LE VIH-SIDA
DU CLUB DES JEUNES DE SECOURS CATHOLIQUE FRANCE/METZ A GOMA


I. Introduction
II.Objectifs de la visite
III.Population cible
IV.Calendrier de travail et effectif des participants
V.Méthodologie de travail
VI.Déroulement des actions
VII.Impact de l'action menée
VIII.Difficultés rencontrées
IX.Recommandations
X.Conclusion


I. INTRODUCTION.


L'annonce de la découverte du virus du Sida par les scientifiques a ouvert une nouvelle ère dans le domaine de la pathologie infectieuse. La maladie a été considérée au départ comme ne concernant que les pays occidentaux et à la limite les africains vivant en ville et on ne pourrait pas manquer de relever le fait que l'annonce de la découverte de ce virus a été perçue dans certains milieux comme une imagination tendant à décourager les amoureux, du moins au cours des premières années immédiatement après la découverte du virus. A la longue, on s'est rendu compte que le Sida se propageait partout à travers le monde et qu'il devenait une affaire de tous, villageois, y compris.


Aujourd'hui, l'Afrique et surtout l'Afrique sub-saharienne est devenue la région du monde la plus touchée par la pandémie. Il nous est difficile de débattre ici des multiples raisons qui sont à la base de la montée en flèche de la propagation du VIH en Afrique.

Notre pays, la RDCongo, un pays vaste et, coeur de l'Afrique, avec des richesses énormes n'en est pas épargné.
Les grandes crises qu'il a connu en commençant par le régime dictatorial de 32 ans durant, passant par les guerres interethniques, l'afflux des réfugiés rwandais en 1994 jusqu'aux guerres de libération et de rectification ont bloqué toute initiative de planification d'un programme national fiable de lutte contre la catastrophe, permettant ainsi au virus de ravager des milliers de personnes essentiellement parmi les jeunes de 12 à 45 ans. Aucun coin du pays n'est épargné, même pas la province du Nord-Kivu et en particulier la ville de Goma, et surtout elle, qui en dépit de cette crise multiforme à laquelle se trouve confronté le pays, a encore connu, comme si cela ne suffisait, l'éruption volcanique de janvier 2002.

La ville serait exposée à la propagation du virus étant donné la précarité dans laquelle vit sa population.
Les chiffres des malades et des décès dans les hôpitaux de Goma sont de plus en plus inquiétants. Ainsi, la Caritas Goma s'est décidée de mettre sur pied un programme de lutte contre le syndrome afin de contribuer à la limitation de sa propagation au sein de la population et à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à cette pathologie.

Dans cette optique, la Caritas Goma a été heureuse d'accueillir le Club des jeunes de Secours Catholique France/ ville de METZ ici à Goma, une délégation composée de 4 personnes dont: Monsieur RENE (Animateur de la Caritas METZ), Mesdemoiselles Anne (étudiante en psychologie), Aurélie (étudiante en Sciences), Cathie (étudiante en Sociales).
Que toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin à l'arrivée de cette délégatin à Goma ainsi qu'à son séjour trouve ici l'expression de nos sentiments de gratitude pour cette action en faveur de nos jeunes en particulier et de toute notre population en général.

II. OBJECTIFS DE LA VISITE:

*soutien au programme de la Caritas Goma pour la lutte contre le VIH-SIDA;

*sensibilisation de la jeunesse de Goma et de ses environs sur la lutte contre le VIH-SIDA;

*échanges d'expériences entre jeunes.

III. POPULATION CIBLE.

-Les jeunes dans les écoles, les universités, les paroisses.
-Les couples.
-Les personnes vivant eet les personnes affectées par le VIH (les PVV et les PAV).

Pour mieux réussir sa mission, la délégation a travaillé conformément à un calendrier qu'elle a rigoureusement respecté. Ci-après ce calendrier et le nombre de participants par séance de sensibilisation.

IV.CALENDRIER DE TRAVAIL ET EFFECTIFS DES PARTICIPANTS:

DATE
LIEU
Groupe cible
Heure
Nbre. participants
25/06/03
Lycée CHEMCHEM VILLE
Élèves (ville)
14 heures
30
26/06/03
Institut de Goma
Élèves
13 heures
26
27/06/03
Lycée CHEMCHEM HIMBI
Élèves Himbi
9 heures
34
28/06/03
Institut TUUNGANE
Élèves
9 heures
90
29/06/03
BOBANDANA
Élèves+autres 12 heures
200
02/07/03
Institut MIKENO
Élèves 10 heures
48
03/07/03
Institut BAKANJA
Élèves 10 heures
58
04/07/03
Coord. Dioc. de la pastorale des jeunes
Piscine de Bezatha
(PVV et PAV)
10 heures 19
04/07/03
Coord. Dioc. de la pastorale des jeunes Autres jeunes
15 heures
32
05/07/03
Paroisse de St Esprit
Jeunes de la paroisse
+autres
15 heures 30
62
06/07/03
Paroisse Carmel
Jeunes de la paroisse
et autres
15 heures
85
07/07/03
Paroisse Cathédrale
Jeunes de la paroisse
et autres
16 heures
53
08/07/03
Paroisse Notre Dame d'Afrique Jeunes de la paroisse
et autres
16 heures
60
09/07/03
Centre de Santé Mentale + Ngangi Les jeunes 10 heures 25
10/07/03
Centre de Santé Mentale + Ngangi Les jeunes 10 heures 15
11/07/03
Centre de Santé Mentale + Ngangi Les jeunes 10 heures 16
13/07/03
RUTSHURU Jeunes de la paroisse
+autres
12 heurers
80
14/07/03
Coord. Dioc. de la pastorale des jeunes Les couples 15 heures
30
15/07/03
Université Libre des Pays de Grands Lacs
Les étudiants
12 heures
200


Dans le souci de mieux échanger les idées et mieux transmettre leur message, les jeunes visiteures ont adopté une certaine méthodologie:

V.MÉTHODOLOGIE DE TRAVAIL


Un petit questionnaire - guide avait été au préalable remis aux jeunes de chaque école ciblée en vue de les préparer à composer un petit mot autour de ce qu'ils connaissaient sur le Sida.

A l'ouverture de chaque séance, le modérateur du jour commençait par présenter la délégation, puis les accompagnateurs locaux: de la Caritas / BDOM, de la Coordination Diocésaine des jeunes, de la pastorale scolaire, les responsables des écoles...

Après cette étape, la parole était donnée à un porte parole des jeunes du lieu visité pour prononcer un mot bref sur le VIH, puis suivait alors l'exposé des sensibilisateurs qui comportait les étapes suivantes:

Cette méthode avait comme avantage de faciliter la liberté dans le choix du bateau de sauvetage sans attitude moraliste quelconque et l'incitation à la participation de tout le monde.
L'anonymat des personnages suscitait aussi la relance des échanges et l'afflux des idées chez les jeunes.

VI.DÉROULEMENT DES ACTIONS.

La sensibilisation s'est déroulée en général dans de bonnes conditions. Elle s'est faite conformément au calendrier tracé, à la méthodologie ci-haut décrite, sans incident et à la satisfaction de tous. Nous devons le reconnaître, l'équipe des sensibilisatrices a été à la hauteur de sa tâche et nous affirmons ici que la Caritas France ne nous a pas envoyé n'importe qui.

Nous signalons que la méthodologie de travail a été modifiée seulement lors de la rencontre avec les personnes vivant avec le VIH du groupe de la piscine de Bezatha. Les enseignements ont été axés surtout sur les témoignages de ces braves personnes quiont accepté de parler volontiers de leur statut sérologique à haute voix. Des témoignages qui ont édifié tous les participants et constituent la meilleure façon de persuader les sceptiques que le Sida est une réalité dans notre milieu. Ce groupe est un modèle unique jusque là à Goma et constitue un modèle à suivre. La leçon tirée de cette rencontre est que une personne peut vivre positivement bien qu'étant infectée par le VIH. La participation a été active partout. Ceci confirme que l'action a été d'un grand impact sur la jeunesse de Goma et de ses environs.

VII.IMPACT DE L'ACTION MENÉE:

VIII.DIFFICULTÉS RENCONTRÉES.

La difficulté rencontrée un peut partout et presque la seule, a été due à l'enseignement de la bonne méthode ABC, c'est à dire: "ABSTINENCE", "FIDÉLITÉ", "CONDOM" dans les écoles catholiques et même ailleurs. Pour certaines gens, c'était une contradiction de l'enseignement prôné par l'Église que de parler de l'usage du condom. Ils auraient voulu que l'on insiste plus sur la pratique de l'abstinence et de la fidélité que de faire la campagne du préservatif, pourtant dans l'esprit des sensibilisatrices, l'action n'avait pas pour objectif de dicter la meilleure méthode à adopter pour se protéger contre le Sida, mais plutôt celui de mettre les gens devant leurs responsabilités quitte à eux d'opérer leur choix.

Avant d'arriver à la fin de ce rapport, qu'il nous soit permis d'émettre quelques recommandations.

IX.RECOMMANDATIONS.

Aux dirigeants politiques:

Qu'ils prennent conscience des ravages que cause le sida au sein de la population et par conséquent adopte un programme adéquat de lutte contre cette catastrophe.

Aux responsables de la Caritas Diocèse de Goma:

Qu'elles multiplient les différentes occasions d'échange entre jeunes, car ces rencontres sont édifiantes et pourraient déboucher à un changement de comportement face au VIH.

Qu'elles encouragent l'encadrement des jeuenes dans le cadre de leur pastorale en leur accordant les moyens suffisants.

Aux responsables de la Caritas METZ:

Que cette action ne soit pas la dernière, mais plutôt le début d'un partenariat continuel.

A LA DÉLÉGATION DE LA CARITAS METZ:

Elle vient de toucher du doigt les réalités qui sont les nôtres en matière de sensibilisation sur le VIH. Elle vient de constater les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH ici chez nous à Goma.
Qu'elle soit notre interprète auprès de toute personne éprise de bonne volonté pour venir en appui aux actions de lutte contre ce fléau entamées par la Caritas.

A la Coordination Diocésaine de Lutte Contre le Sida Caritas Goma:

Qu'elle assure le suivi de la sensibilisation des jeunes face à ce fléau;
Que le suivi soit assuré afin de péréniser l'action et d'évaluer le changement de comportement vis-à-vis du VIH chez les jeunes qui ont subi la sensibilisation.

X.CONCLUSION.

L'action menée par les jeunes venus de France est venue à point nommé. Elle a été plus que nécessaire, car elle a permis aux jeunes de Goma et de ces environs de sortir de l'ignorance pour les uns et d'améliorer leurs connaissances pour les autres.

Conformément à l'agenda de travail tracé par l'équipe, il va sans dire qu'elle a abattu, sans relâche, du 25 juin au 16 juillet 2003, un travail énorme, mais elle n'a pas tout fini. Beaucoup reste à faire. Plusieurs écoles de Goma et de ses environs restent à sensibiliser et celles qui l'ont été devraient être dotées d'une structure anti-Sida qui permettrait de rendre la lutte permanente et beaucoup plus efficace.

Il faudrait également installer des groupes de réflexion de lutte contre le Sida dans les paroisses et dans les communautés de base.

Ceci nécessite évidemment des moyens qui jusque là font défaut au programme SIDA de la Caritas Goma.

La Caritas Goma, reste ouverte à toute initiative allant dans le sens de la consolidation de ses actions en matière de lutte contre le SIDA.

Elle réitère ses remerciements à la délégation des jeunes visiteurs pour sa bravoure et pour tous les sacrifices consentis dans la sensibilisation sur la lutte contre le Sida en faveur de nos populations de Goma en général et de notre jeunesse en particulier.


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