Malgré
la générosité des croyants de notre région, la
somme récoltée ne suffisait pas à la réalisation
de l'église et il aurait été très risqué
d'attaquer les travaux avec de si maigres bases.
Notre curé décida donc, avec l'accord de l'évêque
Mgr Benzler, de partir pour le nouveau monde: l'Amérique.
C'est, bien entendu, la richesse de
ce pays qui attira le curé qui dut ainsi laisser derrière lui
son pays, ses amis et paroissiens pour aller mendier sur des Terres dont la
langue lui était inconnue.
Au milieu du moi d'août 1902, il prit le bateau au Havre et arriva à
New
York six jours plus tard.
Après les premières impressions favorables, il fut vite dépité:
malgré les recommandations de l'évêque de Metz, les Américains
ne firent pas confiance au premier venu.
Certains religieux et évêques étaient convaincus de la
sincérité de notre curé mais les maigres résultats
et le voyage harassant découragèrent Nicolas Folschweiller.
De plus, un ordre de l'évêque de Metz arriva, lui mentionnant
de rentrer de suite dans son pays, sa présence étant devenue
indispensable dans sa paroisse.
En effet, durant son abscence, les vicaires de Forbach furent obligés
de le remplacer à contre coeur, et insistèrent auprès
de Mgr Benzler pour accélérer son retour.
Bien sûr, c'est au moment où
les religieux américains commençaient à accorder leur
confiance et à croire à la sincérité du curé
que cet ordre, sans appel, précipita le départ forcé.
Le coeur gros, Nicolas Folschweiller fit ses adieux à ce pays qui lui
apporta, sur le tard, tant de joie.
Il en garda un souvenir inoubliable et ses remerciements allèrent
surtout à
l'évêque de Saint-Louis dans le Missouri.
D'après notre témoin,
le curé n'était pas rentré bredouille de son voyage et
retourna d'ailleurs une seconde fois dans ce pays.
L'apport de cet argent contribua pour une grande part à la construction
de l'église Saint-Sauveur.
Le curé Nicolas Folschweiller (à gauche)
pendant son voyage en Amérique
en 1902 lors d'une brève rencontre avec son frère de Chicago.