La bénédiction des cloches


            Tous ceux qui ont eu la chance d'assister à la bénédiction de cloches dans une commune savent que c'est un événement hisorique marquant.

C'est souvent la présence de l'évêque dans le village qui provoque chez les habitants une émotion bien compréhensible.

Le jour de la bénédiction, ce dernier est accueilli l'entrée de la commune par le prêtre, le maire et ses conseillers ainsi que par des personnalités de la région et toute la population.

            Qu'une cérémonie aussi grandiose ait pu tourner à la catastrophe est vraiment un cas unique dans l'histoire de notre région!
Et pourtant...

            Tout commença  pour le mieux en ce jour de l'année 1912, quand Monseigneur Benzler, évêque de Metz, arriva à Morsbach pour bénir les cloches.
Quatre cloches, fondues par la société Max Schilling d'Apolda en Allemagne, devaient être baptisées ce jour-là.

Elles furent dédiées: la grande au Saint-Sauveur, la 2 ème à Saint Sébastien et Saint Nicolas, la 3 ème à Sainte Marie et Joseph et la 4 ème à Sainte Barbe.

Comme parrains et marraines furent nommés tous les croyants de la commune sauf ceux qui n'avaient pas fait leurs Pâques...! (Vous voyez un peu l'époque!)

Malheureusement, la commune avait commandé les cloches en Allemagne et, qui plus est, chez un fabriquant protestant.
Ceci ne plut guère à notre curé qui avait déjà pris des contacts avec une société catholique de Colmar.
La convivialité entre protestants et caholiques n'existait sûrement pas encore à cette époque, et il est donc compréhensible que notre curé ait fait éclater sa colère.

Le ton monta entre le prêtre et les élus locaux, mais Nicolas Folschweiller ne voulut pas faire de scandale devant l'assistance réunie et se tut le jour de la bénédiction.
Par contre, ce sont certains membres du Conseil Municipal qui l'attaquèrent personnellement ce jour-là.

            La cérémonie prit une telle tournure que l'évêque préféra quitter les lieux, laissant notre curé seul et désemparé pour achever cette bénédiction!
L'histoire fit grand bruit et resta unique en Lorraine.

            Ces faits démontrent bien le climat qui régnait à Morsbach à cette époque et nous rappellent sans cesse que nous étions sous le régime des Prussiens.
Des documents de l'époque nous montrent que certains membres d'un Conseil Municipal étaient influencés par la hiérarchie. En effet presque tous les faits étaient transmis à la direction régionale dont le Directeur était, en principe, toujours un représentant de l'Empereur, donc un Prussien et non un Lorrain.
La preuve est qu'on a bien voulu commander les cloches en Allemagne et pas dans un département annexé (l'Alsace)!

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