La retraite du curé Nicolas Folschweiller
à Villing en 1919
Des témoignages
nous ont appris l'hostilité envers le curé grandissait au fil
des ans, ce dernier devenant de plus en plus insupportable. Il est fort possible
que l'industrialisation de la région, au début du siècle
dernier, a participé à la conversion politique de certains citoyens
installant ainsi un climat malsain entre les hommes de certains partis et
les prêtres.
C'est en 1919 à
l'âge de 66 ans que notre curé prit la cure de Villing, petit
village tranquille proche de son pays natal de Merten.
Il est donc resté prêtre de Morsbach pendant 22 ans où
il assuma également le secrétariat du Conseil de Fabrique.
Après toutes ces années de combat, il était sûrement
à bout de forces.
Le développement
de l'industrie dans la région frontalière changea les mentalités
et ne permettait plus à notre curé de faire la démonstration
de son caractère autoritaire, tout comme les hommes qui avaient quitté
la Lorraine et revenaient avec la sensation d'être "plus français"
que ceux qui étaient restés sous la botte de l'occupant.
Son ami de jeunesse, le Dr Pelt, nouvellement ordonné évêque
de Lorraine voulut probablement lui épargner d'autres combats en lui
proposant la cure à Villing.
Je suis convaincu
aujourd'hui que Monseigneur Pelt, le connaissant de longue date, l'a persuadé
d'arrêter le combat car la guerre, même pour lui, était
terminée.
Que pouvait encore espérer ce curé révolté?
Comme tout être humain, à la fin, il ne reste que les souvenirs
du passé...
