Un prêtre qui marqua le début du vingtième siècle
en Lorraine


Monseigneur Willibrord BENZLER



        Qu'est-ce que ce petit coin de France a de si particulier pour que l'on s'attache tant à son nom et à sa croix?
C'est avec un homme peu banal que nous allons commencer cette histoire: Monseigneur Willibrord Benzler.

        Bien que d'origine allemande, cet homme tomba amoureux de notre Lorraine et sa gentillesse lui valut d'être aimé aussi bien par les prêtres que par la population de notre pays. Mgr Willibrord Benzler, bénédictin, fut professeur puis Supérieur de l'importante abbaye de Maria Laach en Wesphalie.
Il fut nommé premier prieur en 1893.

        Plus tard l'inscription sur la dalle tombale de son caveau exprime ce qu'était cet homme extraordinaire:


"Né le 16 octobre 1853, il est entré dans le repos éternel le 16 avril 1921.
Avec sa disparition, le Diocèse de Metz perd une partie de son âme."


L'éloge est faite par d'innombrables historiens Lorrains.portrait
Une seule faute, impardonnable à l'époque, lui est reprochée: celle d'être Allemand.

        En 1901, Mgr Benzler fut nommé évêque de Lorraine sur recommandation de l'Empereur Guillaume II qui insista auprès du Vatican de Rome.
Les deux hommes se connaissaient déjà du temps de leurs études à l'Université de Bonn et Mgr Benzler demanda un temps de réflexion avant d'accepter cette nomination car il savait très bien quelles étaient les véritables intentions de l'empereur!

En effet, pour Guillaume II, la germanisation de la Lorraine avait du retard et il pensait que la nomination de cet homme qu'il connaissait bien pourrait faire avancer les choses.
Mgr Benzler avait compris le stratagème de l'Empereur mais, après certains accrochages avec ce dernier et par amour pour la Lorraine, il accepta sa nomination.

Notre Évêque prit d'abord le temps de se familiariser avec les croyants lorrains chez qui il ressentait bien la réticence envers l'occupant.

Puis, il s'engagea complètement en apprenant le français afin de pouvoir faire les sermons dans la langue de ses fidèles.
Cela, bien entendu, ne plut pas aux autorités de l'époque!

        Guillaume II, irrité par le comportement de l'évêque, lui reprocha souvent sa lenteur pour "Germaniser les lorrains", ce à quoi Mgr Benzler répondit:

"Si j'ai accepté de devenir évêque des lorrains, ce n'est pas pour les germaniser,
mais pour les christianiser!"


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