Notre projet faisait suite à un premier projet, par conséquent nous avons commencé par tenter de mesurer l'impact du premier au sein de la caritas.
Après le départ de la première équipe, un programme de lutte contre le
VIH-SIDA est né au sein de la Caritas-développement Goma. Christian, le superviseur de ce programme, nous a donc présenté leurs actions grâce à une cassette vidéo réalisée lors de formations :
- formation réseau
- prévention SIDA
- micro-crédits
Après avoir rencontré quelques personnes touchées par le VIH (P.V.V.), bénéficiaires de micro-crédits accordés par la Caritas, nous avons pu débuter nos actions de prévention dans les paroisses.
Christian nous avait organisé un emploi du temps en tenant compte du fait que certains membres de l'équipe ne seraient présents qu'une semaine sur deux sur le projet SIDA.
B - Déroulement des sensibilisations
La première semaine nous avons pu sensibiliser 5 paroisses et la seconde 6 celles-ci sont résumées en annexe dans le bilan de la Caritas.
Suite à notre première animation, nous avons eu une première mise au point avec le superviseur afin de nous mettre d'accord sur le discours à tenir lors de nos interventions. Un consensus a rapidement été trouvé, notre discours serait donc de parler de trois moyens de se protéger contre la transmission du virus par voie sexuelle à savoir
« Abstinence », « Fidélité » et « Préservatif ». Intervenant dans un cadre catholique, nous devions avant tout prôner l'abstinence et la fidélité, cependant il était pour nous hors de question d'éluder le préservatif. Afin de satisfaire et respecter les idées et croyances de chacun, il avait été convenu de ne pas promouvoir l'usage du préservatif.
C'est ainsi que notre discours a été très bien accueilli par les prêtres au sein des paroisses sensibilisées à l'exception d'une. Certains prêtres ont préféré garder le silence durant nos interventions et ne pas prendre de réelle position. D'autres nous ont appuyé devant leurs paroissiens, en osant ainsi dire aux jeunes de se protéger par un préservatif en cas de « faille » dans leur abstinence ou leur voeux de fidélité.
Au cours de discussions avec le superviseur du programme nous avons compris que le discours qu'ils avaient tenu jusqu'alors ne mentionnait que l'abstinence et la fidélité. Cela s'expliquait par le fait que la Caritas GOMA est présidée par l'évêque et donc se devait de suivre la morale religieuse.
Toutefois c'est un fait que la SIDA touche de plus en plus de jeunes notamment à Goma et fort de cette constatation, il s'avérait indispensable d'inclure le préservatif dans notre discours.
C - un outil pédagogique : la flottille de l'espoir
Afin d'illustrer notre présentation, nous avons utilisé le jeu la « flottille de l'espoir » créé par des pères blancs en Tanzanie. Ce jeu fait figure de véritable outil pédagogique de prévention contre la transmission du SIDA par voie sexuelle.
Il se compose d'un grand drap bleu représentant l'inondation de la Maladie et de trois bateaux permettant de ne pas tomber à l'eau et donc de se préserver de la contamination du SIDA par voie sexuelle. Une fois cela présenté à l'assistance, il s'agit de trouver le nom des trois bateaux, qui sont « Abstinence », « Fidélité » et « Préservatif ».
Des cartons sont ensuite distribués représentant des personnages : un militaire, des étudiants, des mères de famille, des enfants, ...
Chaque auditeur ayant reçu un personnage a pour consigne de lui inventer une vie (un nom, une profession, une condition matrimoniale, un âge, ...) et de définir par quel moyen il peut se protéger du SIDA. Les personnages ayant des comportements à risques, tels que des rapports sexuels non protégés avec un partenaire incertain, peuvent être mis dans l'eau, donc dans la maladie.
Le positionnement des personnages sur le drap permet d'amorcer un débat entre les jeunes qui ne voient pas tous les choses de la même façon.
Ces débats furent pour nous un moyen d'en savoir un peu plus sur les m½urs des habitants de Goma.
Nous concluions le jeu en rappelant aux jeunes que le plus important était de se trouver dans un des trois bateaux peu importe lequel, le choix n'étant à effectuer que par eux-même en fonction de leurs croyances, leurs choix de vie et leurs convictions personnelles.
Nous ajoutions à cela la possibilité de changer de bateau au cours de sa vie, à plusieurs reprises : l'essentiel étant de ne pas tomber dans l'eau.
Ce jeu entraînait un débat avec les jeunes et de nombreuses questions :
D - Un échange avec des jeunes
Les questions posées faisaient émerger de nombreuses croyances telles que :
- les filles qui portent des pantalons ont le SIDA
- le virus du SIDA serait injecté dans les préservatifs par les fabricants afin d'exterminer les Africains
- les préservatifs auraient des trous microscopiques 25 fois plus grands que le virus et le laissaient ainsi passer
- le SIDA est une punition divine
Cela nous a fait prendre conscience ainsi qu'au superviseur du programme du manque d'informations des jeunes et des besoins en la matière. De plus les questions, toujours très nombreuses révélaient une volonté d'en savoir plus et une envie de se rendre acteurs de la lutte contre le SIDA à Goma.
E - Conclusion
Ces interventions ont été tout d'abord l'occasion de réels échanges entre nous et les jeunes. En effet, nous avons été fort bien accueillis au sein des paroisses.
Certains même s'étaient démenés pour préparer notre arrivée : ainsi de nombreuses interventions débutaient par un chant d'accueil, quelques fois accompagné de danses.
Cela attestait d'une réelle volonté de nous rencontrer et nous a par la même beaucoup touché.
F - Evolution du projet à Goma
A la fin de notre séjour, il nous semblait important de faire un bilan avec le directeur de la Caritas-développement Goma.
Au cours de cet entretien nous avons ensemble pu faire émerger les points faibles et les points forts.
Parmi les points faibles nous pouvons citer :
- Le manque d'échange entre les prêtres des paroisses et nous, avant nos interventions. Ce qui a pu, lors d'une intervention conduire à une contradiction entre les propos du prêtre de la paroisse et les nôtres.
- Une sensibilisation limitée à un milieu catholique
Parmi les points forts:
- Une bonne connaissance du SIDA, des moyens de contamination, de prévention
- Pas de gêne devant les questions posées
- Un discours cohérent et respectueux des croyances de chacun
- Une information plutôt qu'une morale
Tous ces points forts ont été possibles grâce à la présence massive de jeunes lors de nos interventions et à leur participation active.
G - Prolongation en France
Plusieurs animations sont prévues
Septembre :
- Entretien avec une journaliste de France BLEUE Lorraine Nord
- Repas à Bouzonville au cours duquel nous avons partagé notre expérience
- Intervention dans une école primaire dans le Doubs
Octobre :
- Le 2: Repas conférence à Sarralbe
- Les 1er, 2, 8 et 9 : Tenue du stand du Secours Catholique sur le thème de l'Action Internationale à la FIM (Foire Internationale de Metz)
Novembre :
- intervention dans une équipe d'accueillis et des bénévoles à Metz-Borny
- animation d'un « chat » le samedi 19 Novembre sur le site de Bouzonville
Décembre :
- intervention dans une église de Nancy lors de la journée mondiale de sida.
Plusieurs articles :
- sur le site du Secours Catholique national (pages jeunes)
- sur le site du Secours Catholique régional
- article sur le site de Bouzonville
- divers articles de presse (voir en annexe)
En prévision :
- Un repas-conférence à Boulay
- Un repas-conférence à Insming
- Un repas-conférence à Faulquemont
- Une intervention sur radio JERICHO