Chronique du Vendredi Saint à Bouzonville

CHRONIQUE DU VENDREDI-SAINT 2018

En ce jour du 30 mars 2018, Vendredi-Saint pour la chrétienté, la ville de Bouzonville est à nouveau envahie par une horde de marchands ambulants. C’est une grande exception dans le monde de la chrétienté française, surtout en Alsace-Moselle, où cette journée est fériée.

Venus de toutes les régions françaises, ils s’installent dans toutes les rues et ruelles de la ville dès 5 heures. C’est le branle-bas de combat pour s’adjuger les places retenues. Les pauvres riverains n’ont qu’à s’y résoudre, même s’ils sont réveillés de bon matin.

Il faut aussi rester vigilant si l’on veut pouvoir sortir de chez soi, car souvent l’unique accès à votre maison est bloqué par les voitures, les camionnettes et stands de vente. Il faut faire preuve de patience, mais souvent c’est un bon accord qui est trouvé avec les personnes qui s’installent devant votre porte. C’est le cas, pour nous, depuis des années avec ceux qui sont devant notre demeure.

Mais il y a des sans-gêne qui ne se soucient pas de ces détails. Rien ne compte que leur emplacement. De plus, ils vous demandent s’ils peuvent bénéficier d’un branchement électrique via votre installation personnelle.

Les choses étant ce qu’elles sont depuis des années, nous essayons tout de même de participer à l’autre événement de la journée, bien plus important pour un croyant, le chemin de croix qui a lieu à 9 h 30 et qui conduit les participants depuis l’église jusqu’à la Belle-Croix, route de Thionville. Supprimé pendant plusieurs années, il a été remis en fonction par quelques fidèles paroissiens et le Curé en l’an 2000.

Ce chemin de croix, une institution à Bouzonville, qui, pendant de longues décennies, a drainé de nombreux fidèles en ce jour du vendredi-saint. Des fidèles de Bouzonville, des villages des alentours, mais aussi des fidèles de la proche région sarroise.

Mais petit à petit, le culte de la croix a été remplacé par le culte des marchands du temple, avec leurs stands de nourriture, de saucisses, de boissons et autres ventes.

Cette année, une fois de plus, pour la foule des pèlerins, environ 150, venus des alentours, le chemin de croix a été vécu dans la ferveur, sous un ciel clément. Il faisait frisquet mais le soleil était présent physiquement et dans les cœurs.

Le cheminement, malgré la difficulté pour se déplacer à cause de toutes les voitures qui stationnaient sur les trottoirs, s’est fait dans la dignité et le recueillement. Nous étions escortés par les gendarmes qui ont veillé à la sécurité de tous les participants. Pour cela je voudrais leur dire Merci. Nous avons, au cours de notre chemin, pensé au colonel BELTRAME, qui a donné sa vie pour sauver ses semblables, comme Jésus a donné la sienne pour notre salut.

Après la messe du Jeudi-Saint célébrée à GUINKIRCHEN pour nos trois communautés de paroisses, en présence de nos prêtres qui célébraient ce jour là leur fête, messe animée par les choristes de toutes les paroisses concernées, voici une journée qui restera gravée dans nos cœurs de croyants.

À Bouzonville nous allons maintenant célébrer la Pâques du Seigneur, avec la grande joie d’accompagner, lors de la Vigile Pascale, notre catéchumène sur le chemin de son baptême. 

SAINTE ET JOYEUSE FÊTE DE PÂQUES

Eugène Schmit