Devant certaines personnes ou certains événements nous sommes souvent partagés : nous jugeons sur l’extérieur sans chercher à comprendre en profondeur. Parfois notre jugement est faussé et cela peut créer des dégâts.
Jean, dans l’évangile a une curieuse réaction ; au nom des douze, il vient se plaindre auprès de Jésus, de la concurrence déloyale d’un homme qui ne fait pas partie de leur groupe, et qui « expulse des démons ». Il y a peut-être aussi chez eux une certaine jalousie. Jésus leur explique que cet homme ne peut pas être un ennemi, puisqu’il fait le bien en se recommandant du Seigneur ; Jésus relève et prend en compte toute bonne action, même la plus modeste réalisée en vue du Royaume, par L’Esprit.
Moïse, dans la première lecture, agit de la même façon : il n’est pas jaloux des deux hommes qui prophétisent alors qu’ils n’ont pas eu la mission officiellement.
De nos jours encore, des personnes de tous pays, de toutes races et de toutes religion font le bien, aident les autres ; s’ils le font honnêtement, dans la foi et la dans la vérité, je pense qu’ils sont guidés par l’Esprit.
Nous avons parfois des réactions de propriétaires exclusifs de la foi et de la vérité, à l’encontre de ceux qui ne font pas partie de notre groupe, de notre Église, et qui font le bien, qui répandent autour d’eux la paix, l’amitié, la justice, qui accueillent et qui aident ceux qui viennent à eux et qui le font parfois mieux que nous.
Il est facile de rejeter à priori ce que quelqu’un d’autre fait de bien sous prétexte qu’il n’est pas catholique, pas pratiquant, pas français, pas de notre côté politique.
Il ne s’agit pas de renier notre identité ‘catholique’, de dire rapidement : « Toutes les religions se valent », mais nous devons toujours reconnaitre le bien qui se fait ailleurs ; car l’action de l’Esprit Saint se manifeste, pas uniquement chez nous ; ne nous croyons pas ‘les meilleurs’ ! Réjouissons-nous de tout ce qui fait avancer le Royaume de Dieu, tout ce qui respecte la dignité de l’homme. Jésus, comme Moïse, est un homme libre. Et il invoque la grande liberté de Dieu qui donne sa grâce à qui il veut ; il n’y pas d’exclusivité. Tous ceux qui font le bien, même s’ils ne sont pas chrétiens, sont accueillis par Dieu. Tous les petits gestes d’amitiés, d’accueil, de paix, de justice, sont annonces de la Bonne Nouvelle et sont reconnus par Dieu.
Cela suppose que nous qui croyons en Dieu, nous supprimions de notre vie tout ce qui scandalise et qui nous empêche d’être de vrais chrétiens. Jésus a des paroles très dures pour tout ce qui est scandale et occasion de chute pour les autres. Il s’indigne de ce que l’on puisse entrainer quelqu’un au mal, surtout un enfant, un petit (et dans ce sens-là l’Église vit actuellement des événements très douloureux qui la remettent en question).
Demandons à Dieu de nous guérir, à la fois, de nos sectarismes jaloux et de nos lâchetés vis-à-vis de certaines paroles ou événements.
Que cette Eucharistie renouvelle nos esprits et nos cœurs.
AMEN.
Abbé Bernard SCHER