Homélie du 24e DTO – Père Bernard SCHER

24ème DIMANCHE DU TMPS ORDINAIRE

15/09/2019 « C »

Les ennemis de Jésus sont continuellement à l’affut de ce qu’il fait et de ce qu’il dit ; et aujourd’hui ils lui reprochent de fréquenter, d’être amis et même de manger avec les pécheurs. Les scribes et les pharisiens, ces « bien-pensants », qui ne se prennent pas pour n’importe qui, se répandent en reproches virulents contre lui parce qu’il fait bon accueil à ceux que tout bon juif doit rejeter. Ils ne comprennent pas que sa mission première est d’aller à la recherche de ceux qui sont perdus, qui sont loin ; pour Dieu c’est une grande joie lorsqu’ils reviennent.

Personne n’aime perdre, ni argent, ni travail, ni santé, ni l’estime des autres. Et d’ailleurs, on ne perd pas volontairement : ces trois histoires que Jésus raconte mettent en scène ces situations désagréables ; qui n’a jamais retourné tous les tiroirs pour rechercher une chose qui lui est indispensable ? On est HEUREUX lorsqu’on retrouve ce qu’on a perdu.

La finale des trois histoires débouche sur la joie. « Réjouissez-vous avec moi car j’ai retrouvé ce que j’avais perdu ! » La joie demande toujours à être partagée.

La 3ème histoire, que j’appellerais « la parabole du père prodigue….en amour » est toujours d’actualité aujourd’hui. Aux yeux de Dieu nous sommes tous et toutes parfois comme ce fils cadet qui, un jou,r ne voulait plus rien savoir de sa famille ; il pense qu’il est assez grand pour se débrouiller tout seul, il renie les siens. Pour le Père il est dorénavant le fils perdu, dont il guette continuellement le retour. Ce Père au grand cœur est l’image de Dieu notre Père, qui attend toujours le retour des pécheurs que nous sommes.

Lorsqu’il voit de loin son fils qui revient « il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers » Il lui ouvre ses bras de père et ne lui laisse même pas le temps de s’excuser.

Je suis toujours ému devant ces parents qui me racontent qu’un de leurs enfants est parti et ne veut plus rien savoir d’eux ; et ils ajoutent : « Vous savez, s’il revient, on lui ouvrira toujours notre porte ; il reste toujours encore notre enfant ! »

Notre Dieu est un Père patient ; il va, sans se décourager, à la recherche de la brebis perdue il ne lui ferme aucune porte, surtout pas celle de son cœur. Il est aussi têtu : il n’abandonne jamais l’espoir de la repentance et des retrouvailles et il ne baisse jamais les bras devant nos infidélités.

Le Père de l’évangile sort pour supplier son fils ainé de venir se réjouir avec eux ; mais celui-ci se sent lésé ; il ne veut pas partager la joie des retrouvailles. Il ne veut plus entendre parler de son frère : son jugement est catégorique : « Il a gaspillé tout ton bien avec des prostitués et toi tu lui fait la fête ! » lui dit-il.

Dans le cœur de notre Père nous sommes tous et toutes importants, il nous aime chacun, chacune au même titre et n’exclut personne de son amour ; il comprend nos faiblesses et nous aide toujours à revenir vers lui.

Et nous-mêmes, frères et sœurs, sommes-nous capables de nous réjouir du bien qui arrive autres et du bien qu’ils font ? Ou bien sommes-nous jaloux, comme le fils ainé ?

Durant cette Eucharistie et dans nos journées, remercions le Dieu très bon et miséricordieux pour tout ce qu’il nous donne dans son Amour infini, pour tout le bien qu’il fait pour les autres et par eux. AMEN.