CHRIST, ROI DE L’UNIVERS – Homélie du Père Bernard SCHER

CHRIST, ROI DE L’ UNIVERS

24/11/2019 « C »

Comme tous les derniers dimanches de l’année liturgique, l’Église fête aujourd’hui le CHRIST, ROI DE L’ UNIVERS. Parler de « roi » dans l’Eglise du 21° siècle semble un peu dépassé. Il y a encore des rois et des reines dans certains pays, mais ce ne sont pas eux qui gouvernent ; le temps de la monarchie, dans notre pays, est bien passé, heureusement ; et nous savons comment cela s’est terminé !

La royauté dont il est question en cette fête, n’a rien à voir avec la puissance temporelle, ni avec le prestige humain. Elle est faite d’amour, de miséricorde et de paix.

Jésus n’a jamais voulu exercer un pouvoir temporel sur les hommes : chaque fois qu’on voulait le proclamer ‘roi’ il s’est échappé. Après la multiplication des pains, il s’est retiré dans le désert. Il est entré à Jérusalem, non pas comme un grand roi, mais assis sur un âne. A la réflexion moqueuse de ses ennemis, près de la croix : « Si tu es le roi des juifs descend de la croix ! » il est resté muet. Et à Pilate qui lui posait la question, et qui a mis la pancarte sur la croix : « Celui-ci est le roi des juifs » il répondit : »Mon Royaume n’est pas de ce monde. »

Son trône royal était une croix, au pied de laquelle ne sont restés qu’une poignée de fidèles, sa mère, son ami Jean et quelques femmes….A ses côtés, deux malfaiteurs dont l’un se repens, qui est la seul à parler de son Royaume : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ! »

La dignité, la grandeur du CHRIST-ROI c’est de faire don de sa vie pour tous les hommes, c’est de s’identifier, non pas aux puissants de la terre, mais aux petits, à ceux et celles qui sont blessés par la vie, rejetés et mis en croix par la société. Il a toujours pris la place de serviteur. Aujourd’hui encore il veut triompher, non par la puissance et la richesse (comme l’Église l’a fait pendant des siècles), mais par l’Amour qui se met au service de tous, surtout des plus petits.

Faire de Jésus notre roi aujourd’hui, c’est faire de lui notre compagnon de route, c’est nous nourrir de ses paroles et de son Corps, c’est construire, avec lui son Royaume où tout homme est respecté et aimé tel qu’il est. C’est dans notre vie quotidienne que le Royaume de Dieu doit grandir, un Royaume où diminuent de plus en plus les exploitations par la puissance et par l’argent, l’oppression des petits, les inégalités, les injustices et les souffrances. Le Royaume de Jésus n’est pas uniquement dans le domaine intérieur de notre cœur ; nous devons le vivre concrètement et le construire autour de nous en nous souvenant de ses paroles : »J’ai eu faim…j’ai eu soif…j’étais étranger… et tu m’as aidé… »

Notre Dieu n’est pas un Dieu de puissance, un roi dominateur ; il est, avant tout, un Dieu d’Amour, un Père très aimant qui a sauvé le monde par la mort de son Fils sur la croix. Remercions-le durant cent Eucharistie. AMEN.