Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie

Chers amis,
Voilà encore une semaine de passée…
On parle de déconfinement et beaucoup pensent que tout redevient normal.
Or qu’est ce que la normalité?
Est-il normal de suivre un vague sentier sans lendemain?
Est-il normal d’imposer SA vérité?
Est-il normal de briser la vie ou de la négliger, ou de l’enlever?
Ce dimanche c’est le Christ Lui-même qui vient apporter un message lequel fait écho au message pascal qui prône l’espérance, la confiance et l’amour.
Oui Il peut dire qu’Il est le chemin car c’est par Lui et à travers Lui que nous verrons Dieu tel qu’Il est
Oui Il peut dire qu’Il est la Vérité car il ne se trompe jamais et aussi Il ne veut pas nous tromper.
Oui Il peut dire qu’Il est la Vie car une fois sorti du tombeau Il est vivant à tout jamais.
Alors n’ayons pas peur de marcher avec Lui comme le fit Marie que nous prions particulièrement en ce mois.
Pour l’instant nous n’avons encore aucune consigne concernant les rassemblements dominicaux et le reste de la vie paroissiale publique.
N’allons pas trop vite en besogne car le virus circule vivement chez nous.
Attendons ce que les autorités locales diront bientôt.
Dimanche nous célébrons comme toujours à vos intentions.
Nous pensons fort à vous.
portez-vous bien et courage surtout.
En union avec vous et tous les vôtres.
 
l’équipe des prêtres
Ci-dessous une petite méditation pour vous aider à entrer dans la joie de ce temps pascal.
 
 

 
 

5e dimanche de Pâques A – 10 mai 2020. Montre-nous le Père

Ac 8, 1-7 ; 1P 2, 4_9 ; Jn 14, 1-12


Aux lendemains de Pâques nous avons vu la joie des apôtres grandir au fur et à mesure de leurs rencontres avec Jésus ressuscité, et notre foi a grandi en même temps que la leur. Lorsque Jésus leur avait annoncé sa mort prochaine, les disciples avaient été profondément bouleversés ; aussi Jésus les avait rassurés en leur montrant qu’il ne partait pas pour l’inconnu : il rentrait chez lui au terme d’un long voyage. Comment ne seraient-ils pas heureux de savoir qu’il allait rentrer à la maison du Père  ? Le maître partait le premier, mais pour nous préparer à chacun une place et s’assurer que tout soit prêt pour son arrivée. L’évangile d’aujourd’hui est bien parlant dans les situations que nous venons de vivre ! La proximité de la mort était devenue omni présente dans un monde qui auparavant semblait l’avoir oubliée. Mourir, ce n’est pas descendre comme une âme errante dans une vie ténébreuse ; ce n’est pas non plus revenir à la matière organique et servir uniquement à la construction d’autres êtres vivants. Pour les chrétiens, mourir c’est une porte qui s’ouvre pour aller dans la Maison du Père, en partageant sa propre vie divine ; et chacun y trouvera sa propre demeure.
L’image biblique de l’arc en ciel peut nous aider à entrer dans ce mystère de « l’Alliance » avec la vie divine qui sera le nôtre : L’arc en ciel de nos fins d’orages est fait de 7 couleurs, de toutes les couleurs…Ces couleurs viennent de la réfraction de l’unique couleur blanche dans des milliers de gouttelettes d’eau en suspension dans l’air ; rassemblées en un faisceau elles formeront le blanc. Ainsi, chacun de nous reflètera quelque chose d’unique de la lumière divine.
Et pourtant beaucoup semblent avoir peur de la vie éternelle, oubliant que cette vie éternelle avec Dieu notre Père ne connaîtra aucune des limitations douloureuses que nous connaissons sur cette terre. La vie éternelle sera une pleine communion, corps et âme, avec le Christ ressuscité, dont nous partagerons la gloire et la joie.


Mais peut-être avons-nous envie, comme Thomas et Philippe, de demander à Jésus de montrer le chemin pour aller vers le Père. Et c’est alors que Jésus nous répond comme à ses disciples : Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ; personne ne vas vers le Père sans passer par moi. Et Jésus a montré aussi à ses disciples qu’il était lui-même la porte, l’unique porte d’accès à la Maison du Père, au terme du pèlerinage de notre vie. Et comme nous l’avons entendu dimanche dernier il est aussi le berger qui nous conduit vers le terme du chemin. Autrement dit, pour entrer dans le mystère de la foi, il faut entrer en relation personnelles avec le Seigneur, lui demander humblement de se manifester à nous. Une interrogation de Jésus à ses disciples s’adresse aussi à nous :  depuis si longtemps que je suis avec vous, ne savez-vous pas que celui qui m’a vu a vu le Père ? Cette petite phrase est bouleversante : il y a tellement de millions d’hommes à travers les siècles qui auraient voulu voir Dieu ou quelque chose de lui, et se sont trompés sur lui !
Mais le « voir » dont parle Jésus est bien plus qu’une question d’images : il est d’abord intérieur, fruit d’une rencontre ; comme lorsqu’un ami nous fait une confidence sur lui-même, et ayant su l’écouter nous lui disons : « oui, je vois ». Les images sensibles auxquelles nous sommes très attachés aujourd’hui – avec la télévision par exemple – peuvent être des signes de la réalité, mais elles nous laissent souvent à la surface de la réalité. Quand il s’agit de la réalité de la foi, notre regard sur l’humanité du Christ et sur son Père, est habité par une lumière propre à la foi : celle-ci nous fait voir, comme au jour de la Transfiguration, ce que nous ne pourrions pas voir autrement.


Dans l’au-delà, c’est-à-dire avec Dieu, il n’y aura pas comme chez nous belles demeures et des moins belles demeures ! Chacun sera accueilli tel qu’il est dans ce « nom » unique par lequel le Seigneur nous aime depuis notre baptême. Nous découvrirons alors que chacun verra sa place dans le Corps ressuscité du Christ : il y aura une façon d’être avec Dieu et d’être ensemble qui sera adaptée à ce que nous sommes. Là où je vais nous dit Jésus c’est à la fois la maison de mon Père et votre maison : chacun a sa place, le fils aîné comme le fils prodigue. A chacun, le Père nous dira en nous accueillant :  tout ce qui est à moi est à toi….
Si nous avons écouté les Actes des apôtres et St Pierre dans les deux premières lectures, nous nous apercevons que le Seigneur construit dès maintenant avec nous cette variété de demeures ; ces textes évoquent les premières communautés chrétiennes qui se construisaient comme les nôtres aujourd’hui : une Eglise constituée de « pierres vivantes », où chacun se reconnaît membre du Christ ressuscité. Avons-nous conscience que le Christ compte sur chacun de nous pour rendre visible cette Eglise, ce « corps » qui est le sien ? L’Eglise est une communauté dans laquelle chacun a sa mission et est appelé à servir suivant son appel et ses charismes. C’est pour cela que Jésus a choisi 12 apôtres ; c’est pour cela aussi que l’Eglise naissante a appelé des diacres pour aider les apôtres à assumer les différents services de la communauté chrétienne.


Dans les moments difficiles vécus par tous ces derniers mois beaucoup ont pu se demander quelle place serait la sienne, aujourd’hui ou demain, dans la « maison du Père ». Quelle joie alors de redécouvrir dans la foi, quoi qu’il en soit de « l’aujourd’hui de Dieu » : ces paroles apaisantes du Père qui nous redonnent vie : « tout ce qui est à toi est à moi » : Le Père nous envoyé son Fils pour nous le dire et nous demander de le dire à tout homme de bonne volonté..