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LES TOUTES DERNIÈRES PAROLES DE JÉSUS DANS SAINT JEAN – Père Dominique AUZENET

Lien de téléchargement : http://d.auzenet.free.fr/e_books_spiritualite.php

Dernières paroles ? Comment cela ?

L’évangile selon saint Jean est organisé en deux parties :

   – le livre des signes (12 chapitres), qui opère une nouvelle relecture de la vie publique de Jésus à partir de sept signes soigneusement sélectionnés, dont le premier est le signe de Cana, et le septième le rappel de Lazare à la vie.
   – le livre de la gloire (9 chapitres), qui nous communique les confidences faites par Jésus à ses disciples, dans les dernières heures de sa vie terrestre, jusqu’à sa mort ; mais aussi au-delà de la mort, dans les rencontres qu’il a vécues avec eux après sa résurrection.

Ce sont ces toutes dernières paroles de Jésus, environ 200 paroles qui n’ont aucun équivalent dans les 3 autres évangiles synoptiques…
Ces dernières paroles de Jésus, je vous en propose une méditation tirée des oeuvres d’une théologienne mystique contemporaine, Adrienne Von Speyr. Ce ne sont que des extraits de quatre volumes dont vous avez les références à chaque fois. Et il y a beaucoup, beaucoup plus, dans le commentaire complet.

Bien sûr, ce n’est pas à lire de manière suivie, mais plutôt à méditer à petite dose, à des moments que vous choisirez. Puissiez-vous en retirer de nombreuses lumières intérieures, et un amour plus grand des paroles de Jésus.

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Le christianisme peut-il disparaître en occident ?

Sur le site de famille chrétienne, dialogue entre Rod Dreher et Jean Duchesne

Un nouveau Noël est possible dans la vieille Europe : cela dépend, aussi, de nous. Telle est la conviction du journaliste américain Rod Dreher et de l’essayiste français Jean Duchesne, qui constatent qu’au cours de son histoire, le christianisme a connu déclins tragiques et progressions fulgurantes.

Le christianisme peut-il disparaître ? La question, à la veille de Noël, peut sembler encore plus incongrue, choquante, absurde. Choquante, sans doute, elle est faite pour ça, mais absurde certainement pas. Regardons ce qui s’est passé en Afrique du Nord. Cette région fut une des plus belles chrétientés de l’Antiquité. Elle lui a donné de grandes figures, au premier rang desquelles Tertullien (qui sombrera dans l’hérésie montaniste), à qui nous devons l’apologétique, la patricienne sainte Perpétue et la jeune esclave sainte Félicité, saint Cyprien, évêque de Carthage, qui affrontera le donatisme, saint Fulgence, évêque de Ruspe, saint Augustin, évêque d’Hippone, qui évangélisa à tour de bras après avoir versé dans le manichéisme. Aujourd’hui, il n’en reste à peu près rien. Pourquoi ?

L’une des réponses réside dans les lignes ci-dessus. Les hérésies pullulaient en Afrique du Nord. Le donatisme, par exemple, qui naquit lors des périodes de persécution, au cours de laquelle des chrétiens, laïcs et clercs, faillirent et renièrent leur religion : les donatistes voulaient les radier de la communauté chrétienne. Ces « purs » finirent par créer une église parallèle.

Il y eut aussi le manichéisme, selon lequel le monde est divisé entre le Bien et le Mal (l’âme est issue de la lumière, le corps des ténèbres) ; le pélagianisme, hérésie du moine Pelage, selon laquelle l’homme se sauve seul, par ses propres forces, sans le secours de la grâce ; l’arianisme, importé par les Vandales, qui nie la divinité du Christ.

Ce foisonnement eut deux conséquences : une foi affaiblie, morcelée, troublée. Et un climat humain détestable, fait de luttes intestines que rien ne pouvait apaiser. Quand les musulmans envahirent le territoire, en 647, beaucoup ne virent pas la différence avec le christianisme. Le chemin, pour l’islam, était prêt…

Il y eut aussi des renaissances. La France du XIXe siècle en est un bon exemple. Après la tourmente révolutionnaire (35 000 prêtres en 1801 contre 60 000 en 1789, 40 % de prêtres de plus de 60 ans, déchirements entre jureurs et réfractaires, effondrement des ordres religieux), l’Église se reconstruira, lentement, en dirigeant ses efforts vers la charité et l’éducation. « Sous le Second Empire, le catholicisme français put se considérer comme remis de la Révolution, écrit l’historien Paul Airiau. Son dynamisme à l’étranger en est le principal témoignage. » De même que la floraison d’églises sur tout le territoire.

Et nous ? Forts de ces exemples, il nous faut agir comme si tout dépendait de nous, et prier comme si tout dépendait de Dieu…

Rod Dreher, vous dites que le christianisme peut disparaître en France ou aux États-Unis ; est-ce vraiment possible ?

Rod Dreher – Le christianisme pourrait bien disparaître en Occident. Demandez à l’évêque d’Hippone s’il y a une église à Hippone aujourd’hui. Il ne faut pas considérer la foi comme acquise et penser qu’elle sera toujours là.

Aux États-Unis, on constate qu’une proportion colossale des jeunes s’éloigne de la foi. C’est le cas dans ma propre famille – j’ai 50 ans, j’ai été élevé dans les années soixante-dix. Mes parents et moi n’allions pas souvent à l’église mais, pour nous, nous étions chrétiens puisque nous vivions aux États-Unis. Cette attitude a fait des ravages.

Il y a parfois un sentiment de panique récurrent chez les chrétiens américains, surtout chez les évangéliques qui crient parfois volontiers à l’Apocalypse. Pour ma part, je ne crois pas que ce soit la fin du monde, mais je sais que c’est la fin d’un monde : le monde du christianisme facile est définitivement mort. C’est à nous, chrétiens, maintenant de prendre les décisions et de réveiller les pratiques qui donneront à la foi une chance de survivre. Évidemment le fin mot appartient à Dieu, mais nous devons être prêts à coopérer avec Lui !

Jean Duchesne – Il y a une différence entre la France et les États-Unis. Les catholiques en France sont conscients d’être aujourd’hui une minorité. Aux États-Unis, les catholiques sont minoritaires depuis toujours, parce qu’il y a toujours eu beaucoup de dénominations chrétiennes différentes. La laïcité gagne certainement du terrain outre-Atlantique, et de façon spectaculaire. C’est en un sens une étrange inversion de l’Histoire, puisque ces deux derniers siècles, les États-Unis étaient en avance. Mais cette fois, dans le domaine de la sécularisation, c’est l’Europe qui est en avance.

R. D. – Il y a quelque chose qui m’a frappé en France : j’ai rencontré beaucoup de jeunes dont la foi m’a semblé claire et sans œillères. Leur foi est forte, mais pas naïve. On ne voit pas de gens comme cela aux États-Unis et il me semble qu’en France, vous avez déjà subi une phase d’épurement dans la foi.

Si vous êtes jeune et catholique en France aujourd’hui, c’est que vous êtes sans illusion sur ce qui se déroule à notre époque. En ce sens, la France a sans doute vingt ou trente ans d’avance sur les États-Unis. Vous avez quelque chose à nous apprendre sur la façon dont on peut endurer une laïcité militante qui déferle chez nous et que les chrétiens américains ne sont pas prêts à affronter.

Mais, en France comme aux États-Unis, on a l’impression que le christianisme demeure dans la revendication des « valeurs » ?

R. D. – Dans mon livre, j’appelle cela « le déisme éthico-thérapeutique ». C’est une forme de pseudo-christianisme qui n’en a que l’apparence, qui est sans contenu intellectuel et qui repose en fait sur le sentimentalisme.

J. D. – Formulé autrement : un christianisme réduit à des valeurs !

R. D. –  Oui, mais à une version très creuse de ces valeurs ! Si l’on suit la définition du déisme éthico-thérapeutique donnée par le Pr Christian Smith de l’Université américaine Notre-Dame, les gens croient que Dieu existe, qu’Il nous demande d’être bons, qu’Il veut notre bonheur, et qu’Il veut que nous nous sentions bien… Il s’agit d’une version molle, gentillette et sans exigence de la religion ; ce n’est pas du christianisme ! Et croyez-moi, c’est un cancer, parce que les gens ne comprennent pas que c’est décadent.

À mes yeux, le pari bénédictin est une réponse à cette réalité et au besoin de re-catéchiser, et plus encore, de reformer les cœurs et les pratiques des jeunes chrétiens américains, parce que tout ça n’existe plus en Amérique.

La sécularisation dont vous parlez est-elle la même en Europe et aux États-Unis ?

R. D. – Les Révolutions française et américaine ont été bien différentes. Aux États-Unis, nous n’avons jamais eu ce degré d’hostilité profonde entre l’Église et l’État qui marque la France moderne. Tocqueville, lors de sa visite aux États-Unis, avait observé que le christianisme y était très fort, et postulé qu’une démocratie forte supposait une Église forte.

J. D. – La laïcité à la française, depuis le départ, provient d’un mouvement lancé par des intellectuels, et elle a donc des fondements philosophiques et théoriques, ainsi que de nombreux adeptes qui partagent cette vision. De nos jours, évidemment, cette philosophie scientiste ou sans Dieu a souffert de l’échec de plusieurs totalitarismes, et beaucoup l’ont abandonnée et n’ont tout simplement plus d’horizon. L’Histoire est devenue un champ dans lequel on cueille ce que l’on veut ou qui nous attire, simplement par plaisir. L’avenir est vide ; on ne pense plus qu’à demain, qu’aux prochaines vacances, à la prochaine voiture ou à l’iPhone que l’on va acheter.

R. D. – C’est le monde que décrit Michel Houellebecq dans Soumission. J’ai commencé à le lire cet été et j’ai été frappé de voir à quel point il comprend le vide de notre époque. Je pense que c’est un prophète. J’ai été impressionné, non par sa valeur littéraire, mais par sa faculté à diagnostiquer la culture de l’époque. J’ai aussi lu Les Particules élémentaires et La Carte et le territoire. J’ai fini par plaindre Houellebecq et par prier pour lui, parce que je pense que c’est une âme en peine. Il peut nous être utile à nous chrétiens en tant que « poseur de diagnostic ».

En lisant Soumission, et particulièrement le passage où il raconte son pèlerinage à Rocamadour, j’ai pensé à ce qui m’était arrivé à Chartres quand j’avais 17 ans. Je ne m’attendais pas à rencontrer Dieu dans la cathédrale, mais Il était bien là ! C’était une théophanie, une explosion intérieure et je pense que Houellebecq pourrait un jour ressentir la même chose. À Rocamadour peut-être… voilà quelque chose que la France peut offrir aux États-Unis. Vous avez cette Histoire ancienne et profonde, et la grandeur spirituelle de la tradition chrétienne française, qui se voit évidemment de façon frappante dans les cathédrales.

Sur la couverture de l’édition américaine du Pari bénédictin, il y a une photo du mont Saint-Michel – pour moi c’est comme une nouvelle Jérusalem. Pas au sens littéral –, mais comment les gens ne seraient-ils pas tentés de découvrir le Dieu pour qui un pareil temple a été bâti ?

[…]

Samuel Pruvot et Charles-Henri d’Andigné