Homélie du 20e dimanche du Temps Ordinaire – 19/08/2018

Il y a 2000 ans les destinataires éphésiens de la lettre de Saint Paul n’étaient pas exempts de « folies » dans leurs comportements « Ne vivez pas comme des fous… ne soyez pas insensés », leur dit-il. Ces premiers chrétiens avaient leurs difficultés, comme nous aujourd’hui, qui vivons aussi encore des « folies » : assassinats, attentats et violences ; l’argent qui, pour beaucoup devient la valeur suprême, qui fait perdre tout sens moral et dégrade les relations entre les hommes, rejet des étrangers et des plus petits, folie des grandeurs et ivresse du pouvoir, la recherche du ‘paraître’ plutôt que de ‘l’être’, les drogues, etc. Paul pourrait certainement aussi nous reprocher nos « folies »

La question que se posent les juifs scandalisés par les paroles de Jésus, sous entend aussi une certaine folie : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »

L’affirmation de Jésus, « Je suis le Pain Vivant venu du ciel » pose encore question à beaucoup de chrétiens. Dans un premier temps, Jésus veut certainement nous dire que Dieu se fait réellement homme en Lui, dans le sens le plus charnel du mot : il n’a pas fait semblant d’être homme, il l’était vraiment. Depuis sa naissance dans la pauvreté à Bethléem, durant toute sa vie parmi nous, il a vécu nos joies et nos peines, il a connu nos souffrances et nos espérances et même notre mort. Pas étonnant alors que Jésus ait été si humain avec les enfants, les malades, tous les rejetés de la société civile et religieuse. Je pense personnellement que, si on n’est pas d’abord humain, on ne peut pas être vraiment chrétien.

C’est après la multiplication des pains, où il a nourri ceux qui avaient faim dans leur corps, qu’il a proposé son Corps comme nourriture pour tous les hommes de tous les temps. Il veut partager, non seulement le pain pour le corps, mais il nous donne son corps, nourriture de vie éternelle. Il nous demande à nous les chrétiens qui le recevons, de partager avec nos frères et nos sœurs, tout ce qui est nécessaire à leur vie, non seulement le pain matériel, mais aussi le pain de notre amitié, de notre joie et de notre espérance. Plus important que le pain matériel sont la main, le cœur et la personne, qui le donnent, car lui se donne entièrement à nous. Il nous donne sa parole, son exemple, et surtout son Corps et son Sang

Comme le pain, la nourriture que nous mangeons donnent force et vie à notre corps, ainsi Jésus, qui vient en nous, transforme notre vie pour nous rendre semblable à lui. Il se fait ‘humain’ pour aider ceux et celles qui le reçoivent et deviennent ’divins’.

En le recevant tout à l’heure dans nos mains et surtout dans notre cœur, en disant AMEN à sa présence et à son amour, nous entrons en communion intime avec lui et nous lui disons que nous voulons vivre de lui et que nous sommes prêts à le porter à ceux et celles que nous côtoyons durant la semaine.

Frères et sœurs, que cette nourriture transforme notre vie pour que nous soyons transparents et rayonnants de son Amour, que nous semions autour de nous sa Joie et son Espérance.

Et, durant cette Eucharistie remercions le Seigneur pour lui et pour toutes les grâces qu’il nous donne.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER