Archives par mot-clé : B. Scher



Premier dimanche de Carême – Père Bernard SCHER

r

10/03/2019 « C »

La TENTATION sous toutes ses formes, cela nous connait ! Le 1er dimanche du Carême, nous présente Jésus, le Fils de Dieu fait homme, qui était sans péché, qui a été tenté lui aussi par le diable. Contrairement à nous, lui n’a pas succombé : il reste vainqueur de Satan

Ces 40 jours au désert nous renvoient aux 40 ans que le Peuple Choisi a passés au désert après sa libération de l’esclavage en Egypte. Mais lui a succombé à ses désirs de consommation, et même à l’idolâtrie.

Satan a présenté à Jésus 3 pièges capitaux que sont

Le désir de consommation  :« Tu as faim : ordonne à ces pierres de devenir du pain »

L’appétit de domination : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes »

La soif de paraître : »Jette-toi en bas du temple… »

Jésus a contré ces tentations en citant la Parole de Dieu : « Il est écrit…. »

Personne d’entre nous n’est à l’abri des tentations et celles que Jésus a connues au désert sont aussi les nôtres.

.. le désir de posséder nous incite à construire notre vie sur l’avoir, sur la recherche des biens, de l’argent, du plaisir jusqu’à y perdre notre âme.

.. le vertige de dominer nous pousse à user du pouvoir pour écraser l’autre, pour être son supérieur, au lieu d’être son serviteur

.. l’ivresse de paraître, pour celui qui cherche à être vénéré, adoré, « bien vu dans la société », en donnant du prix à ce qui n’en a pas beaucoup. Les médias, les publicités nous poussent souvent à cela.

La tentation insidieuse survient au moment où on l’attend le moins. Elle est attirante et se présente souvent sous l’apparence du bien ; dans notre monde moderne les sollicitations sont très diverses et risquent de nous tromper sur la valeur de ce que nous faisons. La tentation n’est pas le péché, mais elle risque de nous faire chuter, si nous ne sommes pas attentifs et si nous comptons trop sur nos forces ; nous avons toujours besoin de l’Esprit-Saint qui nous aide à être vigilants ; Jésus nous le dit : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation… »

Demandons l’aide de Dieu pour résister à la tentation et rester fidèles au Seigneur en suivant son exemple, en vivant sa Parole.

AMEN.



Homélie de l’Épiphanie – 06/01/2019

Nous marquons cette fête de l’ÉPIPHANIE en faisant avancer les MAGES au premier plan, tout près de la crèche. Ces personnages sont représentés par des hommes de couleurs, les différentes races du monde connues à l’époque.

Jésus, que nous célébrons à Noël, est venu, avant tout pour les gens simples, les plus pauvres de l’époque. Ce ne sont pas les grands du pays qui sont venus le visiter ; ils ne savaient rien de la naissance de ce petit bébé dans la pauvreté… Les premiers qui sont venus le voir, qui ont été invités à la crèche par l’ange, ce sont les bergers, qui faisaient partie du bas peuple, des gens tout simples. Ensuite sont arrivés des étrangers, certainement des riches, mais qui venaient de loin et que nous fêtons aujourd’hui.

On pense que c’était des astrologues des savants en recherche, ouverts aux nouveautés de l’époque. Cette nouvelle étoile, était pour eux un signe qui annonçait la naissance d’un grand personnage : « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? » demandent-ils au roi Hérode. Ils se sont mis en route à sa recherche ; ils ont suivi l’étoile et la parole du prophète juif, et ils ont atterri à Bethléem. Je voudrais bien savoir quelle fut leur réaction en trouvant, non pas un grand roi dans un beau palais, mais un petit bébé sur la paille. Mais la FOI ne les a pas quitté et « tombant aux pieds de l’enfant, ils se prosternèrent devant lui… » et ils lui offrirent des cadeaux royaux.

De cet événement il n’est resté, pour la plupart des chrétiens, que la « galette des rois ». Et nous ? Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

++ Sommes-nous des chercheurs de Dieu ? Les hommes d’aujourd’hui sont en recherche de tant de choses : la sécurité, le bien-être, être accueillis et reconnus (pour les immigrés), le respect et la reconnaissance. Et certains ne courent qu’après l’argent et le pouvoir ! Et moi, comme chrétien ? Est-ce que je recherche le Seigneur ? Dans la Bible, dans les Sacrements, dan la prière, dans mes rencontres et dans les événements ?

++ Si nous vivons notre foi en Dieu, sérieusement, nous devons nous mettre en route sans cesse, nous devons sortir, ne pas rester frileusement calfeutrés chez nous ; être accueillants à tous ceux et celles qui ont besoin de nous, aller vers ceux et celles qui ne viennent pas chez nous, aller « à la périphérie de l’Église » comme nous y invite le pape François.

L’ÉPIPHANIE ouvre une ‘voie d’accueil entre tous les Peuples’, puisque Jésus, le Messie est venu sur terre pour tous les hommes. Elle est le contraire de l’exclusion de certains individus, du rejet de certains peuples. Elle est ouverture et partage, à l’exemple des Mages qui ont partagé les cadeaux avec Jésus.

Frères et sœurs, soyons des chercheurs de Dieu, de la vérité, de l’amour, de la paix et de la justice ! Malgré nos soucis et nos difficultés, ne nous installons pas ; mettons-nous toujours en route, en recherche de ce Dieu qui se proposa à tous les hommes. Et, à l’exemple des Mages, donnons les meilleur de nous-mêmes ; alors le MESSIE fêté à Noël, sera vraiment « la LUMIÈRE venue éclairer tous les hommes »

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du dimanche 30/12/2018 – La Sainte Famille

Dans un discours en 1915, le pape François disait, en parlant de la FAMILLE : « Dieu est entré dans le monde par une famille. Et il a pu le faire parce que cette famille était une famille qui avait le cœur ouvert à l’amour, qui avait les portes ouvertes…. »

Ces dernières années, frères et sœurs, on a beaucoup parlé de FAMILLE : à propos du « mariage pour tous », de l’AMP (Assistance Médicale à la Procréation) et d’autres sujets touchant ce domaine.

Quelques jours après Noël, l’Église nous propose de célébrer la SAINTE FAMILLE, Joseph, Marie et le petit Jésus. A Noël les projecteurs étaient braqués sur lui, l’Emmanuel, Le-Dieu-avec-nous. Ce mignon petit bébé n’est pas resté petit comme nous le voudrions parfois ; au cours des années il a grandi. A l’âge de 12 ans il a célébré, comme tous les garçons juifs, la « Bar-mitsva » ; il est entré dans la communauté des adultes. Et dès maintenant il commence à s’affirmer.

Pendant la plus grande partie de sa vie sur terre (environ 30 ans) le Fils de Dieu fait Homme a vécu au sein d’une famille, au milieu des gens du village de Nazareth ; Joseph lui a appris son métier de charpentier. C’est dans une famille toute simple, laborieuse, qu’il a grandi et les paraboles, les exemples qu’il donnera plus tard dans son enseignement ont, la plupart du temps, comme sujets, la vie de la campagne, de familles et de gens tout simples : le semeur, le berger, le blé qui pousse le pain qui nourrit…. Ce sont ses parents qui lui ont appris à grandir dans l’amour et la foi en Dieu. Le Messie n’est pas « un Dieu tombé du ciel », mais  un homme bien de chez nous, qui a les pieds par terre. Ses parents ont respecté la loi juive le concernant, ils l’ont fait circoncire, et, lorsqu’il avait l’âge, ils l’ont emmené au Temple. C’est là qu’ils ont vécu cet événement douloureux de la perte de leur enfant: pendant trois jours ils courent à sa recherche !

Aux reproches de Marie, sa mère il a cette réponse mystérieuse : « Ne saviez-vous pas  qu’il me faut être chez mon Père ? »

Dans nos familles, une des premières missions des parents  est de transmettre à leurs enfants les valeurs humaines indispensables à toute vie en société : le respect des autres, l’accueil, le partage et la générosité, l’amitié et, pour les parents chrétiens, la foi en Dieu et l’Espérance. Aujourd’hui cette transmission n’est pas facile du tout, à cause de la fragilité des couples, des séparations de plus en plus nombreuses, des parents qui travaillent tous les deux ou qui sont au chômage, des enfants et des jeunes qui réagissent différemment.

Avant tout nos familles doivent être ce milieu d’amour, de respect mutuel et de partage ; ce que les parents donnent avec amour à leurs enfants, portera toujours des fruits, même si, parfois ils ont l’impression d’avoir raté leur éducation. Et n’oublions pas que les enfants peuvent aussi nous donner des leçons à nous les grands ; il faut que nous les prenions au sérieux !

Frères et sœurs, qu’à l’exemple de la SAINTE FAMILLE nos familles soient unies par l’Amour, le respect mutuel, par l’Amour et la confiance en Dieu.

Durant cette Eucharistie, confions à Dieu toutes nos familles, surtout celles qui vivent des difficultés. Que Jésus, Marie et Joseph les accompagnent dans leur vie quotidienne.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie de Noël

En découvrant le fascicule « À la découverte de la route des crèches », je me demande ce que vivent, ce que ressentent ces milliers de personnes, chrétiens ou non, qui viennent admirer ces nombreuses crèches, toutes belles, toutes construites avec foi et amour

Au-delà de la beauté artistique, le petit Enfant Jésus, parfois perdu dans un environnement magnifique, parle certainement au cœur de beaucoup. Et je voudrais simplement me mettre à leur place :

** Dans ces quelques instants d’admiration nous pensons que Noël c’est la PAIX. Cette Paix qui est « matérialisée » (malheureusement pendant quelques heures seulement) par « les trêves de Noël » là où les guerres font encore rage. Nous ne savons pas combien de gestes de paix se vivent en ces jours, dans les familles, entre voisins ou ailleurs. Mais n’oublions pas que la Paix doit passer quotidiennement par nos mains. Le partage de la Paix, tout à l’heure, avant la communion, nous le rappellera fortement.

** NOËL c’est aussi la fête de la LUMIÈRE. Les illuminations de nos villes et nos villages, de nos maisons en sont le signe éclatant. Luc nous dit, dans l’Évangile :

« La gloire du Seigneur enveloppa les bergers de sa lumière ». La Lumière doit fleurir en notre vie quotidienne ; samedi soir, à Leiding, nous avons accueilli, avec nos frères allemands, « la Lumière de Bethléem » ; marchons vers nos frères et sœurs, surtout vers les plus pauvres, illuminons leur vie  en leur apportant un peu de bonheur !

** NOËL, c’est le visage des enfants illuminés de JOIE, devant la crèche et devant leurs cadeaux. Malgré les difficultés que nous vivons, la Joie peut et doit briller sur notre visage de croyants, comme elle brillait hier soir sur les visages des enfants à Tromborn. Nietzsche, le philosophe athée disait : « Je croirais à leur Dieu, s’ils avaient davantage l’air d’être sauvés » Donnons notre sourire à ceux que nous rencontrons, ouvrons-nous à eux pour leur transmettre le sourire de l’Enfant-Jésus et de ses parents,

** et ainsi NOËL sera l’ESPÉRANCE folle, qui grandira petit à petit dans nos cœurs et dans le monde ; soyons des semeurs joyeux d’Espérance, Dieu ne nous abandonne pas : disons, avec les anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

** Devant la crèche on ne peut pas s’empêcher de dire que NOËL c’est  surtout l’AMOUR, Amour de Dieu pour les hommes, qui nous a donné son Fils Jésus, Amour vécu entre nous à son exemple. Rayonnons cet Amour autour de nous chaque jour !

Frères et sœurs, que ce petit Enfant de la crèche que nous venons admirer, grandisse dans notre vie de chaque jour ; il vit avec nous nos joies et nos espérances, il porte avec nous nos souffrances. Nous le recevons chaque fois que nous vivons l’Eucharistie. Avec AMOUR, portons sa PAIX, sa LUMIÈRE, sa JOIE et son EPÉRANCE autour de nous, Alors « NOËL se vivra chaque jour »

Amen.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 4ème dimanche de l’Avent – 23/12/2018

Vu les problèmes que connait notre pays actuellement, on parle beaucoup de « rencontres, concertations, débats … » Les grands de ce monde se rencontrent pour essayer de régler des problèmes concernant le monde entier.
L’Évangile de ce quatrième dimanche de l’AVENT nous rapporte une autre entrevue, beaucoup plus discrète, dont personne, à l’époque, n’était au courant : deux cousines, des femmes toute simples se sont rencontrées dans un petit village de montagne, en Judée ; c’est la rencontre, non pas des grands du monde d’alors, mais celles entre deux femmes inconnues dont va naitre un monde nouveau pour tous les hommes de la terre.

Après la visite de l’ange, Marie s’est MISE EN ROUTE pour se mettre au service de sa vieille cousine enceinte et pour lui porter la Bonne Nouvelle. A partir de là elle était d’ailleurs EN ROUTE durant toute sa vie : enceinte elle devait se déplacer avec son époux Joseph, à Bethléem pour le recensement. Après la naissance de son enfant elle devra fuir en Égypte ; une douzaine d’année après elle courra avec Joseph à travers les rues de Jérusalem pour rechercher Jésus. Ensuite elle suivra son Fils dans ses prédications, sur les routes de Palestine. Finalement elle l’accompagnera sur le chemin du calvaire, jusqu’à la croix. Et après l’Ascension elle sera avec les apôtres dans l’annonciation de la Bonne Nouvelle.

Et nous ? Sommes-nous des chrétiens actifs ? Ou bien faisons-nous partie des ces chrétiens, de plus en plus nombreux, qui ont peur de sortir vers les autres, et qui par le fait même glissent progressivement vers l’abandon des sacrements, de la prière et du partage ? Le Pape François nous invite régulièrement à sortir « à la périphérie de l’Église ». Heureusement que bon nombre de bénévoles le font encore et s’engagent au service de ceux qui sont dans le besoins ! (comme Marie qui est allé aider sa cousine Élisabeth).

Quelle devait être LA JOIE de ces deux femmes ! Marie vient d’accepter la mission de devenir la mère du Messie ; elle va porter cette Bonne Nouvelle à sa cousine Élisabeth qui elle aussi connait, enfin, la joie d’être enceinte. Elles remercient Dieu pour ces grandes JOIES.

Nos rencontres habituelles sont-elles animées par la JOIE ? Sommes-nous heureux de rencontrer toutes les personnes que nous côtoyons tous les jours ? Nous retrouver régulièrement à l’église pour l’Eucharistie est-ce une joie pour nous ? Comment vivons-nous la JOIE de NOËL ?

Frères et sœurs, fêter NOËL c’est accueillir Dieu dans notre vie avec joie, c’est lui dire « oui » à la suite de Marie, c’est nous bouger, nous mettre en route pour aller vers ceux « qui n’ont pas leur compte de vie, d’amour, de joie et de paix.

Que JÉSUS que nous fêtons à NOËL et que nous recevons dans cette Eucharistie, nous donne son Esprit, afin que nous portions avec JOIE, l’ESPÉRANCE au monde qui en a tant besoin.

AMEN

Bernard SCHER



Homélie du 3e dimanche de l’Avent – 16/12/2018

Le troisième dimanche de l’AVENT que nous célébrons aujourd’hui est le dimanche de la JOIE. Mais comment parler de joie dans un monde qui ne cesse de générer des inquiétudes, où les manifestations violentes nous inquiètent, où les attentats et assassinats reviennent régulièrement, sans prévenir, où l’avenir pour beaucoup est incertain ?

« Pousse des cris de joie » nous dit le prophète Sophonie ; il parle aux Hébreux qui, à ce moment-là vivent des situations très difficiles.

« Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur. Je le redis : soyez dans la joie ». Il envoie cette invitation aux Philippiens alors qu’il est emprisonné.

Et dans l’Évangile, les gens qui viennent à Jean, sont inquiets et sentent qu’ils devraient changer leur façon de vivre ; « Que devons-nous faire, » lui demandent-ils. Questions qui nous concernent toutes et tous.

Il y a tout d’abord les gens tout simples du petit peuple ; ce n’était certainement pas des tout pauvres qui n’avaient rien, puisque Jean leur demande « de PARTAGER leurs vêtements avec ceux qui n’en ont pas, leur nourriture avec ceux qui ne mangent pas à leur faim. »

Et moi, comment suis-je concerné ? A l’approche de Noël la publicité nous pousse à acheter mille cadeaux alors que les pauvres, ceux qui ne peuvent rien s’acheter deviennent de plus en plus nombreux. Quelle est ma façon de partager ? Nous recevons un nombre impressionnant de demandes d’aides et nous partageons certainement (Secours Catholique, Restos du cœur, Croix rouge et autres…) En sachant que nous ne pouvons pas répondre à tous les appels.

Ensuite ce sont les publicains qui viennent ; ces gens sont mal vus par le peuple parce qu’ils collaborent avec l’occupant romain. Jean leur demande simplement de ne pas voler les gens : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé ».

Aujourd’hui beaucoup profitent de leur situation politique ou sociale pour s’enrichir sur le dos des autres. Est-ce que dans notre vie de relations nous respectons les biens des autres ?

Finalement viennent aussi des soldats, qui étaient réputés pour leur violence, leur abus de pouvoir : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort et contentez-vous de votre solde. » leur dit Jean.

Dans notre société où prime ‘la-loi-du-plus-fort’, où les violences enveniment les relations entre les humains, quelles est le témoignage de paix, de dialogue, de miséricorde que je donne dans mes relations ? Suis-je apôtre de la Paix, de la Réconciliation ?

Jean ne fait pas de grands discours théoriques ; il donne des conseils très concrets qui sont à la portée de tout le monde. C’est par nos actes d’amour, d’accueil, de respect des autres que nous vivons notre foi et que nous transformerons petit à petit notre cœur et notre monde.

Dieu notre Père, dans cette Eucharistie, donne-nous ton Esprit qui nous aide à vivre de cette façon-là, en marchant vers la venue de ton Fils, l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 2ème dimanche de l’Avent – 09/12/2018

En entendant cet Évangile nous pouvons nous dire que  le monde n’a pas beaucoup changé : les chemins tortueux dans notre vie personnelle et dans la société, sont toujours encore à rectifier ; les montagnes d’égoïsme, de mésententes doivent toujours encore être supprimées. Les sentiers des tricheries, des fausses nouvelles, sont à rectifier, les chemins rocailleux de nos manques d’accueil, de nos rejet des étrangers, de nos fermetures à l’autre, sont toujours encore à aplanir. Mais tout cela est plus difficile à réaliser, car il s’agit de notre vie personnelle, de la vie d’une société où ne compte que le rendement et dans lequel on n’a plus besoin de Dieu.

Pourtant, aujourd’hui les hommes sont capables, avec des bulldozers et autres machines perfectionnées, de transformer le panorama d’un paysage, de percer des tunnels dans les montagnes ; ils peuvent construire des routes pour permettre aux gens de se rencontrer. Mais, malheureusement, au lieu de construire des ponts, ils élèvent encore des murs entre les peuples.

Cette Parole de Dieu qui fut adressée à Jean dans le désert s’adresse encore à nous aujourd’hui, dans nos déserts modernes. La bonne Nouvelle résonne encore dans notre monde qui nous étouffe. Créés à l’image de Dieu qui a mis son Amour en nous, nous sommes capables, avec tous les hommes de bonne volonté, de préparer le chemin du Seigneur et d’aplanir sa route. Il nous faudra prendre notre courage à deux mains, ne pas attendre ‘que les autres agissent à notre place’ ; la Justice, l’Amitié, la Paix arriveront dans le mesure où moi je les pratique dans ma vie quotidienne, dans mes relations avec les autres. Il y a bien longtemps, le Père Duval, un jésuite, chantait : « Ton ciel se fera sur terre avec tes mains ». Non, je n’ai pas le droit d’être un spectateur passif qui attend que les autres agissent. Il faut que je me mette à l’action.

Unissons-nous car la tâche n’est pas facile. Voyons toutes ces personnes qui manifestent pour réclamer un monde plus juste et plus vivable pour tous. Voyons tous ces bénévoles qui donnent de leur temps, de leur vie pour se mettre au service des plus pauvres.

Dans notre monde moderne où Dieu n’a plus beaucoup de place, comme Jean Baptiste, osons crier, par toute notre vie : Oui, Seigneur, nous croyons que tu viens parmi nous chaque jour pour transformer, avec nous et avec tous les hommes de bonne volonté, ce monde dans lequel tu continue de naître et de vivre continuellement.

Frères et sœurs, Que l’invitation de saint Paul aux Philippiens soit notre prière, en ce temps de l’Avent :
« Que notre amour nous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important »

AMEN.

Abbé Bernard SCHER