De temps en temps nous apprenons que tel ou tel couple de notre famille ou de nos connaissances va divorcer ; c’est toujours une souffrance pour nous et c’est toujours un échec pour le couple. Cela entraîne des difficultés pour les conjoints et surtout pour les enfants présents ; et, ce qui me fait toujours mal, c’est de voir des couples se « bagarrer » par enfants interposés. Jésus, lui, a accueilli les enfants, les a défendu et les a béni.
Le mariage, la famille sont pour nous chrétiens la base de la société humaine, tellement importante que l’Église en a fait un sacrement.
Cet Évangile ne propose pas un « enseignement clé en main » du mariage ; il nous livre la pensée profonde de Jésus sur l’union d’amour d’un homme et d’une femme.
A la question-piège que lui tendent, une fois de plus ses ennemis pour le prendre en défaut, Jésus, comme d’habitude, ne répond pas directement à ses adversaires. Interrogé sur ce qui est permis ou défendu, il ne cite pas la loi, mais il insiste sur le projet d’amour de Dieu pour l’homme et la femme. Dans le mariage, leur vocation est d’être unis par un lien d’amour si fort, que rien ni personnes ne doit pouvoir les séparer.
A l’opposé de « la dureté de cœur » que Jésus reproche à ses ennemis, il leur propose la tendresse du cœur qui construit et sauve l’amour. Elle est délicatesse, respect mutuel, attention et patience. Elle est bonheur de donner et de recevoir, joie de donner la vie à l’enfant, à qui les parents donnent le meilleur d’eux-mêmes, dans un amour partagé. Sans cette tendresse l’amour n’est rien.
Les deux membres du couple sont invités à surmonter ensemble les forces de division, les épreuves et les difficultés, à partager les joies et les espérances de leur vie quotidiennes.
Dieu, qui est Amour, « a créé l’homme et la femme à son image »pour que leur amour soit un signe de son amour pour tous les hommes.
Le sacrement de mariage ne doit pas être pour les croyants, d’abord une belle cérémonie extérieure. Il est avant tout un acte de foi par lequel le couple dit : « Nous croyons que Dieu nous aime et qu’il met en nous son amour que nous voulons accueillir dans notre couple. ». Ce sacrement est un don, mais il est aussi « mission » : « Nous sommes signes vivants de la tendresse de Dieu pour le monde et pour l’es autres ; nous savons que Dieu nous aime parce que nous nous aimons l’un l’autre ».
L’auteur du Livre de la Genèse nous dit que « Dieu a appelé l’homme à dominer le monde » ; mais l’amour n’est jamais un rapport de domination ; il est reconnaissance mutuelle jusqu’à ne plus faire qu’un.
Par Jésus-Christ, demandons à Dieu de nous apprendre à vivre cet amour les uns avec les autres.
AMEN.
Abbé Bernard SCHER