7ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – Père Bernard Scher

7ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

24/02/2019

Voilà encore une de ces paroles de Jésus qui nous semblent exagérées, irréalisables : « Aimez vos ennemis » nous dit-il ! Et il insiste : « Faites du bien à ceux qui vous haïssent ! « Ces paroles semblent tellement loin de ce que nous vivons dans ce monde avec ses conflits de toutes sortes, ses vengeances, ses assassinats et se guerres. Les haines entre voisins et même parfois au sein des familles, ne semble laisser aucune place à l’amour des ennemis.

Regardons-nous personnellement, en écoutant ces paroles de Jésus : « Je vous le dit : »Aimez vos ennemis et faites du bien à ceux qui vous haïssent ! » Son insistance et l’exemple qu’il nous a donné, indiquent que c’est là un des sommets du message chrétien.

En nous demandant cela, Jésus ne nous demande pas d’être passifs devant le mal. Devant le tribunal du grand prêtre il n’a pas tendu l’autre joue au serviteur qui le giflait ; il lui a demandé dignement et sans haine pourquoi il a fait ce geste. Il ne nous demande pas de rester sans réaction devant les injustices et les insultes. Il nous incite à combattre le mal, mais autrement que par le mal. Il faudrait que nous ayons le courage de faire le bien, malgré tout, à celui qui nous blesse.

C’est certainement la meilleur façon de se venger, et notre réaction posera peut-être question à notre agresseur ; ne pas réagir au mal par le mal : c’est cela qu’on nous invitait à faire lors des attentats à Parie et ailleurs. Ainsi, aimer son ennemi devient une victoire sur le mal par le bien. C’est la victoire de Jésus, de Gandhi, de Martin Luther King, des moines de Tibhirine et de bien d’autres. Ne pas se venger, ne changera peut-être pas celui qui nous a blessé, mais cela changera certainement notre cœur, qui refuser d’être emporté soi-même par la violence et par la haine.

Dans l’actualité, tous les samedis des casseurs s’infiltrent chez les Gilets Rouge, pour casser. Où cela mènera-t-il ? Certainement pas à des résultats positifs !

La violence ne peut conduire qu’au négatif et au mal. Jésus nous invite à ne pas entrer dans une concurrence de mal et de puissance. Il a vaincu les puissances de ce monde, non pas en se présentant sous les traits du Dieu Tout Puissant, comme il aurait pu le faire (il l’a d’ailleurs dit à Pilate) ; mais il est venu en tant que simple serviteur, pour faire don de sa personne à tous ceux qui voulaient avoir son aide ; il a donné sa vie pour tous les hommes ; le don de sa non violence amène le mal et la violence à leur point mort.

Si ces paroles de Jésus nous semblent difficiles à mettre en pratique, voire impossibles à vivre, ne désespérons pas : Dieu ne nous abandonne pas, il nous aide à vivre l’impossible si nous lui faisons confiance. Prions-le avec amour et persévérance : qu’il nous aide à vivre en vrais fils et filles de la miséricorde, du pardon et de l’amour.

Que cette Eucharistie, dans laquelle nous célébrons l’amour extrême de Jésus pour tous les hommes, nous convertisse et nous conduise sur le chemin du Bonheur

AMEN.