6ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – Père Bernard SCHER

6ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

17/02/2019 « C »

Tout le monde a le droit d’être HEUREUX ; aujourd’hui tous les hommes cherchent à être heureux : avoir la santé, travailler pour un salaire décent, avoir droit à la parole, être écouté et respecté… (ce sont les revendications de « Gilets Jaunes »).pouvoir vivre en hommes debout….

Ce sont les vœux que nous nous adressons mutuellement lors d’une nouvelle année. Et nous disons parfois de certains qui ont ‘mal tournés’ : » Pourtant il avait tout pour être heureux ! »

Qu’est-ce que le BONHEUR pour nous ? Où le cherchons-nous ?

Pour les uns il se trouve dans les biens de consommation, on veut avoir toujours plus ; pour d’autre c’est la recherche de l’argent : tous les moyens sont bons pour avoir toujours plus. Le bonheur d’une famille heureuse, unie est important pour beaucoup. Il y en a qui vivent le bonheur en se consacrant aux autres, en travaillant pour ceux qui sont dans le besoin (cela existe encore aujourd’hui !)…Et d’autres sont heureux lorsqu’ils vivent bien tranquillement renfermés sur eux-mêmes.

Dans tout cela, l’Évangile de ce dimanche, les BEATITUDES que nous rapporte Luc, nous indiquent un chemin du Bonheur surprenant, dérangeant, à l’opposé de ce que nous présente le monde.

Peut-on vraiment être heureux quand on a faim, quand on est pauvre, quand on pleure… ? Ces paroles semblent rejoindre ce que l’Église prônait pendant un certain temps lorsqu’elle disait aux pauvres, pour les consoler et les calmer : « Vous êtes pauvres maintenant, mais consolez-vous, dans l’autre monde vous serez heureux ! » A cause de cela certains accusaient la religion d’être « l’opium du peuple. »

En nous donnant ces BEATITUDES, Jésus ne veut pas faire de nous des gens résignés, coupées de la vie, des fatalistes. Ce qui importe pour lui c’est la faim, la soif de justice, de l’amour ; ce qui compte c’est de mettre nos pas dans les siens, lui qui a vécu ces béatitudes, pour rendre ce monde plus juste et plus fraternel, c’est de construire le Royaume de Dieu ensemble, avec tous les hommes de bonne volonté. Il nous faut sécher les larmes, rassasier les cœurs vides d’espérance, lever les yeux sur ce qui est beau et positif dans nos existences de chaque jour, aimer ce monde dans lequel nous vivons.

Vivre les Béatitudes ne va pas de soi, ce n’est pas choisir les chemins de la facilite. Il nous faut mettre en pratique ce que nous vivons dans cette Eucharistie : avoir un cœur de pauvre dans un monde qui court après les richesses matérielles, être doux et miséricordieux au milieu des violences et des haines à tous les niveaux, être ouverts et accueillants à tous ceux qui souffrent et qui sont rejetés, comp atir avec les malades, avec ceux qui pleurent.

Jésus ne nous promet pas un bonheur factice, mais la vraie joie qui nous ouvre à l’amour des nos frères et sœurs et qui nous fait vivre de sa Vie , lui qui nous donne sa Parole, son Exemple et son Corps dans cette Eucharistie. Portons cette Joie, ce Bonheur à tous ceux et celles que nous rencontrerons durant cette semaine…Alors nous serons HEUREUX AMEN.