Homélie du 22e DTO – Père Bernard SCHER

22 ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

1/09/2019 « C »

Dans la vie sociale beaucoup de publicités s’adressent à nous pour nous proposer de nous surpasser nous-mêmes, pour devenir toujours meilleur, parfois en dominant l’autre, pour prendre sa place. Il y a des gens qui ont besoin de se « mettre en avant », pour montrer qu’ils sont meilleurs que les autres. La course au pouvoir est toujours d’actualité, surtout dans les milieux politiques. On cherche à dominer l’autre et, pour certains, tous les moyens sont bons pour l’écarter et le supprimer.

Si Jésus revenait aujourd’hui remettre les gens à leur place dans un dîner officiel, on le traiterait d’impoli et on le mettrait à la porte.

Certes, il est légitime, il est normal que l’on veuille réussir ; certains veulent être toujours meilleurs que les autres… Mais il ne faut jamais oublier les paroles de la 1re lecture : « Mon fils, accomplis toutes choses dans l’humilité….Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser. »

Il ne s’agit pas de la fausse modestie qui nous fait parfois dire, avec un brin d’humour : « Moi, en humilité, personne ne me bat ! »

L’humilité, que Jésus a toujours vécu devant son Père, près de ses disciples et devant tous ceux qui venaient à lui, doit toujours être notre attitude de disciple. Elle est construite sur la vérité : « Je reconnais mes qualités (en sachant que tout le monde en a), mais j’accepte aussi mes limites et mes faiblesses. » Celui qui est humble voit ses qualités, ses richesses ET reconnait aussi ses pauvretés, et il reconnait les qualités chez les autres.

Si nous sommes humbles, nous laissons au vestiaire nos décorations, nos médailles de toutes sortes, sans pour autant, renier ce que nous sommes. Surtout n’oublions pas que tout ce que nous sommes, nos richesses, nos qualités…sont des dons de Dieu et sachons le remercier régulièrement pour sa bonté envers nous.

L’orgueilleux, lui, est tellement imbu de lui-même, il est si enfermé sur sa personne, que son regard sur les autres devient critique, destructeur, et l’’empêche même parfois de voir ceux qui l’entourent, car il ne pense qu’a lui. Il devient égoïste et dominateur. L’auteur du livre de Ben Sirac le sage nous dit encore : « La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui » Et Jésus nous dit clairement : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé ! »

Rechercher la 1re place n’est pas un mal en soi, dans la mesure où nous avons toujours dans nos cœurs la consigne de Jésus qu’il a lui-même vécue durant toute sa vie : » Si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il se mette au service de tous. » Le jeudi avant sa mort, lui, le Maître, s’est mis à genoux devant ses apôtre et leur a lavé les pieds. Ensuite ce Fils-du-Dieu-Tout-Puissant est mort honteusement sur la croix, comme un malfaiteur ; il a donné sa vie pour tous les hommes.

Frères et sœurs, prenons exemple sur Jésus qui, durant cette Eucharistie, rassemble les pécheurs que nous sommes. Dans nos relations avec les autres, empruntons toujours son chemin de l’humilité et du service.

AMEN.