Homélie du 23e dimanche du temps ordinaire – Père Bernard SCHER

23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

8/0982019 « C »

Pour cette grande foule qui le suivait, qui écoutait avec plaisir, avec intérêt, ses paroles, Jésus me semble très dur et très catégorique ; c’est bien beau de venir très nombreux pour l’entendre ; mais comment cens gens accueillaient-ils ces exigences très dures ? Et nous comment les recevons-nous ?

-Tout laisser pour le suivre et porter sa croix à sa suite »

Suivre le Seigneur, cela suppose un retournement important et continuel dans notre vie, dans notre façon de penser, de raisonner, de croire ; c’est faire la vérité avec soi et avec les autres. Nous n’avons pas le droit d’accepter une vie routinière et superficielle. Nous devons utiliser notre intelligence pour avoir des convictions solides afin de mettre notre vie de chaque jour au service de Dieu et de nos frères ; ainsi nous rendons compte de la foi et de l’espérance qui nous habitent. Cela suppose également que nous sachions reconnaitre nos richesses, les dons de Dieu (nous en avons tous et toutes !) ; demandons-nous régulièrement ce que nous en faisons ; les gardons-nous égoïstement pour nous ou bien les mettons-nous au service des autres, de la société ?

Mais tout cela demande réflexion : s’asseoir pour voir ce que nous pouvons, ce que nous devons faire pour que notre vie soit féconde.

Comme chrétiens nous sommes à l’école du Maitre qui nous donne l’exemple ; être disciple de Jésus c’est l’écouter pour mettre en pratique son enseignement. C’est nous inspirer de sa vie parmi nous en sachant que cela peut nous emmener très loin, ses paroles sont exigeantes et ne permettent pas de nous endormir dans nos égoïsmes : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple », nous dit-il. Lui le Fils du Dieu Tout Puissant, a vécu notre vie d’homme ; il a connu nos difficultés, il était affronté à l’incrédulité de ses ennemis, à l’incompréhension de ses apôtres ; il a souffert la passion et accepté la mort sur la croix pour tous les hommes.

Dans nos inquiétudes, dont le monde moderne nous accable régulièrement, dan cette vie qui est de plus en plus difficile, surtout pour les plus pauvres, nous nous décourageons et beaucoup refusent de s’asseoir pour voir où ils en sont et chercher ce qu’ils peuvent faire pour réagir. Devant les souffrances personnelles et collectives comme les catastrophes, nous risquons facilement d’accuser Dieu : « S’il existe, pourquoi permet-il toutes les injustices et la souffrance des innocents ? »

Il est vrai que ce n’est jamais facile d’accepter les souffrances morales ou physiques ; nous devons nous battre contre tout ce qui écrase l’homme. Dans nos partages de foi, en Mouvements d’Action Catholique et dans d’autres réflexions communes, nous réfléchissons ensemble sur les moyens rendre ce monde plus humains et plus juste.

Dans cette Eucharistie, redisons au Seigneur que nous voulons porter nos croix quotidienne avec lui ; ainsi nous serons les disciples de son Amour pour tous les hommes.

AMEN.