Homélie du 29e DTO – Père Bernard SCHER

29ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

20/10/2019 « C »

Aujourd’hui, comme toujours d’ailleurs, les difficultés personnelles, sociales ne manquent pas et la parabole que nous venons d’entendre reste toujours d’actualité. Nous nous plaignons de la lenteur des services administratifs, des injustices dans beaucoup de domaines… L’honnêteté, la justice, la paix font parfois cruellement défaut en certains endroits et pour certaines personnes.

Jésus, par cette parabole, ne veut pas stigmatiser les juges, les magistrats, dont certains sont d’ailleurs très accueillants, de nos jours encore ; il nous parle surtout de LA PRIERE. Il nous apprend à mieux prier et il nous aide à répondre à la douloureuse question de la prière non exaucée….en apparence.

Cette veuve, qui fait partie des plus pauvres de l’époque, vient demander à ce juge « qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes » une aide contre son adversaire.

Mais ce juge fait la sourde oreille ; il est sans cœur, insensible à la prière d’une pauvre femme. Elle ne fait pas le poids devant l’homme de pouvoir qu’il est; mais dans son extrême nécessité, elle prend le risque de l’importuner.

Combien de fois ne nous arrive-t-il pas de dire : »J’ai prié Dieu avec insistance….et il ne m’a pas écouté ». Au lieu de prier avec insistance et confiance, nous nous décourageons et nous baissons les bras, en accusant Dieu d’être sourd à nos demandes.

La prière requiert une grande patience et une confiance à toutes épreuves. Dans notre vie moderne nous sommes toujours pressés ; nous voulons tout tout de suite ; nous n’avons plus le temps pour une prière patiente et insistante. Et, si nous ne sommes pas exaucés comme nous le demandons, nous baissons les bras, contrairement à la veuve qui continue d’embêter le juge par ses demandes. St Augustin nous dit : « En nous proposant l’exemple de cette veuve, Jésus nous avertit qu’en priant sans cesse, nous serons certainement exaucés par le Dieu de miséricorde et de justice, puisque cette veuve, par son importunité a fini par fléchir même l’iniquité et l’impiété de son juge »

Restons confiants malgré les difficultés, gardons la foi en dépit de tout ; dans la patience, faisons confiance à Dieu.

Il est un Père aimant pour tous, surtout pour les plus petits ; il nous donne ce qu’il y a de meilleur pour nous, peut-être pas au moment où nous l’attendons ; si nous ne sommes pas exaucés tout de suite ne nous décourageons pas. Dieu ne reste pas insensible à une prière persévérante et confiante.

Un proverbe dit : « Aide-toi, le ciel t’aidera ! » Notre prière, si confiante soit-elle, ne doit pas être un alibi à l’effort personnel et à l’action. Elle doit nous engager dans notre vie quotidienne. N’oublions pas, non plus de prier les uns pour les autres.

Et n’oublions pas cette parole que nous dirons tout à l’heure dans le ‘Notre Père’ : Père, que te volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

AMEN.