Homélie du 30e DTO – Père Bernard SCHER

30ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

27/10/2019 « C »

Voilà encore un pharisien à qui Jésus fait des reproches ! Pourtant il a l’air d’être quelqu’un de très bien : il prie, il jeûne deux fois par semaine, il donne 10% de son salaire, il n’est ni voleur, ni injuste, ni adultère…et ce qu’il dit il le fait certainement. Il faut dire que les pharisiens étaient des gens d’une très grande rectitude morale. C’est un juste qui a le sens du devoir accompli et qui respecte la loi de Maïse. Mais ce qui ne va pas chez lui : il s’écoute prier ; il se vante, il se gargarise de ses vertus et surtout, il critique les autres. Il remercie Dieu de ne pas être comme eux.

Le publicain, lui, ne se fait guère d’illusion : il est considéré comme pécheur publique ; comme collecteur d’impôts il travaille pour l’occupant romain ; au passage il ne se prive pas de voler ses compatriotes. Il reconnait humblement son péché : « il n’osait même pas lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine…. » La conscience et la reconnaissance de son péché le rendait accessible au pardon, à la miséricorde de Dieu.

En conclusion de cette parabole on peut dire que le pharisien est venu au temple pour se vanter et pour faire constater qu’il est juste. La prière du publicain est celle de la vérité, de l’humilité, de sa volonté de conversion.

Auquel des deux ressemblons-nous ?….. Je pense aux deux !

Chaque fois que nous jugeons négativement les autres, chaque fois que nous critiquons tel ou tel en nous croyant meilleur que lui, nous nous éloignons de Dieu. « Tous ces étrangers qui viennent profiter de nous sont responsables de nos difficultés »….et nous refusons de les accueillir ! Ne pensons-nous pas parfois : ‘Je suis meilleur que les autres ?…’

Nous avons le droit et même le devoir de reconnaître nos qualités, en sachant qu’elles nous viennent de Dieu qui nous demande de les mettre au service des autres. Ne rabaissons jamais les autres qui sont parfois meilleurs que nous ; sachons reconnaître les qualités de ceux et celles que nous côtoyons et voyons le bien en tout homme, même en celui que nous critiquons.. Alors nous serons capables, comme le publicain, de nous reconnaitre tel que nous sommes devant Dieu et devant les autres, de savoir que nous sommes pécheurs et nous serons justifiés par Dieu.

Notre Père du ciel ne nous demande pas d’être parfaits ; il nous rejoint là où nous sommes sur le chemin de notre vie. Il ne nous aide à avancer, à devenir meilleurs, à nous convertir que dans la mesure où nous reconnaissons que nous avons besoin de lui et des autres.

A l’image de Paul, reconnaissons la primauté de Dieu et son action d’amour et de miséricorde en nous et dans tout homme de bonne volonté. Remercions-le pour tout ce qu’il nous donne et, humblement, demandons-lui pardon pour notre orgueil. Il écoute toujours notre prière, si elle est humble et confiante.

Rejoignons-le dans cette Eucharistie en célébrant son Fils Jésus qui nous apprend à le prier, à lui parler avec confiance et humilité. AMEN.