Homélie du 18e DTO – Père Bernard SCHER

18ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

2/08/2020 « A »

Aujourd’hui encore nous sommes affrontés à de grandes misères à travers le monde : si nous avons à manger tous les jours, des millions de personnes, à travers le monde, meurent encore de faim ; les guerres et la misère ravagent encore des pays dans notre monde du 21° siècle, alors qu’on va sur la lune et sur mars, alors qu’on fait de grands progrès dans tous les domaines.

Certes, durant le confinement du au virus, nous avons admiré le dévouement parfois sans limites du personnel sanitaire (médecins, infirmières, employées dans les hôpitaux…), de tous ces employés qui, dans tous les domaines, sont restés fidèlement au service de la société ; ils ont parfois risqués leur vie et nous les remercions. Il y a encore plus de gens que nous croyons, qui, avec courage et persévérance, animent des associations humanitaires et aident, souvent discrètement, les plus pauvres. Nous nous donnons parfois bonne conscience en disant que nous ne pouvons rien faire, que nous ne pouvons pas « porter tout la misère du monde ».

Devant toutes les situations de détresse, de souffrances, nous sommes tentés de réagir comme les apôtres. Devant cette grande foule qui n’avait rien à mangent, ils proposent à Jésus la solution de facilité : « Renvoies-les ; qu’ils se débrouillent ! » Mais Jésus ne l’entend pas de cette oreille : ils sont venus vers lui, il les a enseigné, par respect pour eux il s’en occupera jusqu’au bout, il leur donnera à manger ! Et pour cela il veut avoir besoin des ses apôtres : « Occupez-vous d’eux, débrouillez-vous ! »
Dans cet événement Jésus montre qu’il est entièrement humain et accueillant.
Il est saisi de compassion envers ceux qui viennent à lui pour l’écouter, qui sont réconfortés par ses paroles ; il guérit leurs malades. Il leur annonce la Bonne Nouvelle, mais il est aussi attentif à la faim de leur corps.

Jésus aurait pu faire un miracle grandiose, transformer les pierres en pains, mais il a voulu avoir besoin des apôtres : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Et ces paroles il nous les dit aujourd’hui. Mais comme les apôtres nous risquons de baisser les bras, de nous décourager. Il nous demande de ne pas renvoyer ceux qui ont besoin de nous, qui nous font confiance ; ceux qui, parfois ont faim de pain (qui vont aux Restos de Cœur…) mais aussi ceux qui ont faim d’accueil, d’écoute, de reconnaissance et d’amitié.

Comme les apôtres, faisons l’inventaire de ce que nous pouvons partager. Si nous donnons « le peu que nous avons », Jésus le transformera en « surabondance ».

Ce miracle nous renvoie à l’Eucharistie que nous célébrons : « Il prit le pain, le rompit et le donna à ses disciples… »

Ouvrons nos mains et nos cœurs pour nous mettre au service du Seigneur et pour partager avec nos frères et sœurs qui ont faim de pain et d’amitié. AMEN