Homélie du 23e DTO – Père Bernard SCHER

individualistes 23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

6/09/2020 « A »

Vous vous souvenez peut-être de ce passage du début de la Bible, la Genèse : Caen, qui vient de tuer son frère, répond à Dieu qui lui demande où est Abel : « Suis-je le gardien de mon frère ? » On dit souvent aujourd’hui que les gens sont de plus en plus égoïstes, individualistes, qu’ils vivent le « chacun-pour-soi »….Dans une certaine mesure c’est vrai, mais il ne faudrait surtout pas généraliser. Et il faut reconnaitre que nous sommes responsables les uns des autres dans beaucoup de domaines.

Dans la 1ère lecture Dieu institue le prophète Ezéchiel comme « guetteur pour la maison d’Israël » Il doit demander au méchant d’abandonner sa conduite et de se convertir.

Et les paroles de Jésus, dans l’Évangile que nous venons d’entendre, vont dans le même sens.

« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul »Il nous demande de faire une démarche difficile à réaliser dans notre monde moderne, qui est très sensible à l’autonomie de chacun. Lorsque quelqu’un nous fait une remarque on répond facilement « Mêle-toi de tes affaires ». La correction fraternelle que Jésus nous demande de faire, n’a pas bonne presse aujourd’hui.

Jésus ne veut pas nous inciter à nous épier les uns les autres, ni à être indiscrets ou moralisateurs. Il nous met d’ailleurs en garde : « Avant de voir la paille dans l’œil de ton voisin, regarde d’abord la poutre qui est dans le tien » Nous avons tous et toutes des défauts. Avant de ‘critiquer’ les autres (ce qui si facile) regardons-nous d’abord nous-mêmes.

Par ses paroles Jésus nous dit que nous sommes responsables les uns des autres ; nous sommes appelés à travailler ensemble pour la justice et la vérité. Chacun est invité à apporter sa part de bonheur à tous ceux qui sont engagés dans la vie avec lui. Ainsi nous construirons une communauté ouverte et accueillante pour tous. En nous aidant mutuellement, avec respect et amour, à nous convertir, nous avancerons ensemble sur le chemin de la vérité vers Dieu notre Père. Comme nous faisons partie d’une grande famille, nous avons le droit et le devoir de nous rappeler à l’ordre mutuellement, mais toujours dans le respect et avec amour. Nous sommes tous et toutes responsables de la société dans laquelle nous vivons.

Lorsque nous nous efforçons d’avancer ensemble sur le chemin de l’amour et de la paix, lorsque nous vivons et annonçons en Église, la Bonne Nouvelle apportée par le Christ, nous sommes sûrs qu’il est avec nous ; il nous l’a promis : « Là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux »

Jésus fait appel à la liberté, à la volonté de réconciliation de chacun, pour apporter sa part dans la construction d’un monde plus fraternel, dans la paix, la justice et l’amour.

Durant cette Eucharistie confions à Dieu ceux et celles que nous avons du mal à accepter ; qu’il change notre cœur pour que nous puissions les aimer comme lui les aime

AMEN.