Homélie du 24e DTO – Père Bernard SCHER

24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

13/09/2020

Ces paroles de l’Évangile d’aujourd’hui nous concernent toutes et tous. Car elles sont un incontournable appel au PARDON : pardon reçu lors du Sacrement de la Réconciliation, ou reçu d’une personne à qui nous avons fait du tort, pardon donné à celui qui nous a blessé ; et nous savons bien que demander pardon à quelqu’un cela ne va pas de soi.

L’Évangile que nous venons d’entendre est un appel incontournable au pardon ; le message de Jésus, sans concession sur ce point, est très clair et très exigent ; et les questions que nous nous posons sont nombreuses: où trouver la force de toujours pardonner ? Pourquoi et comment pardonner ?…

« Le roi »de l’évangile qui remet une dette énorme à son serviteur, c’est Dieu, nous l’avons compris. Nous savons aussi que nous sommes des débiteurs insolvables envers Dieu qui nous fait toujours grâce et confiance. Nous avons tout reçu de lui, nous lui devons tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons. Malgré cela nous ne sommes pas toujours reconnaissants ; nous n’agissons pas comme lui et beaucoup, aujourd’hui, n’ont plus besoins de lui, certains le combattent même et voudraient le supprimer : on enlève tous les signes qui nous rappellent sa présence, les croix dans les écoles et ailleurs. Mais nous savons qu’il est juste et qu’il nous pardonne toujours, qu’il nous remet nos dettes parce qu’il est un Père très aimants pour tous ses enfants. Jésus nous invite à entrer dans le don gratuit, sans rien demander en retour ; puisque nous-mêmes nous avons tout reçu gratuitement de Dieu, il n’est que justice de donner gratuitement nos qualités aux autres.

Dieu n’exige rien pour lui-même ; il reste que notre dette envers lui ne peut être remise que si nous avons de l’indulgence envers les autres et que nous leur pardonnons. Ben Sirac, le sage de l’Ancien Testament le disait déjà : « Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes torts seront remis ! »

A quoi, à qui pensons-nous lorsque nous disons si souvent ces paroles du ‘ Notre Père’ : »Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ? » C’est bon de demander sans cesse à Dieu de nous pardonner, mais, est-ce que nous pardonnons à notre tour ? Si ce n’est pas le cas, notre cœur risque de s’endurcir envers notre prochain, et devenir imperméable au pardon de Dieu sur lequel nous devons pourtant prendre exemple. Le vrai pardon, donné ou reçu, ouvre toujours à la paix, à la vie, à l’amour ; il est toujours constructif. Même s’il est souvent difficile.

Plusieurs fois j’ai entendue la réflexion : « Je veux bien pardonner, mais je ne peux pas oublier ! » Dieu ne nous demande pas « d’oublier », mais tout simplement de « pardonner ».

Au début de l’Eucharistie nous demandons ‘pardon à Dieu’, nous nous reconnaissons pécheurs…Confions-lui ceux et celles à qui nous avons du mal à pardonner et prions pour eux.

AMEN