Homélie du 28e DTO – Père Bernard SCHER

28ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

11/10/202

Dans ses paraboles, Jésus emploie toujours des images extrêmes pour frapper, pour choquer ses adversaires et pour les faire réfléchir, ce qui ne lui réussi pas toujours. Ce récit est, une fois de plus, invraisemblable. Je pense que personne d’entre nous ne refuserait de répondre à l’invitation d’un grand personnage, surtout en invoquant des excuses futiles. Jésus s’adresse aux grands prêtres et aux pharisiens et eux comprennent très bien où il veut en venir.

Nous leur ressemblons certainement dans ce sens que nous avons, nous aussi, tellement d’activités dans nos journées que nous n’avons plus le temps pour l’essentiel. (Même les retraités sont tellement occupés qu’ils n’ont plus le temps.) On parle de stress, de surmenages, qui amènent à des déprimes. Mais, lorsque nous sommes invités à une noce ou une autre fête de famille on se prépare, on est heureux de se retrouver.

Leurs multiples occupations rendent les invités de la parabole sourds à tout ce qui n’est pas leur préoccupation et les renferment égoïstement sur eux-mêmes. Ils en viennent même à maltraiter ceux qui viennent les inviter, leur apporter une bonne nouvelle ; parce qu’ils se sentent dérangés dans leurs affaires qui passent avant tout.

L’histoire de cette noce rejoint ce qui s’est passé dans celle du peuple de Dieu : Dieu aime tellement son Peuple qu’il l’invite à la fête, au repas de noce ; il lui envoie ses serviteurs, les prophètes, qui sont rejetés, maltraités, et même tués.

Les invités à la noce aujourd’hui, c’est nous les chrétiens. Nous ne maltraitons plus ceux qui viennent annoncer la Bonne Nouvelle, mais les invitations restent souvent sans réponse ; ou bien nous avons de ‘bonnes excuses’ pour nous « défiler » :

– aller à la messe le dimanche ? Je suis fatigué du travail en semaine ! le dimanche je dois me reposer !

– rendre service régulièrement à la communauté (civile ou religieuse) ? Je n’en ai pas le temps.

– partager avec les pauvres ? Partager quoi et pas avec n’importe qui (pas avec les étrangers…)

-accueillir des plus pauvres ? On ne peut pas ouvrir sa porte à n’importe qui…Il faut se méfier des étrangers !

Nous avons certainement pas mal d’excuses humainement valables, mais où se situe notre réponse de croyants à l’invitation de Dieu ? Nous lui avons répondu en venant célébrer ensemble l’Eucharistie aujourd’hui. Mais il nous faut aussi revêtir le vêtement de noce ; c’est-à-dire, ouvrir nos cœurs à la Bonne Nouvelle. Nous sommes heureux d’être invités au repas du Seigneur, comme nous le dirons tout à l’heure, avant la communion ; mais cette invitation, nous devons la garder vivante dans toutes nos activités et préoccupations, chaque jour, dans nos relations avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Que nous soyons des chrétiens heureux de vivre leur foi, de répandre l’Espérance autour d’eux, surtout en cette période de difficultés multiples.

« Allez aux croisés des chemins. Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. »

Jésus a invité tous les hommes sans exception ; il a donné sa vie pour tous. Il ne vient pas uniquement pour le peuple juif ; au grand scandale de ses ennemis, il accueille les pécheurs, les malades, les étrangers. Il veut que la fête soit réussie pour tous ceux qui veulent bien venir. Nous, qui avons répondu à son invitation, nous nous engageons à accueillir tous ceux et celles qui ont besoin de nous, ne pas rejeter ceux qui ne sont pas de « notre bord », qui sont différents de nous, qui n’ont pas répondu, comme nous, à l’invitation pour l’Eucharistie. N’ayons pas peur de sortir de nos habitudes pour nous laisser surprendre par « ceux et celles qui sont à la périphérie. »Que l’invitation à cette Eucharistie, à laquelle nous avons répondues, transforme notre cœur et nous ouvre à l’amour de nos frères et sœurs durant la semaine à venir. AMEN.