Homélie du 5è dimanche du T.O. – 04/02/2018

Il ne devait pas chômer, ce jeune prophète ! Quelle folle journée pour Jésus.

Après avoir prêché dans la synagogue de Capharnaüm et chassé le démon, il se rend, avec ses amis, chez Simon, dont il guérit la belle-mère ; ensuite « il guérit de nombreux malades et chasse les démons » Et, pour terminer, « Bien avant l’aube, il se rendit dans un endroit désert et là il priait » Au milieu de toutes ses nombreuses activités, Jésus trouvait toujours le temps de s’arrêter pour parler à son Père, pour prier. Certainement qu’il lui parlait de ces gens qui souffraient, qu’il lui portait toutes les souffrances qu’il rencontrait autour de lui et auxquelles il était très sensible.

Nous aussi nous sommes souvent envahis par de multiples occupations, nous avons tellement de choses à faire, dans ce monde stressant (même les retraités n’ont plus le temps !), que, comme chrétiens, nous risquons d’oublier l’essentiel : notre vie intime avec Dieu notre Père, sans lequel nous ne pouvons rien faire. Comme Jésus, essayons de trouver dans nos journées, des moments d’intimité avec notre Père du ciel ; confions-lui nos soucis, nos joies, nos espérances et nos souffrance. Il est toujours à notre écoute et il nous donne toujours son Esprit pour nous aider à être au service des plus pauvres.

Jésus accueillait tous les malades qui venaient à lui ; il les guérissait, il les remettait debout pour leur rendre leur place dans la société, dont ils étaient exclus : les lépreux, les aveugles, les paralysés, tous redevenaient des hommes ‘normaux’, au service de leurs frères. Il guérit la belle-mère de Pierre : Marc nous dit : « Il la fit lever ; la fièvre la quitta et elle les servait ». Guérie, elle reprend sa place de mère de famille.

Dans notre monde du 21ème siècle ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur cœur, tous les exclus, tous les parias, les immigrés rejetés et autres étrangers, sont très nombreux. Nous les regardons de travers, ou bien nous passons à côté d’eux sans les voir, pare qu’ils nous donnent mauvaise conscience, ou parce qu’ils nous font peur. Ils sont rejetés comme Job de la première lecture ; et certains pauvres ont très discrets.

Est-ce que personnellement j’ouvre les yeux et le cœur pour me laisser émouvoir et toucher par la souffrance humaine, comme le fait Jésus ? Ou bien suis-je aveugle et imperméable aux malheurs des autres ?

C’est vrai, nous ne pouvons pas guérir les malades comme Jésus l’a fait ; mais nous pouvons et nous devons être sensibles à la souffrance de ceux et celles qui sont dans la peine. Nous ne pouvons pas, comme disent certains politiques, « accueillir toute la misère du monde ». Mais, si, après avoir fait tout mon possible pour aider, pour soulager pour donner un peu d’espoir à ceux qui ont besoin de moi, je me sens impuissant, je peux et je dois toujours, comme chrétien, et comme Jésus l’a fait, me tourner vers le père pour lui confier mes frères et sœurs souffrants. « On parle à Jésus de la malade », nous dit Marc. Oui, parlons à Dieu des pauvres et confions-lui nos malades ; mettons-nous à l’action ensemble, avec les Mouvements Caritatifs ou autres, pour aider ceux qui sont écrasés à se remettre debout. Alors nous proclamerons la Bonne Nouvelle par nos actes et nos prières et nous serons les témoins vivants de la tendresse de Dieu pour tous les hommes. Nous devrions pouvoir dire, comme Paul : « Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est un nécessité qui s’impose à moi. »

AMEN.

Abbé Bernard SCHER