Homélie du 2e dimanche de Carême – 25/02/2018

Pour beaucoup, l’aspect extérieur de leur personne est très important et certains mettent pas mal d’argent et d’efforts dans les moyens déployés par l’esthétique et les cosmétiques. Les produits de beauté, que la publicité propose à grand renfort d’argent, se vendent très bien aujourd’hui ; le paraître est souvent très important même s’il ne reflète pas la profondeur véritable de l’homme.

On parle aussi de visages transfigurés par la joie d’une bonne nouvelle, d’une rencontre amicale, d’une réussite. Ce sont ces transfigurations qui sont importantes ; on devrait s’attacher à rénover le visage intérieur pour qu’il s’éclaire au soleil de l’amour de Dieu et des autres.

Regardons aussi ceux et celles qui nous entourent ; que de gens « défigurés » extérieurement et intérieurement ! Par la maladie, la déprime, la solitude et le manque d’amour. Il y a aussi ceux que « nous défigurons » par nos critiques méchantes, nos médisances et nos calomnies, notre regard qui condamne et qui, parfois, tue. Il y a tous ces immigrés dont on ne veut pas chez nous. Nous ne considérons parfois les autres que sur leur aspect extérieur. Tout cela relève du manque de respect pour nos frères et sœurs qui sont, comme nous, enfant aimés de Dieu pour qui ils ont une grande valeur.

Nous pouvons, par contre, transfigurer quelqu’un par un regard d’amour qui fait confiance et qui respecte. Un sourire, une bonne parole, un petit geste d’accueil ou d’entraide peuvent transfigurer la vie d’une personne.

Le temps de CARÊME ne doit pas être pour nous un temps de tristesse où l’on « tire une face de carême », où l’on jeûne avec regret et tristesse, en se serrant la ceinture. Il doit être ce printemps spirituel où germe une vie nouvelle, qui apporte des fruits d’amour, d’accueil, d’entraide. Toutes ces ouvertures aux autres qui sont Espérance d’un monde nouveau, un monde plus juste et plus fraternel.

Comme pour les trois apôtres, qu’il emmène sur la montagne, Jésus veut nous faire prendre de la hauteur, pour voir les hommes et les événements avec ses yeux d’amour et d’espérance. Cet homme-Jésus avec qui ils vivent depuis un certain temps déjà est un homme extraordinaire qui parle bien, qui fait des miracles.

Et maintenant ils découvrent un autre visage de Lui, illuminé de la gloire de Dieu, entouré d’Elie et de Moïse. Cette vision est si formidable que Pierre voudrait qu’elle dure toujours : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons 3 tentes… »

Nous connaissons parfois aussi de ces moments d’exaltation que nous voudrions voir durer. Mais, comme à eux, Jésus nous demande à nous aussi de retourner sans cesse dans la vie quotidienne, de ne pas nous évader de ce monde où les hommes souffrent et luttent, où ils ont besoin de témoins vivants qui transfigurent leur vie par leur foi et par leur amour du Seigneur.

Frères et sœurs laissons-nous transfigurer par cette parole que Dieu nous adresse : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-Le ! » Alors nous avancerons dans la joie durant ce temps de Carême vers la fête de PÂQUES où nous chanterons ensemble le Christ RESSUSCITÉ.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER