Homélie du 4e dimanche de Carême – 11/03/2018

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pur que tout homme obtienne la Vie et soit sauvé par Lui » Voilà le message, pas facile à comprendre, des textes de ce quatrième dimanche du Carême, qui nous invitent à nous tourner vers le Christ mort sur la croix. Par cet événement Dieu manifeste son Amour infini pour tous les hommes.

« La Croix, signe d’Amour » ; expression que nous avons du mal à accepter : la prolifération du mal, des injustices, de la souffrance dans notre monde peut-elle être vraiment signe de la présence de Dieu ? Beaucoup parlent surtout de l’absence de Dieu, de son indifférence ou même de son impuissance. Lui, qui est tout puissant, pourquoi ne supprime-t-Il pas tout ce mal ? Et, lorsque je le prie, pourquoi ne m’exauce-t-Il pas comme je le voudrais ?

Tout au long de l’histoire du Peuple choisi, qui était souvent infidèle, Dieu est resté fidèle et l’a toujours sauvé pour le conduire jusqu’à la venue du Messie, sauveur du monde entier. Jésus réaffirme fortement l’Amour que Dieu porte à tous les hommes, même à ceux qui Lui sont infidèles et Il continue sans cesse à refaire alliance avec eux. « Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que le monde soit sauvé par Lui », nous dit Saint Paul.

Parce qu’Il respecte notre liberté, Il ne nous sauve pas des guerres dont les hommes sont responsables, ni des groupes fanatiques qui assassinent aveuglément et démolissent tous ce qui ne leur ressemble pas. Il ne supprime pas les maladies, ni les catastrophes, ni toutes les inquiétudes qui empestent notre vie. Il ne nous manipule pas comme des marionnettes ; Il nous laisse toujours libres de choisir le bien ou le mal. Mais Il est toujours à nos côtés pour lutter avec nous contre tout ce qui avilit l’homme, pour nous aider à triompher, avec Lui du mal et de la mort. Jésus nous l’a promis : « Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde »

Regarder avec foi, espérance et amour vers le Christ qui souffre et meurt sur la croix c’est croire qu’Il porte avec nous nos souffrances et nos morts.

En regardant le monde d’aujourd’hui, ses injustices et ses violences qui vont jusqu’à l’autodestruction, ses perversions par le pouvoir et les richesses, nous risquons de désespérer.(Au cours de la réunion de carême de lundi dernier on disait : « les épreuves font partie de la vie, et même si on est parfois troublé par elles, on croit quand même en tant que chrétiens. Nous n’avons pas le droit d’incriminer Dieu, mais de voir notre responsabilité. L’épreuve peut devenir grâce lorsqu’elle nous mène à la conversion. »

Saint Jean nous rappelle que le salut ne vient pas de l’extérieur, d’une intervention miraculeuse, ou magique de Dieu. Il est l’accomplissement de soi, dans la vie d’un amour véritable qui passe par le don de soi, à l’exemple du Christ.

Quelle que soit notre condition sociale, notre culture ou notre religion, nous sommes toujours appelés à nous ouvrir à l’autre, à l’accueillir et à l’aimer, à l’accepter avec ses qualités et ses défauts. Car Dieu est un Père aux bras grands ouverts qui nous accueille, car comme le dit Saint Paul « Rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ».

Durant cette Eucharistie redisons-Lui notre amour et faisons-Lui confiance ; car, à travers nos difficultés Il nous guide vers la JOIE de PÂQUES

AMEN.

Abbé Bernard SCHER