Homélie du 25e dimanche du Temps Ordinaire – 23.09.2018

Parfois il nous arrive peut-être aussi d’avoir des rêves de grandeur, de briguer la première place, de vouloir être riches. Pour certains, les titres, « Mr le Président, Monseigneur, Mr le Curé… » sont très importants. Ce n’est pas nouveau : déjà les disciples que Jésus a formé à leur mission future, ont discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

Jésus annonce, pour la deuxième fois, sa passion, sa mort et sa résurrection. Les disciples n’ont rien compris parce qu’ils attendaient toujours encore un Messie triomphant et glorieux. Ce qui nous choque surtout dans leur réaction c’est que les parole de Jésus les laissent indifférents ; à ce moment ce qui compte surtout ce sont des considérations bassement futiles : qui aura la meilleure place ? Et Jésus leur rappelle simplement, un fois de plus, qu’il n’est pas venu en conquérant mais en serviteur. Il leur parle d’abaissement et eux visent la bonne place dans la hiérarchie ; il leur annonce la « dégradation de la croix » et eux rêvent de « monter en grade » ! Ses propos sont graves et eux ne pensent qu’à leur « gloire ».

Pour leur expliquer sa place et la leur dans la mission qu’il leur confie, il fait à nouveau, un ‘geste scandaleux’ : il appelle un petit gamin qui jouait par là, il le place au centre du groupe et il le leur donne en exemple ; geste scandaleux, à l’époque, parce que le petit enfant ne prenait de la valeur qu’à partir de 13 ans, l’âge de la Bar Mitzva : auparavant il ne comptait pas. A ceux qui ont des ‘folies de grandeur’ Jésus donne en exemple un petit qui n’avait pas beaucoup de valeur dans la société.

Et, il va même plus loin : il s’assimile à lui : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. » Cet événement nous renvoie au dernier repas qu’il prit avec ses apôtres avant de mourir, où il disait : « Celui qui veut être le plus grand, le premier, se fasse le serviteur des ses frères. »

Aujourd’hui Jésus nous dit encore : « Toi qui désire être grand, qui veut être le premier, sois avant tout un homme, une femme qui se soucie des autres ; sois quelqu’un qui ne recherche pas, d’abord, sa gloire et sa réussite ; mets toi, avant tout, au service des plus petits, des plus pauvres… Sois ACCUEILLANT envers tous. »

Le pouvoir, à la façon de Jésus, consiste dans la capacité d’accueillir gratuitement et de respecter l’être sans défense sans rien attendre en retour ; beaucoup de personnes, chrétiennes ou non, vivent cela en se mettant au service des autres.

Dans le monde que nous sommes invités à construire ensemble, dans le respect, l’amitié, l’entraide, quelle est ma place, mon action personnelle ? Comme chrétiens convaincus, soyons ouverts, miséricordieux, témoins de l’espérance que Dieu met dans nos cœurs.

A l’exemple du Christ, ne cherchons pas à être servis dans nos relations quotidiennes ; mettons-nous au service de ceux et celles qui ont besoin de nous. Alors l’Eucharistie que nous célébrons ensemble aujourd’hui nous transformera et fera de nous de vrais disciples du Christ.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER