Homélie du 3e dimanche de l’Avent – 16/12/2018

Le troisième dimanche de l’AVENT que nous célébrons aujourd’hui est le dimanche de la JOIE. Mais comment parler de joie dans un monde qui ne cesse de générer des inquiétudes, où les manifestations violentes nous inquiètent, où les attentats et assassinats reviennent régulièrement, sans prévenir, où l’avenir pour beaucoup est incertain ?

« Pousse des cris de joie » nous dit le prophète Sophonie ; il parle aux Hébreux qui, à ce moment-là vivent des situations très difficiles.

« Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur. Je le redis : soyez dans la joie ». Il envoie cette invitation aux Philippiens alors qu’il est emprisonné.

Et dans l’Évangile, les gens qui viennent à Jean, sont inquiets et sentent qu’ils devraient changer leur façon de vivre ; « Que devons-nous faire, » lui demandent-ils. Questions qui nous concernent toutes et tous.

Il y a tout d’abord les gens tout simples du petit peuple ; ce n’était certainement pas des tout pauvres qui n’avaient rien, puisque Jean leur demande « de PARTAGER leurs vêtements avec ceux qui n’en ont pas, leur nourriture avec ceux qui ne mangent pas à leur faim. »

Et moi, comment suis-je concerné ? A l’approche de Noël la publicité nous pousse à acheter mille cadeaux alors que les pauvres, ceux qui ne peuvent rien s’acheter deviennent de plus en plus nombreux. Quelle est ma façon de partager ? Nous recevons un nombre impressionnant de demandes d’aides et nous partageons certainement (Secours Catholique, Restos du cœur, Croix rouge et autres…) En sachant que nous ne pouvons pas répondre à tous les appels.

Ensuite ce sont les publicains qui viennent ; ces gens sont mal vus par le peuple parce qu’ils collaborent avec l’occupant romain. Jean leur demande simplement de ne pas voler les gens : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé ».

Aujourd’hui beaucoup profitent de leur situation politique ou sociale pour s’enrichir sur le dos des autres. Est-ce que dans notre vie de relations nous respectons les biens des autres ?

Finalement viennent aussi des soldats, qui étaient réputés pour leur violence, leur abus de pouvoir : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort et contentez-vous de votre solde. » leur dit Jean.

Dans notre société où prime ‘la-loi-du-plus-fort’, où les violences enveniment les relations entre les humains, quelles est le témoignage de paix, de dialogue, de miséricorde que je donne dans mes relations ? Suis-je apôtre de la Paix, de la Réconciliation ?

Jean ne fait pas de grands discours théoriques ; il donne des conseils très concrets qui sont à la portée de tout le monde. C’est par nos actes d’amour, d’accueil, de respect des autres que nous vivons notre foi et que nous transformerons petit à petit notre cœur et notre monde.

Dieu notre Père, dans cette Eucharistie, donne-nous ton Esprit qui nous aide à vivre de cette façon-là, en marchant vers la venue de ton Fils, l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous

AMEN.

Abbé Bernard SCHER