Homélie du 5e dimanche de Carême – 18/03/2018

Tout au long de ce CARÊME nous sommes invités par L’Église et par les textes de ce cinquième dimanche à revenir vers le Seigneur, à nous convertir. Nous disons peut-être facilement « Je ne vois pas dans quel domaine je devrais changer… Je ne suis pas trop mal ! » Encore faut-il voir !

Dans la première lecture, le prophète Jérémie nous rappelle que le Peuple n’a pas respecté l’alliance que Dieu avait contracté avec Lui et Dieu dit qu’Il conclurait avec eux une alliance nouvelle : Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. » Dieu est pardon et miséricorde.

Ce texte est toujours encore d’actualité : il nous renvoie à nos infidélités et à celles de notre monde. Comme pour les Hébreux, pour nous aussi la tentation est grande de nous tourner vers d’autres dieux qui s’appellent ‘argent, recherche du pouvoir, désir de posséder toujours plus, égoïsmes’. Et le prophète nous renvoie à l’essentiel : en nous tournant vers Dieu, en respectant son alliance d’amour et de confiance, nous trouverons le vrai bonheur.

 « Nous voudrions voir Jésus », demandèrent à Philippe des grecs venus à Jérusalem. On pourrait dire qu’à travers ces étrangers c’est toute l’humanité qui est en recherche de Jésus. Et ceux qui ne Le connaissent pas, n’est-ce pas à nous de Le révéler, d’être des Philippe et des André pour leur montrer le chemin vers Lui ?

 « Nous voudrions voir Jésus » En lisant les Évangiles, en fréquentant les sacrements, nous apprenons à mieux Le connaitre. Il apporte la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux exclus ; Il fait miséricorde aux pécheurs ; Il est toujours là pour nous accueillir et nous conduire vers le Père.

 « Nous voudrions voir Jésus » ! N’est-ce pas la demande de notre monde, égaré dans les violences de toutes sortes ? Il y a plus de gens que l’on croit qui sont en recherche de Dieu, qui ont besoin de quelqu’un qui les aide à sortir de la logique de la rancune, de la haine, qui puisse les délier du mal et leur apprendre à aimer comme Lui-même nous aime.

Dans la lettre aux Hébreux, Paul nous explique que Jésus Ressuscité est l’intermédiaire parfait qui nous conduit vers Dieu le Père. « Il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » Alors, n’ayons pas peur d’aller vers Jésus, car ses Parole sont celles de la Vie Éternelle.

En venant dans l’église nous sommes toujours en recherche de Jésus ; mais nous ne pouvons pas le découvrir sans passer par les autres. Nous sommes là en communauté et nous sommes renvoyés vers les plus pauvres, vers les rejetés de nos sociétés, les étrangers, ces immigrés qui nous posent question, vers ceux qui ont besoin de nous et que nous pouvons aider en leur ouvrant un cœur accueillant. Si Jésus nous parle de la croix, Il nous invite à porter notre croix à sa suite en marchant sur le chemin de l’Amour et du don de soi.

Demandons-Lui cette grâce durant l’Eucharistie et avançons avec joie et espérance vers la Résurrection de Pâques.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER