Homélie – Fête du CHRIST-ROI – Père Bernard SCHER

FÊTE DU CHRIST-ROI

22/11/2020 (A)

Pendant très longtemps l’Église catholique avait une très grande influence dans la société ; les plus anciens d’entre nous se souviennent encore de la place importante du curé dans nos villages. Heureusement que ce temps du « triomphalisme » de l’Eglise Catholique, qui, pendant des siècles, était liée au pouvoir civil, est terminé !

Et pourtant, chaque dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église nous demande de célébrer la FÊTE DU CHRIST-ROI ! Nous fêtons celui qui a dit à Pilate : « Oui, je suis Roi, mais ma royauté n’est pas de ce monde. (Jn, 18,36)

Le prophète Ezéchiel, dans la 1ère lecture nous présente un roi qui est bon pasteur pour son peuple.

Matthieu, dans l’Evangile, nous présente le Fils de l’homme assis sur son trône de gloire ; il nous jugera, non pas selon les lois humaines ; son seul critère sera l’AMOUR, cet amour qu’il a vécu et enseigné durant toute sa vie terrestre, cet amour que nous devons partager les uns avec les autres et qui sera signe concret de notre amour pour lui ; J’ai eu faim et soif… et vous m’avez aidé. » Paul nous dit que son pouvoir n’apporte pas une victoire militaire, mais simplement la victoire sur le mal et a mort.

N’oublions pas que ce roi que nous fêtons aujourd’hui, avait comme sceptre dérisoire un roseau, comme couronne, une couronne d’épines et comme trône une croix au sommet de laquelle Pilate avait pourtant fait marquer : « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ».

Mort sur une croix comme un malfaiteur, ce Roi-Juge qui viendra à la fin des temps, nous rappellera sa solidarité avec les plus pauvres, avec ceux qui souffrent des besoins les plus élémentaires de la vie commune : manger et boire, être accueillis et respectés comme enfants de Dieu. Il s’identifie entièrement à ces pauvres, en disant : »Moi, j’avais faim, j’avais soif…et vous m’avez aidé…. » C’est lui, qui est touché directement par notre volonté ou nos refus d’aimer nos frères de chaque jour.

Nous remarquons que, lors du jugement final rien n’est dit sur la prière, les sacrements, la pratique religieuse, les actes du culte. Mais tous ces actes ouvrent notre cœur à l’amour de Dieu et nous renvoient au respect et à l’amour pour les autres. Nous pourrons êtres étonnés, nous aussi et nous demander quand nous avons aimé le Seigneur que nous n’avons jamais vu. Dans notre vie quotidienne de chrétien, Dieu ne nous demande pas de faire des choses exceptionnelles ;il veut simplement que nous le voyions, lui, dans ce pauvre qui nous tend la main, dans cet étranger qui ne vit pas comme nous, il voudrait que nous soyons accueillants et ouverts à tous ceux et celles qui viennent à nous. Croire en Dieu, c’est vivre un engagement concret au service des autres.

Du Christ-Roi, apprenons à vivre l’amour, comme lui l’a vécu, en le partageant avec tous, surtout ceux et celles qui en ont le plus besoin.

En mourant sur la croix, le Christ-Roi est allé jusqu’au bout de son amour pour tous les hommes. En portant notre croix (petite ou plus grande) à sa suite, soyons les témoins de sa Résurrection et de son Amour pour tous les hommes. Alors, à la fin de notre vie icic-bas, il nous dira à nous aussi :

« Venez les bénis de mon père…. » AMEN.