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TOUSSAINT 2020 – Père Bernard SCHER

T O U S S A I N T 2020

Notre monde actuel remplace souvent les héros de la foi, les SAINTS et les SAINTES que nous célébrons aujourd’hui, en ce 1er novembre, par les stars du spectacle, du cinéma, de la chanson ou les vedettes de la politique et souvent on imite ces vedettes

La foi, la piété populaires ont aussi leurs « vedettes »les saints et les saintes, et certains sont invoqués dans des situations spéciales : Ste Rita, pour les causes désespérées, St Antoine pour retrouver les objets perdus… Beaucoup de saints ont leur « spécialité » et certains ont, aujourd’hui encore, un grand rayonnement. Ils ont, d’une façon ou d’une autre, marqué l’histoire de l’Église et même du monde. Ils ont leur nom sur les calendriers et leur statut dans les églises. Mais ce ne sont pas des dieux ; leur vie ressemble à celles des hommes de leur temps. Et parmi eux il y a certainement des gens que nous avons connu ici-bas.

Pour comprendre un peu mieux cette fête revenons à l’Évangile que nous venons d’entendre, où Jésus nous donne les Béatitudes.

Ces paroles de Jésus bousculent les façons de faire de son époque, et aussi les nôtres aujourd’hui : nous n’allons pas rechercher le Bonheur dans la pauvreté, même ‘des cœurs’, dans les pleurs, dans la douceur…. C’est la violence sous toutes ses formes, c’est la recherche de la richesse, c’est la puissance et la domination… qui animent la vie de beaucoup de personne dans la Société (et même dans l’Église). Les égoïsmes, le chacun-pour-soi guident la vie de beaucoup.

Aujourd’hui encore Jésus annonce au monde moderne, à toutes les personnes, inquiètes (souvent à juste titre) à cause de la résurgence du covid 19 , du confinement, des maladies, des incompréhensions, le vrai Bonheur. Par 9 fois Matthieu proclame : « HEUREUX » Trop longtemps on a fait de notre religion une façon de vivre triste, ennuyeuse ; pour beaucoup elle est devenue un repoussoir. Le pape François nous le rappelle sans cesse, encore dans sa dernière encyclique, ‘Fratelli tutti’ : il souhaite une religion basée sur le respect, la fraternité, l’entraide. Ce sont des attitudes humaines, à la porté de nous tous et toutes, qui donnent un goût divin à la vie humaine. Par Jésus, Dieu le Père qui nous aime, nous dit quel est le vrai Bonheur qu’il veut pour nous.

Les saints et les saintes que nous fêtons aujourd’hui ont essayé de vivra ces béatitudes.

Parmi ‘cette foule immense que nul ne pouvait dénombrer’, que voyait Jean, il y a des personnes que nous avons connues et fréquentées dans notre vie, membres de nos familles, de nos amis et autres.

Dans cette Eucharistie de fête, Dieu nous donne son Fils Jésus qui nous accompagne sur notre chemin de foi, d’espérance et d’amour ; il nous donne la grâce de pouvoir vivre ces béatitudes pour que nous devenions, nous aussi DES SAINTS ET DES SAINTES en nous respectant mutuellement et en nous aimant les uns les autres.

BONNE FÊTE à vous toutes et tous qui êtes sur le chemin de la SAINTETÉ. ! AMEN.



30e DTO – Homélie du Père Bernard SCHER

DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

25/10/2020 « A »

Ce docteur de la loi, ce pharisien qui vient poser une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve connaissait bien la réponse ; car tout bon juif, surtout les responsables, récitaient chaque jour ce passage du Deutéronome : « Ecoute, Israël : ton Dieu est unique ; tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton esprit et de toute ta force… » et jésus ajoute, ce que le docteur de la loi ne lui a pas demandé : « Et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Jésus sait bien que pour une grande partie des pharisiens ce sont les 613 préceptes ajoutés à la loi de Moïse qui sont plus importants que l’Amour du prochain et de Dieu. La loi d’Amour doit nous libérer. St Augustin disait : « Aime et fais ce que tu veux », car, lorsqu’on aime vraiment, on ne fait plus ce que l’on veut. Respecter la loi c’est important, mais l’Amour est plus fort que toute loi humaine et nous appelle toujours à nous dépasser, pour nous libérer.

La loi, même la loi de Dieu, ne doit pas être un corset, ni un boulet que l’on traine et qui nous entrave. Nous savons qu’aimer ce n’est pas facile. Aujourd’hui on met l’Amour à toutes les sauces, au cinéma, dans les chansons, dans la littérature. La grande question restera toujours : « Comment aimer vraiment ? » L’Évangile nous dit : « En accueillant avec une grande ouverture de cœur l’Amour de Dieu le Père qui nous aime le premier et en prenant exemple sur Jésus qui nous aime tels que nous sommes ».

Jésus a mis cet amour en pratique : ses paroles, ses actes l’ont conduit au don total de sa vie pour tous les hommes en mourant sur la croix par amour pour tous. Il a mis en pratique ce qu’il disait : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. »

Aujourd’hui il y a encore des personnes qui se mettent entièrement au service des plus pauvres, dans les associations caritatives et autres, il y a encore des gens qui s’aiment les uns les autres….

La lecture du Livre de l’Exode nous ouvre des perspectives toujours d’actualité à côté desquelles les chrétiens ne peuvent pas passer. Aimer c’est se rendre solidaires de ceux et celles qui sont rejetés, c’est accueillir ceux qui sont différents de nous. L’apôtre Jean va très loin ; il est catégorique, lorsqu’il dit : « Si quelqu’un dit :  j’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur : s’il n’aime pas son frère qu’il voit, il ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas ! »

Les deux commandements, aimer Dieu et aimer les autres, sont tellement soudés qu’ils ne peuvent pas aller l’un sans l’autre. Au jugement dernier Jésus dira : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». En Jésus, l’Amour de Dieu est humanisé et l’Amour du prochain devient divin.

Que la participation à cette Eucharistie, qui est signe par excellence que Dieu nous porte son Amour en son Fils Jésus, remplisse notre cœur de cet Amour que nous vivrons durant la semaine !



Homélie du 29e DTO – Père Bernard SCHER

29ème Dimanche Du Temps Ordinaire

18/10/2020 « A »

Parler d’impôts, aujourd’hui comme jadis, c’est toujours très délicat, parce que le porte monnaie est une ‘zone’ très sensible. « Les petits paient trop d’impôts qui sont d’ailleurs mal répartis… Il y a toujours les fraudes fiscales, même aux plus hauts niveaux… » Et les récriminations continuent dans ce sens. Lorsqu’il y va de notre porte monnaie certains sont capables de faire n’importe quoi.

C’est sur ce terrain-là que les pharisiens, qui, à cette occasion s’unissent à leurs ennemis, les partisans d’Hérode, tendent un piège à Jésus, dans lequel, d’après eux, il doit automatiquement tomber : s’il dit « oui », il se discrédite auprès du peuple, qui hait l’occupant romain ; s’il dit « non », on le dénoncera comme antigouvernemental auprès des autorités romaines qui le puniront parce qu’ils sont très pointilleux sur les questions d’argent.

Sur les pièces de monnaie que possédaient les pharisiens étaient inscrit les mots : »Tibère, divin César » car les empereurs exigeaient qu’on leur rende un culte divin et les premiers chrétiens étaient mis à mort parce qu’ils refusaient cela. Jésus demandait de rendre à César ce qui lui revenait (l’argent avec son effigie, mais pas le culte qui ne revenait qu’à Dieu seul ). Il distingue ce qui concerne César et la politique, de ce qui revient à Dieu. Il se place sur le registre du rapport entre le pouvoir civil et la religion.

Durant les 2000 ans de l’histoire chrétienne il y a eu plusieurs fois cette confusion entre les pouvoirs civils et religieux. On parlait de « religion d’Etat » et les gouvernants civils se mêlaient facilement de la vie de l’Eglise. Aujourd’hui une laïcité bien comprise – à ne pas confondre avec la laïcité qui nie toute religion – est garante de l’autonomie des pouvoirs et d’une liberté religieuse respectée par tous.

La réponse de Jésus nous éclaire aussi sur nos responsabilités de croyants chrétiens dans la société civile.

Nous savons que ce ne sont pas seulement l’argent et le pouvoir qui mènent le monde ; nous devons avoir soif d’autre chose que de sécurité matérielle, de confort et de richesses. Nous ne sommes pas que des producteurs et des consommateurs ; il doit y avoir en nous le désir de vie et d’amour, qui nous conduit au-delà des préoccupations financières et politiques, sinon nous risquons de faire de l’argent et du pouvoir un tout et un absolu dont nous serons esclaves.

Nous entendons parfois dire que « l’argent n’a pas d’odeur » ; mais souvent l’argent sent la sueur (même la sueur des enfants qui travaillent pour un salaire de misère). Il sent la domination et l’exploitation par ceux qui en veulent toujours plus. Il a le goût de la guerre économique, un goût de misère là où l’homme est exploité, partout où il n’est pas considéré, respecté comme enfant de Dieu.

L’Eglise, qui n’est pas opposée au pouvoir politique, doit être fidèle à la parole du Christ qui a apporté la Bonne Nouvelle à tous les hommes ; elle doit être davantage présente là où les hommes sont exploités, méprisés, et certains complètement exclus.

Jésus, le Fils-de-Dieu-fait-homme, n’est pas un leader politique ; à sa suite l’Église doit s’investir aujourd’hui au service des plus pauvres et de ceux qui sont rejetés (c’est ce que nous rappelle régulièrement le pape François). Elle le fait à travers les Mouvements Caritatif, mais tous les chrétiens sont concernés.

Fr. et S. rendons à Dieu ce qui est à Dieu par la prière, par notre participation aux sacrements et en vivant, chaque jours notre Foi et notre Espérance et notre Amour les uns pour les autres.

AMEN.



Homélie du 28e DTO – Père Bernard SCHER

28ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

11/10/202

Dans ses paraboles, Jésus emploie toujours des images extrêmes pour frapper, pour choquer ses adversaires et pour les faire réfléchir, ce qui ne lui réussi pas toujours. Ce récit est, une fois de plus, invraisemblable. Je pense que personne d’entre nous ne refuserait de répondre à l’invitation d’un grand personnage, surtout en invoquant des excuses futiles. Jésus s’adresse aux grands prêtres et aux pharisiens et eux comprennent très bien où il veut en venir.

Nous leur ressemblons certainement dans ce sens que nous avons, nous aussi, tellement d’activités dans nos journées que nous n’avons plus le temps pour l’essentiel. (Même les retraités sont tellement occupés qu’ils n’ont plus le temps.) On parle de stress, de surmenages, qui amènent à des déprimes. Mais, lorsque nous sommes invités à une noce ou une autre fête de famille on se prépare, on est heureux de se retrouver.

Leurs multiples occupations rendent les invités de la parabole sourds à tout ce qui n’est pas leur préoccupation et les renferment égoïstement sur eux-mêmes. Ils en viennent même à maltraiter ceux qui viennent les inviter, leur apporter une bonne nouvelle ; parce qu’ils se sentent dérangés dans leurs affaires qui passent avant tout.

L’histoire de cette noce rejoint ce qui s’est passé dans celle du peuple de Dieu : Dieu aime tellement son Peuple qu’il l’invite à la fête, au repas de noce ; il lui envoie ses serviteurs, les prophètes, qui sont rejetés, maltraités, et même tués.

Les invités à la noce aujourd’hui, c’est nous les chrétiens. Nous ne maltraitons plus ceux qui viennent annoncer la Bonne Nouvelle, mais les invitations restent souvent sans réponse ; ou bien nous avons de ‘bonnes excuses’ pour nous « défiler » :

– aller à la messe le dimanche ? Je suis fatigué du travail en semaine ! le dimanche je dois me reposer !

– rendre service régulièrement à la communauté (civile ou religieuse) ? Je n’en ai pas le temps.

– partager avec les pauvres ? Partager quoi et pas avec n’importe qui (pas avec les étrangers…)

-accueillir des plus pauvres ? On ne peut pas ouvrir sa porte à n’importe qui…Il faut se méfier des étrangers !

Nous avons certainement pas mal d’excuses humainement valables, mais où se situe notre réponse de croyants à l’invitation de Dieu ? Nous lui avons répondu en venant célébrer ensemble l’Eucharistie aujourd’hui. Mais il nous faut aussi revêtir le vêtement de noce ; c’est-à-dire, ouvrir nos cœurs à la Bonne Nouvelle. Nous sommes heureux d’être invités au repas du Seigneur, comme nous le dirons tout à l’heure, avant la communion ; mais cette invitation, nous devons la garder vivante dans toutes nos activités et préoccupations, chaque jour, dans nos relations avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Que nous soyons des chrétiens heureux de vivre leur foi, de répandre l’Espérance autour d’eux, surtout en cette période de difficultés multiples.

« Allez aux croisés des chemins. Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. »

Jésus a invité tous les hommes sans exception ; il a donné sa vie pour tous. Il ne vient pas uniquement pour le peuple juif ; au grand scandale de ses ennemis, il accueille les pécheurs, les malades, les étrangers. Il veut que la fête soit réussie pour tous ceux qui veulent bien venir. Nous, qui avons répondu à son invitation, nous nous engageons à accueillir tous ceux et celles qui ont besoin de nous, ne pas rejeter ceux qui ne sont pas de « notre bord », qui sont différents de nous, qui n’ont pas répondu, comme nous, à l’invitation pour l’Eucharistie. N’ayons pas peur de sortir de nos habitudes pour nous laisser surprendre par « ceux et celles qui sont à la périphérie. »Que l’invitation à cette Eucharistie, à laquelle nous avons répondues, transforme notre cœur et nous ouvre à l’amour de nos frères et sœurs durant la semaine à venir. AMEN.



Homélie du 27e DTO – Père Bernard SCHER

27ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

4/10/2020 « A »

Dans la Bible on parle souvent de la vigne ; les propriétaires donnent toujours beaucoup de soins et d’amour à leurs vignobles dont ils attendent de bonnes récoltes, comme d’ailleurs l’ami dont parle Isaïe dans la 1ère lecture. Et tous les deux sont très déçus. Dans l’Ancien Testament, le Peuple choisi par Dieu qui l’a libéré de l’esclavage égyptien était considéré comme sa vigne précieuse. On peut être surpris par la violence avec laquelle le vigneron traite sa propriété tant choyée : il en fait une friche, un désert. Dans l’Evangile Jésus épingle, une fois de plus les grands prêtres et les anciens du peuple, qui se croient les meilleurs.

Le propriétaire de la vigne c’est Dieu. Nous sommes étonnés de sa patience, son obstination, et même de sa naïveté. Il continue d’envoyer ses serviteurs les uns après les autres alors qu’il voit bien qu’ils sont mal reçus ; il ne se décourage pas et il envois même son Fils. Son attitude montre la grande patience de Dieu envers son Peuple, à travers toute l’histoire biblique, en commençant par les prophètes maltraités, jusqu’à son Fils supprimé, tué sur la croix.

« Ensuite il louera sa vigne à d’autres vignerons qui lui remettrons le produit en temps voulu » Ces ‘autres vignerons sont ceux qui ont accueilli la parole de Jésus, qui ont essayé de la vivre et qui l’ont annoncé à d’autres. comme la Bonne Nouvelle.

Au cours de l’Histoire de l’Eglise les chrétiens n’ont certainement pas toujours produit des bons fruits et n’ont pas toujours fait fructifier le Message du Christ pour tous les hommes. Ils n’ont pas toujours remis au maitre le produit de sa vigne. Au cours des deux mille ans de christianisme il y a eu de grandes et belles récoltes dans les saints, il y eu des actions magnifiques, de l’évangélisation « jusqu’aux extrémités de la terre ». Mais l’Histoire nous rappelle aussi les fruits amers des guerres de religions, de divisions entrer chrétiens, de scandales dans l’Église même, jusqu’à nos jours.

Aujourd’hui nous nous plaignons de la désertion de nos églises, nous déplorons la « perte de la foi »( ?) Nous regrettons la perte des valeurs chrétiennes. Les fanatiques des paraboles qui maltraitent et qui tuent ont encore beaucoup d’émules dans notre monde moderne, où l’on continue d’assassiner « au nom de Dieu ». Les sectes et les extrémistes ont encor un bel avenir devant eux.

A travers tout cela Dieu nous interpelle aujourd’hui. Il ne se décourage jamais devant nos infidélités. Et il nous donne toujours les moyens de travailler efficacement dans sa vigne. Son Esprit est toujours encore en action dans le cœur de beaucoup de personnes de bonne volonté, dans l’Eglise et dans le monde. Il ne se résigne jamais à l’échec. Et ne se laisse jamais abattre par nos infidélités et nos égoïsmes. La confiance qu’il nous fait sans cesse, son « espérance amoureuse » en l’homme font que nous pourrons toujours porter des fruits d’amour, de justice, de pardon et de paix.

La mort de son Fils sur la croix était considéré par beaucoup comme un échec retentissant ; mais par sa résurrection le jour de Pâques il a apporté une vie nouvelle au monde et à tous les hommes de tous les temps.

Frères et sœurs, qu’à travers cette Eucharistie où il nous donne sa Parole et son Corps, nous soyons chaque jouira fidèle et la mission qu’il nous confie. Soyons heureux d’annoncer, avec joie et espérance sa Bonne nouvelle autour de nous et apportons-lui les fruits de nos actions.

AMEN.



Homélie du 26e DTO – Père Bernard SCHER

26ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

27/09/2020 « A »

Jésus sait très bien que ses adversaires, qui le provoquent continuellement, cherchent à le piéger pour pouvoir le condamner à mort, pour se débarrasser de lui définitivement. On a l’impression que, lui aussi, les provoque sans cesse ; en entendant ses paraboles ils savent très bien que ce sont eux qui sont visés ; Jésus veut, sans succès, les faire réfléchir et les amener à se convertir.

Dans cette parabole nous voyons, une fois de plus, que le Père ne force pas ses enfants : il a besoin d’eux pour le travail dans la vigne, mais il les laisse libre ; Dieu agit d’ailleurs de la même façon avec nous : il nous a donné cette qualité formidable qu’est la liberté : il ne nous force jamais à répondre à son Amour.

Pourquoi le 1er fils refuse-t-il d’abord d’aller au travail ? Réaction d’adolescent qui veut s’affirmer ? « Je fais ce que je veux, mon père n’a plus rien à me commander !… » Parmi vous il y a certainement des parents qui connaissent ces mêmes réactions de la part de leurs jeunes. Finalement il se rend compte qu’il a mal agi envers son père, il revient sur sa décision et il va à la vigne.

Le 2ème fils fait le beau devant son père : « Oui, papa, j’y vais ! «  et, il n’y va pas. Son « oui » est un « oui » de façade pour se faire bien voir par le père, mais il n’y donne pas suite.

Une fois de plus, et ils le comprennent très bien, Jésus épingle les grands prêtres et les anciens du Peuples : ces « bons croyants », ces « bons pratiquants de la Loi » qui se glorifient d’être parfaits, parce qu’ils accomplissent les moindres préceptes de cette loi à laquelle ils disent « oui » ; mais ils « vivent non » en se fermant à l’essentiel : l’appel à la conversion que leur adressait Jean Baptiste, l’Amour pour tous, que leur demande Jésus. Ils sont plus habiles à dire qu’à faire.

A côté d’eux, des ’mal-croyants’, des pécheurs, comme Zachée, la samaritaine, le centurion romain, les publicains et les prostituées et bien d’autres, accueillent Jésus avec joie et se convertissent. Leur « non »initial, devient un « oui » hésitant et timide, mais signe de leur conversion.

L’histoire de ces deux fils est, en quelques sortes, aussi la nôtre ; les paroles de Jésus s’adressent à nous, à notre monde civilisé, aux communautés qui se disent chrétiennes. Jésus dénonce l’hypocrisie de nos sociétés qui parlent tant de justice et de paix, souvent pour masquer les égoïsmes collectifs, les entreprises de domination, les rêves de prestige, sans tenir compte de l’homme.

Dans nos vies personnelles il y a aussi des « oui » et des « non » : nous vivons des qualités humaines d’accueil, de générosités, d’entraides, d’amour. Mais notre vie est aussi assombrie par des zones d’égoïsme, de faiblesses et de péchés ; des grands saints ont vécu cela aussi.

Dieu est un bon Père pour TOUS les hommes, mais il n’accepte pas la fausseté d’une dévotion hypocrite. Ne jugeons pas, ne condamnons personne. Sachons et acceptons que «  les publicains et les prostituées nous précéderont peut-être dans le Royaume de Dieu ».

Durant cette Eucharistie demandons-lui la fidélité à son Amour : que nous nous mettions à son service en étant accueillants à tous ceux et celles qui viennent vers nous. AMEN.



Homélie du 25e DTO – Père Bernard SCHER

25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

20/09/2020

Pourquoi ce maître sort-il tout le temps ? Pourquoi embauche-t-il autant d’ouvriers ? Il est certainement inquiet de leur désœuvrement, ou bien sa vigne est si grande qu’il faut y envoyer beaucoup d’ouvriers ; avec les premiers il fait un contrat : une journée de travail = une pièce d’argent ; c’est le tarif. Puis il fait confiance et promet de payer le juste prix à tous. Mais ce maitre est très prodigue : il paie non d’après les heures travaillées, mais d’après le sérieux et certainement que les derniers venus ont très bien travaillé aussi. En agissant ainsi, il montre qu’il est juste mais aussi bon. Il a respecté le contrat initial avec les premiers employés. La justice est respectée !

La parabole ne nous renvoie d’ailleurs pas à la justice sociale, mais à la bonté avec laquelle Dieu agit dans son Royaume. Nous qui sommes chrétiens de longue date, nous serons certainement récompensés pour notre foi vécue, mais ceux qui se convertissent plus tard seront récompensés aussi. Pour Dieu, les maîtres-mots ne sont pas, comme dans la vie sociale :’ rentabilité – profit pour les actionnaires – enrichissement personnel – respect de la loi du marché…’ et finalement s’il n’y a pas assez de rendement on délocalise, on licencie. , pour lui ce qui compte avant tout c’est : ‘l’accueil (même des ouvriers de la dernière heure) –le salut – le don gratuit – et finalement l’amour.’ La manière d’évaluer de Dieu est uniquement basée sur l’Amour, son amour pour tous les hommes, quels qu’ils soient. Il dit à l’un de ceux qui se plaignent : « Ton regard es-t-il mauvais parce que moi je suis bon ? »

Ceux qui se croient ‘bons juifs’, qui pensent être les seuls justes parce qu’ils respectent la loi à la lettre, sont scandalisés par Jésus qui leur dit les 4 vérités, qui fréquente ouvertement les pécheurs, les étrangers et les malades ; il leur rappelle que l’amour de Dieu ne leur est pas réservé à eux seul, mais qu’il n’a pas de limites et qu’il s’étend à tous les hommes. ‘Ses pensées ne sont pas celles des hommes, Il est riche en pardon’, comme le rappelle le prophète Isaïe dans la 1ère lecture.’

Jésus a accueilli la samaritaine, le centurion romain, Zachée, la femme adultère et même le malfaiteur crucifié à côté de lui, qui s’est repenti au dernier moment et qui est devenu le premier saint : « Aujourd’hui même tu seras avec moi au paradis », lui dit-il.

Ne critiquons pas, ne jugeons pas ceux qui ne vivent pad comme nous, qui pratiquent leur foi autrement que nous, ceux qui viennent à la dernière heure’. Dieu accueille tous les hommes de bonne volonté. A tous et à toutes il dit : « Allez à ma vigne vous aussi et je vous donnerai ce qui vous revient «. Prions, durant cette Eucharistie, pour tous ceux et celle qui ont répondu à l’invitation du Seigneur, et qui se mettent au service de leurs frères et sœurs et au service de Dieu. AMEN.