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Homélie du dimanche de Pâques – 01/04/2018

Comme tous les ans, il y a beaucoup de mouvements, de circulation à l’occasion de la fête de PÂQUES. On court les magasins pour les derniers achats, les routes sont encombrées par tous ceux qui se déplacent pour aller en vacances ou pour se rencontrer en familles. Le Vendredi Saint, de nombreux chrétiens se sont rencontrés dans nos différentes paroisses pour participer aux Chemins de Croix et, comme chaque année des milliers de personnes ont envahi Bouzonville pour la fête païenne de la braderie. Oui, Pâques déplace beaucoup de monde.

Pourquoi tout ce remue-ménage ? Nous célébrons un évènement qui s’est déroulé il y a quelques 2000 ans, en Palestine. Quelques amis d’un défunt, très peu nombreux d’ailleurs, se sont déplacés aussi : ils ont couru vers le tombeau où leur ami Jésus a été enterré. Des femmes sont allées embaumer son corps comme c’était la coutume ; mais, à leur grande déception, il n’y avait plus de Jésus dans la tombe. Et elles n’ont certainement rien compris au message du jeune homme vêtu de blanc, qui leur dit que « le crucifié, mort est ressuscité ». « Elles furent saisies de frayeur », nous dit Marc ; mais l’ange les rassure en leur disant : « Ne soyez pas effrayées ».

Jean nous dit que « Marie Madeleine est allée très tôt au tombeau. Voyant celui-ci vide, elle court prévenir Pierre et Jean, qui courent eux aussi au tombeau », où ils constatent la disparition du corps de leur ami. Ils sont inquiets, ne savent plus où donner de la tête, et ils ne se souviennent plus que Jésus leur avait annoncé sa Résurrection, lorsqu’ils redescendaient de la montagne de la Transfiguration.

Aujourd’hui encore, comme Madeleine et les apôtres nous sommes, nous aussi, encore inquiets : nous nous posons 1000 questions sur l’avenir du Monde et de l’Église ; et devant les multiples inquiétudes nous risquons parfois de désespérer. Maïs, face à nos doutes et nos souffrances, Jésus Ressuscité vient nous redire : « N’ayez pas peur ! »

En croyant en la RÉSURRECTION de Jésus le jour de PÂQUES nous savons que, désormais toute mort, tout mal peuvent être vaincu par le RESSUSCITÉ qui nous apporte la VIE ; dans le langage courant nous le disons souvent : « après la pluie, le beau temps », « le printemps vaincra toujours l’hiver », « à la nuit succède toujours l’aurore ». Notre monde de froideur et de morts de toutes sortes, est illuminé par l’ESPÉRANCE, en ce jour de PÂQUES ; le RESSUSCITÉ vient nous rejoindre au plus profond de nos souffrances pour nous animer de son souffle de VIE et nous faire avancer courageusement dans la FOI et l’ESPÉRANCE.

Frères et sœurs, prenons au sérieux toute vie, découvrons et admirons tous les germes de vie qui lèvent autour de nous. Sachons voir toutes les merveilles que Jésus Ressuscité accomplit par son Esprit, dans le cœur des hommes et du monde.

Comme Marie Madeleine et les apôtres COURONS annoncer avec Joie la Bonne Nouvelle de la RÉSURRECTION :

ALLÉLUIA  ! LE CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITÉ
IL EST VIVANT PARMI NOUS !
 Heureuses et saintes fêtes de PÂQUES
à vous et à tous les vôtres !

Abbé Bernard SCHER



Chronique du Vendredi Saint à Bouzonville

CHRONIQUE DU VENDREDI-SAINT 2018

En ce jour du 30 mars 2018, Vendredi-Saint pour la chrétienté, la ville de Bouzonville est à nouveau envahie par une horde de marchands ambulants. C’est une grande exception dans le monde de la chrétienté française, surtout en Alsace-Moselle, où cette journée est fériée.

Venus de toutes les régions françaises, ils s’installent dans toutes les rues et ruelles de la ville dès 5 heures. C’est le branle-bas de combat pour s’adjuger les places retenues. Les pauvres riverains n’ont qu’à s’y résoudre, même s’ils sont réveillés de bon matin.

Il faut aussi rester vigilant si l’on veut pouvoir sortir de chez soi, car souvent l’unique accès à votre maison est bloqué par les voitures, les camionnettes et stands de vente. Il faut faire preuve de patience, mais souvent c’est un bon accord qui est trouvé avec les personnes qui s’installent devant votre porte. C’est le cas, pour nous, depuis des années avec ceux qui sont devant notre demeure.

Mais il y a des sans-gêne qui ne se soucient pas de ces détails. Rien ne compte que leur emplacement. De plus, ils vous demandent s’ils peuvent bénéficier d’un branchement électrique via votre installation personnelle.

Les choses étant ce qu’elles sont depuis des années, nous essayons tout de même de participer à l’autre événement de la journée, bien plus important pour un croyant, le chemin de croix qui a lieu à 9 h 30 et qui conduit les participants depuis l’église jusqu’à la Belle-Croix, route de Thionville. Supprimé pendant plusieurs années, il a été remis en fonction par quelques fidèles paroissiens et le Curé en l’an 2000.

Ce chemin de croix, une institution à Bouzonville, qui, pendant de longues décennies, a drainé de nombreux fidèles en ce jour du vendredi-saint. Des fidèles de Bouzonville, des villages des alentours, mais aussi des fidèles de la proche région sarroise.

Mais petit à petit, le culte de la croix a été remplacé par le culte des marchands du temple, avec leurs stands de nourriture, de saucisses, de boissons et autres ventes.

Cette année, une fois de plus, pour la foule des pèlerins, environ 150, venus des alentours, le chemin de croix a été vécu dans la ferveur, sous un ciel clément. Il faisait frisquet mais le soleil était présent physiquement et dans les cœurs.

Le cheminement, malgré la difficulté pour se déplacer à cause de toutes les voitures qui stationnaient sur les trottoirs, s’est fait dans la dignité et le recueillement. Nous étions escortés par les gendarmes qui ont veillé à la sécurité de tous les participants. Pour cela je voudrais leur dire Merci. Nous avons, au cours de notre chemin, pensé au colonel BELTRAME, qui a donné sa vie pour sauver ses semblables, comme Jésus a donné la sienne pour notre salut.

Après la messe du Jeudi-Saint célébrée à GUINKIRCHEN pour nos trois communautés de paroisses, en présence de nos prêtres qui célébraient ce jour là leur fête, messe animée par les choristes de toutes les paroisses concernées, voici une journée qui restera gravée dans nos cœurs de croyants.

À Bouzonville nous allons maintenant célébrer la Pâques du Seigneur, avec la grande joie d’accompagner, lors de la Vigile Pascale, notre catéchumène sur le chemin de son baptême. 

SAINTE ET JOYEUSE FÊTE DE PÂQUES

Eugène Schmit

 

  

Homélie du 5e dimanche de Carême – 18/03/2018

Tout au long de ce CARÊME nous sommes invités par L’Église et par les textes de ce cinquième dimanche à revenir vers le Seigneur, à nous convertir. Nous disons peut-être facilement « Je ne vois pas dans quel domaine je devrais changer… Je ne suis pas trop mal ! » Encore faut-il voir !

Dans la première lecture, le prophète Jérémie nous rappelle que le Peuple n’a pas respecté l’alliance que Dieu avait contracté avec Lui et Dieu dit qu’Il conclurait avec eux une alliance nouvelle : Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés. » Dieu est pardon et miséricorde.

Ce texte est toujours encore d’actualité : il nous renvoie à nos infidélités et à celles de notre monde. Comme pour les Hébreux, pour nous aussi la tentation est grande de nous tourner vers d’autres dieux qui s’appellent ‘argent, recherche du pouvoir, désir de posséder toujours plus, égoïsmes’. Et le prophète nous renvoie à l’essentiel : en nous tournant vers Dieu, en respectant son alliance d’amour et de confiance, nous trouverons le vrai bonheur.

 « Nous voudrions voir Jésus », demandèrent à Philippe des grecs venus à Jérusalem. On pourrait dire qu’à travers ces étrangers c’est toute l’humanité qui est en recherche de Jésus. Et ceux qui ne Le connaissent pas, n’est-ce pas à nous de Le révéler, d’être des Philippe et des André pour leur montrer le chemin vers Lui ?

 « Nous voudrions voir Jésus » En lisant les Évangiles, en fréquentant les sacrements, nous apprenons à mieux Le connaitre. Il apporte la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux exclus ; Il fait miséricorde aux pécheurs ; Il est toujours là pour nous accueillir et nous conduire vers le Père.

 « Nous voudrions voir Jésus » ! N’est-ce pas la demande de notre monde, égaré dans les violences de toutes sortes ? Il y a plus de gens que l’on croit qui sont en recherche de Dieu, qui ont besoin de quelqu’un qui les aide à sortir de la logique de la rancune, de la haine, qui puisse les délier du mal et leur apprendre à aimer comme Lui-même nous aime.

Dans la lettre aux Hébreux, Paul nous explique que Jésus Ressuscité est l’intermédiaire parfait qui nous conduit vers Dieu le Père. « Il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » Alors, n’ayons pas peur d’aller vers Jésus, car ses Parole sont celles de la Vie Éternelle.

En venant dans l’église nous sommes toujours en recherche de Jésus ; mais nous ne pouvons pas le découvrir sans passer par les autres. Nous sommes là en communauté et nous sommes renvoyés vers les plus pauvres, vers les rejetés de nos sociétés, les étrangers, ces immigrés qui nous posent question, vers ceux qui ont besoin de nous et que nous pouvons aider en leur ouvrant un cœur accueillant. Si Jésus nous parle de la croix, Il nous invite à porter notre croix à sa suite en marchant sur le chemin de l’Amour et du don de soi.

Demandons-Lui cette grâce durant l’Eucharistie et avançons avec joie et espérance vers la Résurrection de Pâques.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 4e dimanche de Carême – 11/03/2018

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique pur que tout homme obtienne la Vie et soit sauvé par Lui » Voilà le message, pas facile à comprendre, des textes de ce quatrième dimanche du Carême, qui nous invitent à nous tourner vers le Christ mort sur la croix. Par cet événement Dieu manifeste son Amour infini pour tous les hommes.

« La Croix, signe d’Amour » ; expression que nous avons du mal à accepter : la prolifération du mal, des injustices, de la souffrance dans notre monde peut-elle être vraiment signe de la présence de Dieu ? Beaucoup parlent surtout de l’absence de Dieu, de son indifférence ou même de son impuissance. Lui, qui est tout puissant, pourquoi ne supprime-t-Il pas tout ce mal ? Et, lorsque je le prie, pourquoi ne m’exauce-t-Il pas comme je le voudrais ?

Tout au long de l’histoire du Peuple choisi, qui était souvent infidèle, Dieu est resté fidèle et l’a toujours sauvé pour le conduire jusqu’à la venue du Messie, sauveur du monde entier. Jésus réaffirme fortement l’Amour que Dieu porte à tous les hommes, même à ceux qui Lui sont infidèles et Il continue sans cesse à refaire alliance avec eux. « Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que le monde soit sauvé par Lui », nous dit Saint Paul.

Parce qu’Il respecte notre liberté, Il ne nous sauve pas des guerres dont les hommes sont responsables, ni des groupes fanatiques qui assassinent aveuglément et démolissent tous ce qui ne leur ressemble pas. Il ne supprime pas les maladies, ni les catastrophes, ni toutes les inquiétudes qui empestent notre vie. Il ne nous manipule pas comme des marionnettes ; Il nous laisse toujours libres de choisir le bien ou le mal. Mais Il est toujours à nos côtés pour lutter avec nous contre tout ce qui avilit l’homme, pour nous aider à triompher, avec Lui du mal et de la mort. Jésus nous l’a promis : « Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde »

Regarder avec foi, espérance et amour vers le Christ qui souffre et meurt sur la croix c’est croire qu’Il porte avec nous nos souffrances et nos morts.

En regardant le monde d’aujourd’hui, ses injustices et ses violences qui vont jusqu’à l’autodestruction, ses perversions par le pouvoir et les richesses, nous risquons de désespérer.(Au cours de la réunion de carême de lundi dernier on disait : « les épreuves font partie de la vie, et même si on est parfois troublé par elles, on croit quand même en tant que chrétiens. Nous n’avons pas le droit d’incriminer Dieu, mais de voir notre responsabilité. L’épreuve peut devenir grâce lorsqu’elle nous mène à la conversion. »

Saint Jean nous rappelle que le salut ne vient pas de l’extérieur, d’une intervention miraculeuse, ou magique de Dieu. Il est l’accomplissement de soi, dans la vie d’un amour véritable qui passe par le don de soi, à l’exemple du Christ.

Quelle que soit notre condition sociale, notre culture ou notre religion, nous sommes toujours appelés à nous ouvrir à l’autre, à l’accueillir et à l’aimer, à l’accepter avec ses qualités et ses défauts. Car Dieu est un Père aux bras grands ouverts qui nous accueille, car comme le dit Saint Paul « Rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ».

Durant cette Eucharistie redisons-Lui notre amour et faisons-Lui confiance ; car, à travers nos difficultés Il nous guide vers la JOIE de PÂQUES

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 3e dimanche de Carême – 04/03/2018

On n’a pas l’habitude de voir Jésus en colère, Lui qui disait : « Venez à moi, je suis doux et humble de cœur ». Mais là Il n’en pouvait plus.

C’est une espèce de centre commercial qui s’est installé dans la cour extérieure du temple : il y avait là des marchands d’animaux pour les sacrifices rituels, des changeurs de monnaie (parce qu’on ne pouvait pas utiliser l’argent à l’effigie de César pour les offrandes rituelles), et bien d’autres. Certes, ces activités étaient utiles aux juifs qui venaient remplir leurs devoirs religieux au Temple, mais elles ont pris une telle ampleur que le lieu de prière ressemblait de plus en plus à un marché ; d’où la réaction de Jésus qui ne supportait pas cela : « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce ! »

Par sa réaction violente Jésus nous dit que Dieu n’est pas à acheter, même pas avec des sacrifices ni avec de l’argent. Les relations de l’homme avec Dieu ne se négocient pas. Souvent, au cours de l’histoire, des hommes ont voulu « acheter » Dieu (c’est l’expression «Gott mit uns» inscrit sur les ceinturons des soldats) ; on voulait faire une religion du « donnant-donnant », ce qui est parfois encore notre attitude. Prier, aller à la messe, me dévouer pour les autres, je veux bien mais ça rapporte combien ? Et d’autres disent : Je prie et Dieu ne m’exauce pas, alors à quoi sert la prière ?

On risque d’utiliser Dieu à des fins politiques, sociales, matériellement rentable. Nous mettons Dieu à l’épreuve, comme l’ont fait les Hébreux dans le désert. Et pourtant, malgré leurs infidélités Il leur est toujours resté fidèle ; et Il est allé jusqu’au bout de son amour en donnant son Fils qui meurt sur la croix pour nous, qui sommes des pécheurs si souvent ingrats. Dorénavant ce n’est plus le Temple de pierre qui est important, mais c’est la foi dans le Christ mis à mort, qui « ressuscitera trois jours après ».

En voulant rétablir la pureté du sanctuaire de Dieu, Jésus nous appelle à la vérité de nos démarches de chrétiens, à la sincérité de notre foi et de nos engagements de croyants. Dans quel état est ma vie intérieure ? Dieu y demeure-t-Il vraiment ? Souvent notre cœur est encombré par la course à la richesse, les soucis, l’égoïsme.

Ne nous contentons pas de la « façade », de gestes, de cérémonies extérieures si belles soient-elles. Si Dieu n’est pas dans notre cœur, dans notre vie quotidienne, tout cela ne vaut pas grand-chose.

Notre « maison intérieure », notre vie profonde avec Dieu, notre cœur, méritent certainement aussi d’être débarrassées des ambigüités, des richesses matérielles qui les encombrent.

Durant ce temps de Carême, ouvrons-nous davantage à « ce Christ, qui est puissance et sagesse de Dieu ». Supprimons de notre vie tout ce qui nous empêche d’aller vers Lui et de rejoindre les autres : tout ce qui n’est pas amour, accueil, espérance. Alors nous serons un peu plus disponibles à PÂQUES pour accueillir le CHRIST RESSUSCITÉ et Lui donner toute sa place dans notre vie.

AMEN

Abbé Bernard SCHER