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Homélie du 7e dimanche du Temps Pascal – 13/05/2018

Jeudi dernier nous avons fêté l’ASCENSION de Jésus qui est retourné vers son Père. Son départ, comme toutes séparations entre amis, n’était certainement pas facile à vivre pour ses apôtres ; qu’allaient-ils devenir sans lui ? Il les a côtoyé, il les a formés, aimés pendant près de trois ans, et maintenant ils vont se sentir seuls.

Mais, miraculeusement, ce petit groupe de l’Église naissante va se développer d’une manière étonnante, malgré les persécutions qui séviront dès le début, parce que cette nouvelle religion était considérée comme une secte, qui ne respectait plus la religion juive et qui, plus tard, refusait de rendre un culte aux empereurs romains.

On tuait systématiquement ces nouveaux chrétiens qui n’avaient pas peur de proclamer leur foi en Jésus, mort sur la croix et ressuscité le jour de PÂQUES ; et on pensait les supprimer pour toujours. Ils étaient remplis d’une force, d’un courage qui était certainement le fruit de la prière de Jésus, la veille de sa mort. Cette prière à son Père, considérée comme son testament, contient trois promesses faites à ses disciples et à tous ceux qui croiront en lui aujourd’hui : l’unité, la joie, la victoire.

« Père saint, garde mes disciples UNIS dans ton nom ; qu’ils soient un, comme nous-mêmes « Pourtant Jésus connaissait ceux qu’il avait choisi ; des hommes d’origine, de culture différentes : des pêcheurs, un collecteur d’impôts (Matthieu), des disciples envoyés par Jean Baptiste, un Judas qui le vendra pour 30 deniers, un ami intime, Pierre qui le reniera honteusement. Il va les quitter ; est-ce qu’ils resteront unis après son départ ?

Notre Église était le théâtre de luttes et de divisions au cours des siècles. Aujourd’hui encore, malgré les promesses du Concile Vatican II, on a parfois l’impression qu’elle fait de nouveau marche arrière ; certains voudraient même supprimer les décisions du Concile !

Qu’est-ce que nous faisons pour construire l’Unité de l’Église aujourd’hui ?

« Qu’ils aient en eux MA JOIE et qu’ils en soient comblés ». Jésus a connu des joies : la joie d’aimer son Père, d’être avec ses amis, de constater la foi chez les malades, les étrangers et même les pécheurs. On le représente toujours avec une figure très sérieuse, alors qu’il devrait transparaître la joie.

Pour nous les chrétiens, être heureux, répandre autour de nous la JOIE et l’ESPÉRANCE est une mission très importante ; Est-ce que, pour moi, l’Évangile est vraiment une Bonne Nouvelle que je répands, avec joie autour de moi ?

« Ayez confiance, j’ai vaincu le monde. » Le monde, dont il parle, représente tout ce qui s’oppose à Dieu et à son Envoyé. Durant toute sa vie publique Jésus devait lutter contre les puissances du Mal : la haine de ses ennemis, l’incompréhension de ses amis, l’ingratitude.

Nous aussi nous sommes continuellement affrontés au Mal. Dans certains pays des chrétiens sont persécutés et tués à cause de leur foi ; ce sont les martyrs d’aujourd’hui. Parfois nous nous  décourageons, nous baissons les bras, mais nous oublions que nous aussi nous pouvons vaincre le Mal, parce que Jésus a prié pour nous quand il disait : « Je te prie, père, pour que tu les gardes du Mauvais » Oui, nous serons victorieux de toutes difficultés si nous sommes fidèles à sa Parole et si « nous demeurons dans l’Amour de Dieu », comme nous le demande St Jean dans la deuxième lecture.

AMEN

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 10 mai 2018 – ASCENSION

Nous avons certainement tous et toutes vécu le départ d’un être cher. Cela cause toujours un regret et même une certaine souffrance ; il y a des « au revoir, des adieux pathétiques », des embrassements et parfois des larmes.

Les apôtres avaient un pincement au cœur lorsque leur ami, Jésus Ressuscité les a quittés, apparemment pour toujours. Comme beaucoup de juifs qui pensaient que Jésus venait libérer leur pays des occupants romains, les apôtres semblent n’avoir rien compris, lorsqu’ils lui posent la question : « Est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »

L’ASCENSION que nous fêtons aujourd’hui, est bien un départ ; désormais ils ne verront plus leur ami physiquement.

Marc vient de nous dire, dans l’Évangile : « Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » Il a donc bien quitté ses amis ; mais il ajoute : « Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. » En retournant vers son Père, Jésus inaugure une autre présence : il est désormais présent à ses disciples, à tous ceux et celles qui croient en lui. Le Ressuscité déborde les limites du temps et de l’espace. Sa présence dynamique remplit ceux et celles qui vivent dans la foi et l’amour actifs. Et nous, comme tous les croyants, nous vivons de sa vie.

Comme les apôtres, nous sommes aussi parfois tentés de rester là, à fixer le ciel » et de chercher Jésus dans les nuages. Pourtant, si nous y croyons : « Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps »

Il nous rejoint dans la prière et les sacrements
Il nous accompagne dans toutes nos tâches quotidiennes
Il nous donne sa force pour nos missions caritatives, d’accueil… dans nos actes d’entraide, de partages,
Il nous conduit à travers les Écritures, la Bible que nous lisons seul ou en équipes.

L’ASCENSION n’est pas la fête de l’ABSENCE. Mais elle nous donne la conviction que Jésus est actif dans notre vie, est présent à nos joies et nos difficultés d’une autre façon, plus intime et plus proche.

Les signes qui accompagnent l’action des croyants, sont toujours les mêmes aujourd’hui encore :
Chasser les démons du mensonge et du péché
– Parler les langues de la vérité, de l’amour, de l’espérance
– Échapper aux poisons de la haine, de la violence, du mensonge
– Guérir les êtres blessés par la haine, le racisme, la violence, tous ceux et celles qui manquent d’amour, de considération et qui ne sont pas respectés.

Voilà les missions que Jésus nous confie aujourd’hui, à nous qui voulons être ses apôtres dans la vie quotidienne, à nous qui devons être les semeurs de son Espérance, les porteurs de sa Bonne Nouvelle.

Après avoir célébré l’ASCENSION, allons, nous aussi, comme les apôtres, annoncer avec JOIE et ESPÉRANCE que Jésus est toujours vivant dans notre monde du 21ème siècle

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 6e dimanche du Temps Pascal – 06/05/2018

Nous entendons souvent cette expression (et je l’emploie également) « Nous devons être témoins de Jésus dans notre vie quotidienne » Mais qu’est-ce que cela signifie ? Les lectures de ce sixième dimanche de Pâques nous en donnent l’explication : être témoins du Christ c’est « demeurer dans son amour, c’est aimer comme lui nous aime » C’est la « clé de voute » du message que Jésus a transmis à ses apôtres lors du dernier repas, le jeudi soir, quelques heures avant sa mort, où il allait donner sa vie PAR AMOUR pour tous les hommes.

« Mon commandement le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ; il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis… » Ce n’est pas un simple conseil qu’il leur donne, mais un commandement.

Pour construire quelque chose ensemble, tout simplement, pour vivre ensemble, l’amour, l’amitié sont indispensables. Ils font partie de la vie de tout homme, de toute société, pas uniquement de notre vie de chrétiens ; mais à nous ses amis, Jésus nous dit : « comme je vous ai aimés ». Cette invitation renforce et donne un sens plus profond à notre amour qui nous fait aller jusqu’au bout. Jésus se donne en exemple ; c’est lui la norme de notre amour pour les autres et pour lui.

Ceux et celles qui ne sont pas aimés : (il y en a tellement aujourd’hui que l’on rejette, que l’on méprise !) ne peuvent pas avoir en eux cette joie que le Seigneur veut pour tous, lorsqu’il nous dit : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » Et ceux qui n’aiment pas les autres ne peuvent pas être heureux non plus, parce que l’amour vécu apporte la joie.

Nous les chrétiens, nous n’avons pas le monopole de l’amour, mais nous savons que cette force d’aimer nous vient de Dieu. Il nous a été révélé par Jésus Christ et c’est par là que nous ressemblons le plus à Dieu qui nous a créés à son image. C’est ce que nous dit saint Jean dans la deuxième lecture : « Celui qui aime est né de Dieu et connait Dieu… car Dieu est amour. »

Nous rencontrons parfois des personnes qui se disent incroyantes, mais qui mènent une vie ouverte aux autres, qui témoignent de grandes générosités et un amour authentique envers ceux qui sont dans le besoin et qui souffrent ; bien qu’elles ne se disent pas chrétiennes, elles sont enfants de Dieu, qui a créé TOUS les hommes à « son image et à sa ressemblance ». Jésus était en admiration devant la grande foi (et l’amour) des étrangers, tels que le centurion, la cananéenne, la samaritaine, les pécheurs, Zachée et Mathieu, collecteurs d’impôts, mal vus par les « bons juifs ».

L’Eucharistie à laquelle nous participons est don d’amour du Christ pour tous les hommes ; puisons à cette source la grâce d’être fidèles à ce grand commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! »

Alors nous serons semeurs d’AMOUR et d’ESPÉRANCE dans notre vie de chaque jour.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 5è dimanche du Temps Pascal

Dans cet évangile du cinquième dimanche de Pâques le mot ‘demeurer’ revient 8 fois. Les deux disciples de Jean Baptiste, qui devinrent apôtre de Jésus, le suivirent et lui demandèrent : « Où demeures-tu ? »

Savoir où habite une personne, c’est mieux la connaître et avoir un point de repère. Si nous avons une demeure matérielle, nous habitons aussi nos relations, nos goûts, nos amitiés. En entrant en intimité avec quelqu’un, nous découvrons sa véritable demeure intérieure, et alors « demeurer » c’est « vivre avec »

Et c’est cela que Jésus veut nous faire comprendre ; Il voudrait tellement que nous vivions avec Lui ! Pour que nous comprenions bien, et comme Il en a l’habitude, Il nous donne un exemple tout simple tiré de la nature, de la vie des gens, le sarment greffé sur la vigne. C’est de cette façon que nous pouvons demeurer avec Lui.

Aujourd’hui encore beaucoup de gens sont en recherche d’une demeure fixe, où ils puissent vivre en sécurité ; pas uniquement les SDF, les sans-papiers et les « sans-riens » que l’on rejette, ou que l’on parque n’importe où. Mais aussi tous ceux qui sont « SDF dans leur tête », ceux qui n’ont plus de certitudes réelles, ni aucun repère, comme tous ces immigrés qui viennent se réfugier chez nous, qui sont affrontés à des difficultés, des inquiétudes au quotidien, à l’intégrisme, à l’intolérance et aux tracasseries de la vie sociale.

Avoir une demeure fixe, c’est pouvoir grandir dans la paix, dans la chaleur familiale, c’est pouvoir travailler et s’épanouir. Jésus nous invite à demeurer en lui, c.-à-d. à vivre de sa vie. Un sarment de vigne ne peut pas porter de fruits s’il n’est pas greffé sur le cep. Ainsi en est-il dans notre vie de chrétien : être coupé du Christ nous prive de sa vie, car Il nous donne la sève de son amour, de sa paix, de l’espérance et nous rend solidaires des autres.

Si nous le fréquentons régulièrement en lisant et en essayant de vivre l’Écriture, la Bible, en recevant les sacrements, surtout l’Eucharistie à laquelle nous participons régulièrement, en faisant découvrir l’action de son Esprit dans le monde, c’est signe que nous sommes greffés sur Lui. St Jean nous dit dans la deuxième lecture que c’est grâce à l’Amour, vécu concrètement, « en acte et en vérité » que nous demeurons en Dieu et que Dieu demeure en nous.

Pour porter du fruit nous devons nous laisser constamment transformer par Dieu : « Tout sarment qui porte du fruit, le Père le purifie en le taillant pour qu’il en porte davantage » Il y a en nous les branches mortes de l’égoïsme, de l’instinct de possession et de domination et des péchés de toutes sortes. Si nous voulons porter des fruits d’amour, d’accueil, de service et de don de soi, il faut nous débarrasser de tout cela et nous savons que ce n’est pas facile.

Demeurer dans le Christ, ce n’est pas fuir les réalités de notre monde, ce n’est pas nous réfugier dans une spiritualité désincarnée, « à l’eau de rose », qui peut nous donner bonne conscience ; c’est, à la suite du Christ, vivre à plein les réalités parfois douloureuses et crucifiantes de nos existences, c’est, porter, avec Lui, les joies et les souffrances de nos frères les hommes et nous engager avec courage et espérance dans la vie de tous les jours.

Frères et sœurs, soyons des sarments greffés sur le Seigneur ; demeurons en Lui pour porter des fruits d’Amour, de Foi et d’Espérance et ainsi vivons chaque jour la Joie de Pâques

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 4e dimanche du temps pascal – 22/04/2018

« Suivre le berger comme un troupeau de moutons » est une expression un peu péjorative ; les bergers, à l’époque de Jésus, n’avaient pas tellement bonne réputation et pourtant c’est à eux que Jésus le Messie s’est révélé en tout premier à Bethléem. En se comparant à eux, dans les textes de ce quatrième dimanche de Pâques, que l’Église nomme « le dimanche des vocations », Jésus leur donne une place de choix. Il se dit lui-même le BON pasteur, le VRAI berger.

Il se DONNE entièrement pour ses brebis ; ce sont elles qui comptent avant tout pour lui. « Je donne ma vie pour mes brebis », et cela Il l’a fait tout au long de sa vie. Il s’est mis au service de ses amis, les apôtres, Il les a formé et leur a donné le meilleur de Lui-même, afin qu’ils prennent exemple sur Lui ; ils le suivront d’ailleurs sur ce chemin en donnant leur vie pour lui. Il était au service tous ceux et celles qui venaient vers Lui.

Les pasteurs que Dieu appelle aujourd’hui, le pape, les évêques, les prêtre, les diacres, religieux et religieuses, et tous les laïcs engagés, sont appelés à suivre le même chemin, celui du don total aux autres pour le service de Dieu ; la plupart le vivent d’ailleurs de façon admirable.

Mais tous ceux et celles qui s’engagent sur le terrain politique et social sont également appelés à ce don de soi, doivent être bons bergers dans leurs responsabilités au service des citoyens. Tous ceux et celles qui sont actifs dans des associations caritatives, toutes les personnes qui aident les plus pauvres et les plus petits à se relever, savent qu’ils doivent donner de leur personne pour remplir leur mission à fond.

Ce don n’est possible que dans la mesure où règne le respect et surtout l’AMOUR : « Je connais mes brebis et mes brebis mes connaissent », dit Jésus ; Il les appelle par leur nom et il va à la recherche de celle qui s’est perdue. Il les respecte. Il les aime toutes.

Ceux qui ont des responsabilités dans la société, qui sont engagés au service des autres, doivent, autant que possible les accueillir, pour mieux les connaitre et les aider. Les bénévoles des associations caritatives accueillent, font connaissance, respectent ceux qui ont besoin d’eux afin de les aider. Ils les aiment.

Malheureusement il y a aussi des « bergers mercenaires », qui sont en recherche d’avantages personnels ou même de corruption : l’actualité nous en parle parfois.

Le Bon Pasteur s’efforce de RASSEMBLER son troupeau au-delà des difficultés. C’est une mission importantes des pasteurs dans l’Église : construire, ensemble, prêtres et laïcs, une communauté ouverte et accueillante dans laquelle tous ceux qui viennent, se sentent à l’aise. Si nos assemblées ‘rétrécissent’ c’est peut-être aussi parce que nous les « croyants-pratiquants » nous ne sommes pas assez convaincants, ni attractifs ?

N’oublions pas que Dieu a fait de tous les hommes ses enfants. Vivons notre vocation d’accueil et de respect les uns pour les autres, et formons ainsi cette grande communauté d’amour, conduite par le BON PASTEUR, Jésus-Christ, à l’action dans le cœur de tout homme de bonne volonté par son Esprit. Et demandons au Père d’envoyer de Bon pasteurs à son Peuple, de Bons ouvriers à sa Moisson

AMEN

Abbé Bernard SCHER



homélie du 3e dimanche du Temps Pascal – 15/04/2018

Dans notre vie quotidienne, nous avons souvent de nombreux contacts : nous rencontrons des gens anonymes dans les rues, les magasins, les salles d’attentes. Mais il y a aussi des rencontres où nous nous arrêtons pour partager un passé commun, la vie actuelle, ou les projets de demain ; certaines rencontres nous apportent de la joie, nous permettent des discussions profondes et vraies.

Les rencontres de Jésus étaient certainement de ce type-là. D’ailleurs, durant toute sa vie, ses rencontres ne laissaient personne indifférent, même pas ses ennemis, et certaines personnes étaient complètement transformées à son contact : Marie Madeleine, Zachée, la Samaritaine et ceux qu’il a choisi comme ses disciples. Son accueil revêtit toujours un caractère de simplicité, de familiarité amicale, et tous ceux qui venaient à lui étaient importants, surtout les plus petits. Il les accueillait avec leurs qualités et leurs défauts en les aidant toujours à aller plus loin sur le chemin de la foi et de l’amour.

Ce fut surtout le cas de ses rencontres avec ses amis, après sa Résurrection. Ce n’était certainement pas facile pour eux de le reconnaître dans son corps : ils l’ont vu mort, au tombeau et le voilà avec eux, comme avant ! Il leur montre qu’il est ressuscité, qu’il est bien présent avec son corps humain : il se laisse toucher, il mange avec eux. Ils furent encore saisis de frayeur et de crainte, mais Jésus les rassure : « La paix soit avec vous ! » leur dit-il. Désormais ils le rencontreront d’une autre façon.

Et nous-mêmes, qui avons fêté Pâques, comment le rencontrons-nous, à quoi le reconnaissons-nous dans notre vie quotidienne ? Nous rêvons parfois de le toucher comme ont pu le faire les apôtres. Mais cela ne changerait certainement rien pour nous.

Nous pouvons constater « qu’il es là au cœur de nos vies », qu’il est actif dans le monde d’aujourd’hui :

  • Quand nous le vivons concrètement ; nous le découvrons :
    dans l’Eucharistie et dans les sacrements que nous vivons avec foi et qui nous transforment,
  • lorsque nous lisons et partageons sa Parole, seul ou dans le partage en Action Catholique et dans d’autres groupes de réflexion ; ensemble nous vivons et nous actualisons sa présence, conduits par l’Esprit-Saint,

Il se rend présent et proche de nous à travers nos engagements au service des autres, surtout des plus démunis.

Il est actif dans nos engagements pour la justice, la vérité, la paix ; il nous l’a dit : « Ce que vous avez fait pour les plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ». Le Christ Ressuscité est à nos côtés dans nos moments de souffrances, de découragements ; il est là pour partager nos joies et nos espérances.

Notre foi chrétienne doit être la découverte émerveillée de la présence du Seigneur dans la proximité quotidienne.

Comme chrétiens sommes-nous des témoins optimistes et convaincus que le Christ ressuscité à PÂQUES est bien vivant parmi nous ?

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 2e dimanche de Pâques – 08/04/2018

Cette expression de Thomas est passée dans le langage courant : « Si je ne vois pas ce que tu me dis, je ne le crois pas », et parfois on ajoute : « Je suis comme Thomas : pour croire, je veux voir »

Comme il est proche de nous cet apôtre qui, plusieurs fois, pose des questions à Jésus. C’était un homme qui avait les pieds par terre ; il voulait des preuves tangibles pour croire ce qu’on lui disait. Il faut dire, à sa décharge, que les événements qui se sont déroulés après Pâques n’étaient pas facile à encaisser ; les autres apôtres avaient peut-être aussi des doutes…. En quelques heures ils ont vraiment été bouleversés ; la Résurrection n’était pas dans l’ordre de l’évidence. Mettons-nous à leur place !

+ Nous voyons des hommes désemparés, paralysés par la peur ; ils se savaient sous surveillance. Comme amis de Jésus, ils seront rapidement arrêtés et suivront le même chemin que Lui. Ils ne se font aucune illusion. Ils se réunissent et verrouillent les portes du lieu où ils se trouvaient, par crainte des juifs. Ils se protègent.

Aujourd’hui ils y a encore tellement d’hommes qui sont désemparés devant la vie qui est très dure pour beaucoup qui sont frappés par l’avenir incertain, les injustices criantes, les rejets parce qu’ils sont immigrés, étrangers, les maladies incurables. Nous cherchons des explications à toutes ces inquiétudes qui risquent de nous renfermer sur nous-mêmes.

+ Jésus vient, à l’improviste, rassurer ses amis. La première parole qu’Il leur dit dans leur désarroi : « La paix soit avec vous » Il veut calmer leur peur.

Qui rassure les hommes aujourd’hui ? Ce ne sont certainement pas les médias, qui, la plupart du temps, ne rapportent que ce qui va mal et à qui on ne peut pas toujours faire confiance. Ce ne sont pas les politiques ni ceux qui s’accrochent au pouvoir et dont beaucoup ne cherchent que leurs intérêts personnels.

C’est à nous les chrétiens et à tous ceux qui sont honnêtes dans leur vie, de dire, à temps et à contre temps, que le Christ Jésus est ressuscité, qu’Il a vaincu le Mal et la Mort et qu’Il est toujours vivant parmi nous. C’est le Ressuscité qui nous envoie porter au monde cette Foi et cette Espérance dont il a tant besoin. Pour accomplir cette mission aujourd’hui, avec joie, il nous faut croire que le Christ Vivant nous donne son Esprit Saint, comme Il l’a transmis à ses apôtres. Comme croyants « pratiquants » sommes-nous conscients de cette mission ?

+ Le tempérament entier de Thomas l’empêchait de croire cette nouvelle impossible : un homme mort, mis au tombeau, ne peut pas revenir à la vie !

Qui d’entre nous n’a jamais douté ? Croire ce n’est pas une « assurance-tous-risques », la foi ne va pas toujours de soi, surtout pas dans les souffrances et les difficultés endurées. Elle est une lutte permanente contre le mal en nous et autour de nous. Croire ce n’est pas faire des choses exceptionnelles, c’est savoir qu’il est possible de construire, ensemble, un monde meilleur dans une société où tout semble perdu.

Notre foi repose sur la parole de ceux qui nous disent : « Nous avons vu le Seigneur ». Et Jésus nous dit, comme à Thomas : « Cesse d’être incrédule, sois croyant… Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! »

AMEN.

Abbé Bernard SCHER