En entendant cet Évangile nous pouvons nous dire que le monde n’a pas beaucoup changé : les chemins tortueux dans notre vie personnelle et dans la société, sont toujours encore à rectifier ; les montagnes d’égoïsme, de mésententes doivent toujours encore être supprimées. Les sentiers des tricheries, des fausses nouvelles, sont à rectifier, les chemins rocailleux de nos manques d’accueil, de nos rejet des étrangers, de nos fermetures à l’autre, sont toujours encore à aplanir. Mais tout cela est plus difficile à réaliser, car il s’agit de notre vie personnelle, de la vie d’une société où ne compte que le rendement et dans lequel on n’a plus besoin de Dieu.
Pourtant, aujourd’hui les hommes sont capables, avec des bulldozers et autres machines perfectionnées, de transformer le panorama d’un paysage, de percer des tunnels dans les montagnes ; ils peuvent construire des routes pour permettre aux gens de se rencontrer. Mais, malheureusement, au lieu de construire des ponts, ils élèvent encore des murs entre les peuples.
Cette Parole de Dieu qui fut adressée à Jean dans le désert s’adresse encore à nous aujourd’hui, dans nos déserts modernes. La bonne Nouvelle résonne encore dans notre monde qui nous étouffe. Créés à l’image de Dieu qui a mis son Amour en nous, nous sommes capables, avec tous les hommes de bonne volonté, de préparer le chemin du Seigneur et d’aplanir sa route. Il nous faudra prendre notre courage à deux mains, ne pas attendre ‘que les autres agissent à notre place’ ; la Justice, l’Amitié, la Paix arriveront dans le mesure où moi je les pratique dans ma vie quotidienne, dans mes relations avec les autres. Il y a bien longtemps, le Père Duval, un jésuite, chantait : « Ton ciel se fera sur terre avec tes mains ». Non, je n’ai pas le droit d’être un spectateur passif qui attend que les autres agissent. Il faut que je me mette à l’action.
Unissons-nous car la tâche n’est pas facile. Voyons toutes ces personnes qui manifestent pour réclamer un monde plus juste et plus vivable pour tous. Voyons tous ces bénévoles qui donnent de leur temps, de leur vie pour se mettre au service des plus pauvres.
Dans notre monde moderne où Dieu n’a plus beaucoup de place, comme Jean Baptiste, osons crier, par toute notre vie : Oui, Seigneur, nous croyons que tu viens parmi nous chaque jour pour transformer, avec nous et avec tous les hommes de bonne volonté, ce monde dans lequel tu continue de naître et de vivre continuellement.
Frères et sœurs, Que l’invitation de saint Paul aux Philippiens soit notre prière, en ce temps de l’Avent :
« Que notre amour nous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important »
AMEN.
Abbé Bernard SCHER