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Homélie du 27e DTO – Père Bernard SCHER

27ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

4/10/2020 « A »

Dans la Bible on parle souvent de la vigne ; les propriétaires donnent toujours beaucoup de soins et d’amour à leurs vignobles dont ils attendent de bonnes récoltes, comme d’ailleurs l’ami dont parle Isaïe dans la 1ère lecture. Et tous les deux sont très déçus. Dans l’Ancien Testament, le Peuple choisi par Dieu qui l’a libéré de l’esclavage égyptien était considéré comme sa vigne précieuse. On peut être surpris par la violence avec laquelle le vigneron traite sa propriété tant choyée : il en fait une friche, un désert. Dans l’Evangile Jésus épingle, une fois de plus les grands prêtres et les anciens du peuple, qui se croient les meilleurs.

Le propriétaire de la vigne c’est Dieu. Nous sommes étonnés de sa patience, son obstination, et même de sa naïveté. Il continue d’envoyer ses serviteurs les uns après les autres alors qu’il voit bien qu’ils sont mal reçus ; il ne se décourage pas et il envois même son Fils. Son attitude montre la grande patience de Dieu envers son Peuple, à travers toute l’histoire biblique, en commençant par les prophètes maltraités, jusqu’à son Fils supprimé, tué sur la croix.

« Ensuite il louera sa vigne à d’autres vignerons qui lui remettrons le produit en temps voulu » Ces ‘autres vignerons sont ceux qui ont accueilli la parole de Jésus, qui ont essayé de la vivre et qui l’ont annoncé à d’autres. comme la Bonne Nouvelle.

Au cours de l’Histoire de l’Eglise les chrétiens n’ont certainement pas toujours produit des bons fruits et n’ont pas toujours fait fructifier le Message du Christ pour tous les hommes. Ils n’ont pas toujours remis au maitre le produit de sa vigne. Au cours des deux mille ans de christianisme il y a eu de grandes et belles récoltes dans les saints, il y eu des actions magnifiques, de l’évangélisation « jusqu’aux extrémités de la terre ». Mais l’Histoire nous rappelle aussi les fruits amers des guerres de religions, de divisions entrer chrétiens, de scandales dans l’Église même, jusqu’à nos jours.

Aujourd’hui nous nous plaignons de la désertion de nos églises, nous déplorons la « perte de la foi »( ?) Nous regrettons la perte des valeurs chrétiennes. Les fanatiques des paraboles qui maltraitent et qui tuent ont encore beaucoup d’émules dans notre monde moderne, où l’on continue d’assassiner « au nom de Dieu ». Les sectes et les extrémistes ont encor un bel avenir devant eux.

A travers tout cela Dieu nous interpelle aujourd’hui. Il ne se décourage jamais devant nos infidélités. Et il nous donne toujours les moyens de travailler efficacement dans sa vigne. Son Esprit est toujours encore en action dans le cœur de beaucoup de personnes de bonne volonté, dans l’Eglise et dans le monde. Il ne se résigne jamais à l’échec. Et ne se laisse jamais abattre par nos infidélités et nos égoïsmes. La confiance qu’il nous fait sans cesse, son « espérance amoureuse » en l’homme font que nous pourrons toujours porter des fruits d’amour, de justice, de pardon et de paix.

La mort de son Fils sur la croix était considéré par beaucoup comme un échec retentissant ; mais par sa résurrection le jour de Pâques il a apporté une vie nouvelle au monde et à tous les hommes de tous les temps.

Frères et sœurs, qu’à travers cette Eucharistie où il nous donne sa Parole et son Corps, nous soyons chaque jouira fidèle et la mission qu’il nous confie. Soyons heureux d’annoncer, avec joie et espérance sa Bonne nouvelle autour de nous et apportons-lui les fruits de nos actions.

AMEN.



Homélie du 26e DTO – Père Bernard SCHER

26ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

27/09/2020 « A »

Jésus sait très bien que ses adversaires, qui le provoquent continuellement, cherchent à le piéger pour pouvoir le condamner à mort, pour se débarrasser de lui définitivement. On a l’impression que, lui aussi, les provoque sans cesse ; en entendant ses paraboles ils savent très bien que ce sont eux qui sont visés ; Jésus veut, sans succès, les faire réfléchir et les amener à se convertir.

Dans cette parabole nous voyons, une fois de plus, que le Père ne force pas ses enfants : il a besoin d’eux pour le travail dans la vigne, mais il les laisse libre ; Dieu agit d’ailleurs de la même façon avec nous : il nous a donné cette qualité formidable qu’est la liberté : il ne nous force jamais à répondre à son Amour.

Pourquoi le 1er fils refuse-t-il d’abord d’aller au travail ? Réaction d’adolescent qui veut s’affirmer ? « Je fais ce que je veux, mon père n’a plus rien à me commander !… » Parmi vous il y a certainement des parents qui connaissent ces mêmes réactions de la part de leurs jeunes. Finalement il se rend compte qu’il a mal agi envers son père, il revient sur sa décision et il va à la vigne.

Le 2ème fils fait le beau devant son père : « Oui, papa, j’y vais ! «  et, il n’y va pas. Son « oui » est un « oui » de façade pour se faire bien voir par le père, mais il n’y donne pas suite.

Une fois de plus, et ils le comprennent très bien, Jésus épingle les grands prêtres et les anciens du Peuples : ces « bons croyants », ces « bons pratiquants de la Loi » qui se glorifient d’être parfaits, parce qu’ils accomplissent les moindres préceptes de cette loi à laquelle ils disent « oui » ; mais ils « vivent non » en se fermant à l’essentiel : l’appel à la conversion que leur adressait Jean Baptiste, l’Amour pour tous, que leur demande Jésus. Ils sont plus habiles à dire qu’à faire.

A côté d’eux, des ’mal-croyants’, des pécheurs, comme Zachée, la samaritaine, le centurion romain, les publicains et les prostituées et bien d’autres, accueillent Jésus avec joie et se convertissent. Leur « non »initial, devient un « oui » hésitant et timide, mais signe de leur conversion.

L’histoire de ces deux fils est, en quelques sortes, aussi la nôtre ; les paroles de Jésus s’adressent à nous, à notre monde civilisé, aux communautés qui se disent chrétiennes. Jésus dénonce l’hypocrisie de nos sociétés qui parlent tant de justice et de paix, souvent pour masquer les égoïsmes collectifs, les entreprises de domination, les rêves de prestige, sans tenir compte de l’homme.

Dans nos vies personnelles il y a aussi des « oui » et des « non » : nous vivons des qualités humaines d’accueil, de générosités, d’entraides, d’amour. Mais notre vie est aussi assombrie par des zones d’égoïsme, de faiblesses et de péchés ; des grands saints ont vécu cela aussi.

Dieu est un bon Père pour TOUS les hommes, mais il n’accepte pas la fausseté d’une dévotion hypocrite. Ne jugeons pas, ne condamnons personne. Sachons et acceptons que «  les publicains et les prostituées nous précéderont peut-être dans le Royaume de Dieu ».

Durant cette Eucharistie demandons-lui la fidélité à son Amour : que nous nous mettions à son service en étant accueillants à tous ceux et celles qui viennent vers nous. AMEN.



Homélie du 25e DTO – Père Bernard SCHER

25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

20/09/2020

Pourquoi ce maître sort-il tout le temps ? Pourquoi embauche-t-il autant d’ouvriers ? Il est certainement inquiet de leur désœuvrement, ou bien sa vigne est si grande qu’il faut y envoyer beaucoup d’ouvriers ; avec les premiers il fait un contrat : une journée de travail = une pièce d’argent ; c’est le tarif. Puis il fait confiance et promet de payer le juste prix à tous. Mais ce maitre est très prodigue : il paie non d’après les heures travaillées, mais d’après le sérieux et certainement que les derniers venus ont très bien travaillé aussi. En agissant ainsi, il montre qu’il est juste mais aussi bon. Il a respecté le contrat initial avec les premiers employés. La justice est respectée !

La parabole ne nous renvoie d’ailleurs pas à la justice sociale, mais à la bonté avec laquelle Dieu agit dans son Royaume. Nous qui sommes chrétiens de longue date, nous serons certainement récompensés pour notre foi vécue, mais ceux qui se convertissent plus tard seront récompensés aussi. Pour Dieu, les maîtres-mots ne sont pas, comme dans la vie sociale :’ rentabilité – profit pour les actionnaires – enrichissement personnel – respect de la loi du marché…’ et finalement s’il n’y a pas assez de rendement on délocalise, on licencie. , pour lui ce qui compte avant tout c’est : ‘l’accueil (même des ouvriers de la dernière heure) –le salut – le don gratuit – et finalement l’amour.’ La manière d’évaluer de Dieu est uniquement basée sur l’Amour, son amour pour tous les hommes, quels qu’ils soient. Il dit à l’un de ceux qui se plaignent : « Ton regard es-t-il mauvais parce que moi je suis bon ? »

Ceux qui se croient ‘bons juifs’, qui pensent être les seuls justes parce qu’ils respectent la loi à la lettre, sont scandalisés par Jésus qui leur dit les 4 vérités, qui fréquente ouvertement les pécheurs, les étrangers et les malades ; il leur rappelle que l’amour de Dieu ne leur est pas réservé à eux seul, mais qu’il n’a pas de limites et qu’il s’étend à tous les hommes. ‘Ses pensées ne sont pas celles des hommes, Il est riche en pardon’, comme le rappelle le prophète Isaïe dans la 1ère lecture.’

Jésus a accueilli la samaritaine, le centurion romain, Zachée, la femme adultère et même le malfaiteur crucifié à côté de lui, qui s’est repenti au dernier moment et qui est devenu le premier saint : « Aujourd’hui même tu seras avec moi au paradis », lui dit-il.

Ne critiquons pas, ne jugeons pas ceux qui ne vivent pad comme nous, qui pratiquent leur foi autrement que nous, ceux qui viennent à la dernière heure’. Dieu accueille tous les hommes de bonne volonté. A tous et à toutes il dit : « Allez à ma vigne vous aussi et je vous donnerai ce qui vous revient «. Prions, durant cette Eucharistie, pour tous ceux et celle qui ont répondu à l’invitation du Seigneur, et qui se mettent au service de leurs frères et sœurs et au service de Dieu. AMEN.



Homélie du 24e DTO – Père Bernard SCHER

24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

13/09/2020

Ces paroles de l’Évangile d’aujourd’hui nous concernent toutes et tous. Car elles sont un incontournable appel au PARDON : pardon reçu lors du Sacrement de la Réconciliation, ou reçu d’une personne à qui nous avons fait du tort, pardon donné à celui qui nous a blessé ; et nous savons bien que demander pardon à quelqu’un cela ne va pas de soi.

L’Évangile que nous venons d’entendre est un appel incontournable au pardon ; le message de Jésus, sans concession sur ce point, est très clair et très exigent ; et les questions que nous nous posons sont nombreuses: où trouver la force de toujours pardonner ? Pourquoi et comment pardonner ?…

« Le roi »de l’évangile qui remet une dette énorme à son serviteur, c’est Dieu, nous l’avons compris. Nous savons aussi que nous sommes des débiteurs insolvables envers Dieu qui nous fait toujours grâce et confiance. Nous avons tout reçu de lui, nous lui devons tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons. Malgré cela nous ne sommes pas toujours reconnaissants ; nous n’agissons pas comme lui et beaucoup, aujourd’hui, n’ont plus besoins de lui, certains le combattent même et voudraient le supprimer : on enlève tous les signes qui nous rappellent sa présence, les croix dans les écoles et ailleurs. Mais nous savons qu’il est juste et qu’il nous pardonne toujours, qu’il nous remet nos dettes parce qu’il est un Père très aimants pour tous ses enfants. Jésus nous invite à entrer dans le don gratuit, sans rien demander en retour ; puisque nous-mêmes nous avons tout reçu gratuitement de Dieu, il n’est que justice de donner gratuitement nos qualités aux autres.

Dieu n’exige rien pour lui-même ; il reste que notre dette envers lui ne peut être remise que si nous avons de l’indulgence envers les autres et que nous leur pardonnons. Ben Sirac, le sage de l’Ancien Testament le disait déjà : « Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes torts seront remis ! »

A quoi, à qui pensons-nous lorsque nous disons si souvent ces paroles du ‘ Notre Père’ : »Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ? » C’est bon de demander sans cesse à Dieu de nous pardonner, mais, est-ce que nous pardonnons à notre tour ? Si ce n’est pas le cas, notre cœur risque de s’endurcir envers notre prochain, et devenir imperméable au pardon de Dieu sur lequel nous devons pourtant prendre exemple. Le vrai pardon, donné ou reçu, ouvre toujours à la paix, à la vie, à l’amour ; il est toujours constructif. Même s’il est souvent difficile.

Plusieurs fois j’ai entendue la réflexion : « Je veux bien pardonner, mais je ne peux pas oublier ! » Dieu ne nous demande pas « d’oublier », mais tout simplement de « pardonner ».

Au début de l’Eucharistie nous demandons ‘pardon à Dieu’, nous nous reconnaissons pécheurs…Confions-lui ceux et celles à qui nous avons du mal à pardonner et prions pour eux.

AMEN



Homélie du 23e DTO – Père Bernard SCHER

individualistes 23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

6/09/2020 « A »

Vous vous souvenez peut-être de ce passage du début de la Bible, la Genèse : Caen, qui vient de tuer son frère, répond à Dieu qui lui demande où est Abel : « Suis-je le gardien de mon frère ? » On dit souvent aujourd’hui que les gens sont de plus en plus égoïstes, individualistes, qu’ils vivent le « chacun-pour-soi »….Dans une certaine mesure c’est vrai, mais il ne faudrait surtout pas généraliser. Et il faut reconnaitre que nous sommes responsables les uns des autres dans beaucoup de domaines.

Dans la 1ère lecture Dieu institue le prophète Ezéchiel comme « guetteur pour la maison d’Israël » Il doit demander au méchant d’abandonner sa conduite et de se convertir.

Et les paroles de Jésus, dans l’Évangile que nous venons d’entendre, vont dans le même sens.

« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul »Il nous demande de faire une démarche difficile à réaliser dans notre monde moderne, qui est très sensible à l’autonomie de chacun. Lorsque quelqu’un nous fait une remarque on répond facilement « Mêle-toi de tes affaires ». La correction fraternelle que Jésus nous demande de faire, n’a pas bonne presse aujourd’hui.

Jésus ne veut pas nous inciter à nous épier les uns les autres, ni à être indiscrets ou moralisateurs. Il nous met d’ailleurs en garde : « Avant de voir la paille dans l’œil de ton voisin, regarde d’abord la poutre qui est dans le tien » Nous avons tous et toutes des défauts. Avant de ‘critiquer’ les autres (ce qui si facile) regardons-nous d’abord nous-mêmes.

Par ses paroles Jésus nous dit que nous sommes responsables les uns des autres ; nous sommes appelés à travailler ensemble pour la justice et la vérité. Chacun est invité à apporter sa part de bonheur à tous ceux qui sont engagés dans la vie avec lui. Ainsi nous construirons une communauté ouverte et accueillante pour tous. En nous aidant mutuellement, avec respect et amour, à nous convertir, nous avancerons ensemble sur le chemin de la vérité vers Dieu notre Père. Comme nous faisons partie d’une grande famille, nous avons le droit et le devoir de nous rappeler à l’ordre mutuellement, mais toujours dans le respect et avec amour. Nous sommes tous et toutes responsables de la société dans laquelle nous vivons.

Lorsque nous nous efforçons d’avancer ensemble sur le chemin de l’amour et de la paix, lorsque nous vivons et annonçons en Église, la Bonne Nouvelle apportée par le Christ, nous sommes sûrs qu’il est avec nous ; il nous l’a promis : « Là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux »

Jésus fait appel à la liberté, à la volonté de réconciliation de chacun, pour apporter sa part dans la construction d’un monde plus fraternel, dans la paix, la justice et l’amour.

Durant cette Eucharistie confions à Dieu ceux et celles que nous avons du mal à accepter ; qu’il change notre cœur pour que nous puissions les aimer comme lui les aime

AMEN.



Homélie du 22e DTO – Père Bernard SCHER

22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

30/08/2020

Il est toujours heureux de pouvoir participer à des noces d’or ou de diamant ; cela arrive encore régulièrement ; il est émouvant de voir ces époux qui s’aiment depuis tant d’année, se redire : « Je t’aime comme au premier jour » ! Et pourtant, durant ces années-là ils ont connus de hauts et des bas, des joies, certes, mais aussi des difficultés qu’ils ont surmonté ensemble, grâce à leur amour et une alliance solide. Ils se sont séduits mutuellement .Et certains, des croyants, disent aussi que c’est Dieu qui les a accompagnés.

Le prophète Jérémie vient de nous dire dans la 1ère lecture : « Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi. » « Séduire », ce mot signifie ‘attirer fortement, charmer’. Malheureusement le but n’est pas toujours positif : la publicité veut nous séduire pour nous pousser à la consommation ; certains veulent séduire pour nous dominer, pour nous ‘mettre le grappin dessus’. Les hommes politiques nous séduisent par de belles promesses qu’ils ne tiendront jamais….

Jésus a certainement réussi à ‘séduire’ ses apôtres : la réponse que Pierre lui donnait dans l’Évangile de dimanche dernier « Oui, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » nous le montre bien. Et voilà que, imbu de sa nouvelle fonction de responsable de l’Église que Jésus vient de lui confier, il se croit permis de lui faire des remontrances : « Tu ne souffriras pas, tu ne mourras pas…Nous sommes là pour te défendre » Et quelque temps après il jurera « qu’il ne connait pas cet homme » ! Et Jésus le remet vertement en place. Pierre réagit humainement ; mais dans la suite il empruntera le même chemin que Jésus et il donnera sa vie pour lui.

Nous n’avons pas le droit d’accepter les injustices ; nous devons nous battre contre la souffrance et la mort, conte tout ce qui s’oppose à la vie de l’homme. Assez longtemps, dans l’Histoire, et même dans l’Église » on demandait aux plus pauvres, aux petits, de ne pas se révolter, de porter leur croix ici bas avec patience, et d’accepter la souffrance ; ainsi ils auront une belle place au Royaume des cieux » (cette recommandation arrangea It ceux qui avaient le pouvoir).

Jésus, qui nous a séduits lors de notre Baptême, nous invite aujourd’hui encore à le suivre. Mais ce n’est pas le chemin de la facilité qu’il nous propose. Suivre son chemin, cela consiste à mettre nos pas dans les siens : »Si quelqu’un veut marcher à ma suite, nous dit-il à nous aussi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ! » Il nous invite à aller, comme lui, jusqu’au bout dans notre passion amoureuse pour Dieu et pour nos frères.

Accepter la croix et la souffrance ce n’est pas facile (j’allais dire : ce n’est pas humain), mais c’est inévitable. Nous voudrions parfois un Jésus bien gentil, un ‘credo’ à notre mesure et un Dieu à notre service. Le véritable amour dont nous parle Jésus, et qu’il a vécu lui-même, est au service des autres et passe toujours par le renoncement à soi-même. Si Dieu nous séduit ce n’est pas pour nous dominer, ni pour nous « avoir » par la facilité. Il nous confie une mission pour laquelle il nous fait confiance, une mission de bonheur, de salut et d’espérance :pas facile ! Mais il nous donne toujours son Esprit pour nous aider à la remplir.

Se laisser séduire par le Christ, c’est rencontrer et accepter la tendresse du Père en essayant » de discerner quelle est sa volonté : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait, »comme nous le demande St Paul dans sa lettre aux Romains.

Comme chez le prophète Jérémie, que la Parole de Dieu » soit pour nous, comme un feu brûlant dans notre cœur de chrétien » , un feu d’amour et d’espérance que nous répandrons autour de nous avec joie !

Durant cette Eucharistie, demandons l’aide du Seigneur pour nous-mêmes et pour tous les hommes de bonne volonté, pour tous ceux et celles qui se sont laissés séduire par lui et qui, avec lui, continuent de transformer le monde.

AMEN.



Homélie du 21e DTO – Père Bernard SCHER

21ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

23/08/2020

Comme nous venons de l’entendre dans l’Évangile de ce 21° dimanche, les enquêtes, les sondages d’opinion ne datent pas d’aujourd’hui ; Jésus les pratiquait déjà lorsqu’il demandait à ses disciples ce que les gens pensaient de lui, et les avis étaient très partagés. Mais, contrairement aux sondages d’aujourd’hui par lesquels on veut savoir le degré de popularité des personnages en vues, de ceux qui ont une responsabilité dans la société, ce n’est pas cela qu Jésus recherchait. Il sait bien ce qu’il représente pour ceux qui sont avec lui depuis un moment. Il veut que ses apôtres disent ce que les gens pensent de lui ; mais il veut surtout les amener à dire ce qu’eux-mêmes pensent de lui, ce qu’il et pour eux. Il veut qu’ils « se mouillent » à son sujet. « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Cette question, essentielle dans notre vie de chrétiens, il nous la pose régulièrement à chacun, à chacune d’entre nous : »Pour toi, Jean-Marie, Paul, Catherine, Marie….pour toi, qui suis-je ? » Nous pourrions certainement réciter ce que nous avons appris au catéchisme, il y a plus ou moins longtemps ! Mais Jésus ne nous demande pas de grandes théories, ni de réponse abstraite ; il veut que nous lui donnions une réponse vraie, vécue concrètement dans nos relation de chrétiens avec ceux que nous rencontrons, une réponse qui est l’expression de notre amour pour Dieu le Père et pour lui-même.

Nous vivons dans un monde qui est de plus en plus déchristianisé, un monde matérialiste, parfois hostile à toute religion, une société dans laquelle Dieu « n’a plus la cote », où les hommes n’ont plus besoin de lui. Mais il y a peut-être plus de personnes que l’on croit, qui se posent encore des questions, sur la foi, sur les religions et sur Dieu. Il y a encore des enfants, en ACE, des adultes en ACI, en VEEA, en MCR/Vie Montante, et d’autres Mouvements, qui se retrouvent régulièrement pour partager leur foi vécue chaque jour, pour se dire comment ils sont chrétiens dans leur vie toute simple, et ‘qui est Jésus pour eux’…Et tous ces jeunes qui se retrouvent régulièrement à Taizé ou ailleurs ?!…Oui, jésus est, aujourd’hui encore « le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

En nous posant cette question : »Pour toi, qui suis-je ? » Jésus nous demande une adhésion confiante et amoureuse de tout notre être à sa personne et à son message de paix et d’amour. Il nous invite à faire route avec lui et, avec les autres, à construire aujourd’hui cette Église qu’il  a confiée à Pierre et aux apôtres.

Qui est Jésus pour moi ?… Quelle est ma réponse de chrétien, de chrétienne à la question qu’il me pose personnellement ? Répondons-lui dans notre cœur durant cette Eucharistie.

AMEN.