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Homélie du 14e dimanche du Temps Ordinaire – 08/07/2018

Comme ceux d’entre nous qui ont émigré ailleurs pour cause de mariage ou de travail, ou pour d’autres raisons, Jésus lui aussi, qui a quitté son village pour accomplir sa mission, est revenu chez les siens ; et Marc nous raconte un de ces retours, qui ne s’est pas tellement bien passé.

Comme d’habitude il prend la parole dans la synagogue ; nous ne savons pas ce qu’il a dit, mais nous connaissons les réactions de ses auditeurs et pour eux l’enfant du pays a complètement changé, le contraste est grand entre ce qu’il enseigne et ce que les habitants de Nazareth connaissent de lui. Ils pensaient que Jésus était resté le charpentier qu’ils avaient connu pendant trente ans ; et voilà qu’il leur semble être un étranger. Ils sont devant une énigme : comment Jésus a-t-il pu changer à ce point-là ? Ils l’enferment dans l’image qu’ils s’en font et ils ont du mal à accepter ce changement. L’échec de la rencontre entre Jésus et ses compatriotes est profond, au point que Jésus ressent même un certain mépris.

Toute rencontre vraie suppose qu’on sorte de soi-même pour accepter la différence avec l’autre, et cela ne nous laisse jamais indemnes. Nous connaissons des rencontres pénibles, qui nous marquent en négatif, mais aussi des contacts, des accueils heureux comme ceux d’aujourd’hui avec le groupe VASYLKO qui anime la messe et qui donnera un spectacle magnifique ce soir à 20 h 30 (auquel vous êtes tous invités).

Nos identités sont différentes ; l’étranger, qui ne vit pas comme nous, qui pratique une autre religion, nous fait peur ; c’est aussi à cause de cela qui les immigrés rencontrent tant de difficultés à venir dans nos pays, où ils ne sont pas désirés, où ils sont rejetés, même par les « bons catholiques ». Accueillir l’étranger c’est courir le risque de ne plus rester le même, d’être déstabilisé.

Rencontrer, accueillir ce n’est pas un échange sans histoire, où l’un parle et l’autre écoute ; accepter d’aller vers l’autre revient à reconnaître sa propre vulnérabilité, surtout si on n’a pas les mêmes idées. C’est ce que refusent les compatriotes de Jésus ; ils ont des réactions de défense qui sont des manifestations de mauvaise foi. Étiqueter Jésus comme étant différent de ce qu’ils voyaient en lui c’est finalement le rejeter. Les exclusions les plus féroces viennent souvent des plus proches. Plus tard Jésus sera d’ailleurs trahi par Judas et renié par Pierre. Par beaucoup, et pas uniquement par ses ennemis, Jésus n’est pas reconnu dans son identité profonde : « Qui est-il, celui-là qui est de notre village » ? se demandent les gens de Nazareth.

Il est celui qui dérange, surtout ceux qui ont le pouvoir et qui pensent avoir la vérité ; ce sont eux qui le mettrons à mort, comme tous les ‘prophètes’ que l’on a supprimé au cours des siècles, même dans l’Église. Ils dérangent parce qu’ils annoncent le Bonne Nouvelle qui est Vérité, Justice, Amour. Ils sont surtout près des petits, des ceux qui n’ont pas droit à la parole, de ceux qui vivent à la « périphérie de l’Église » comme le dit le pape François. Et cela ne plait pas aux « bien pensants »

 « Jésus s’étonnait de leur manque de foi », dit Marc. Quelle est notre foi en Dieu, dans notre  monde qui n’a plus besoin de Lui ?

Que dans notre vie quotidienne nous soyons des chrétiens accueillants envers tous ceux qui viennent vers nous, surtout envers ceux qui ne sont pas comme nous.

Jésus est venu pour tous les hommes, de toutes conditions ; il les a accueillis sans poser de question sur leur vie ; il leur a simplement demandé la foi.

Durant cette Eucharistie, accueillons le Seigneur avec foi et amour

AMEN

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 13ème dimanche du Temps ordinaire – 01/07/2018

Nous venons de l’entendre : Jésus ne reste pas insensible devant la mort, surtout devant la mort d’un enfant. Il n’y a rien de plus douloureux pour des parents, rien de plus révoltant pour la société, que la mort d’enfants innocents, et il en meure encore des milliers chaque jour, à travers le monde, de faim, de maltraitance, à cause de la guerre, pas uniquement dans les pays lointains, mais aussi chez nous. Dans certains pays on en fait des enfants-soldats, on s’en sert comme boucliers humains, on les viole.

Souvent, devant la mort d’innocents, on se révolte contre Dieu. Des gens, qui perdent un être cher, surtout s’il s’agit d’un enfant, posent la question : « Pourquoi Dieu permet-Il cela ? » Comme si c’était Lui le responsable. Dans certains avis mortuaires on trouve l’expression, que je n’aime pas du tout : « Il a plu à Dieu de rappeler à Lui son serviteur…. » Non ! La mort ne plait pas à Dieu, non, ce n’est pas Lui le responsable. Nous l’avons entendu dans la première lecture : « Dieu n’a pas fait la mort. Il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. »

Dans l’Évangile, ce père effondré devant la maladie très grave de sa fille, vient trouver Jésus, pour lui demander sa guérison. Il rejoint toutes ces personnes, très nombreuses, qui aspirent à la vie ; car l’homme est fait pour la vie que nous devons respecter et défendre par tous les moyens. Le Livre de la Sagesse nous le dit encore : « Dieu a créé toutes choses pour qu’elles subsistent… Il a créé l’homme pour une existence impérissable… »

Jésus, qui est attentif à toute détresse humaine, accueille tous ceux qui, blessés dans leur vie, viennent vers Lui, et Il guérit les malades. Il remet les hommes debout. Il demande une seule chose : LA FOI. « Ne crains pas, CROIS seulement. » dit-Il à Jaïre. Durant son passage sur terre Il a fait œuvre de VIE ; le salut, pour Lui, c’est que la vie puisse s’épanouir en tout homme. Saint Iréné disait : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. »

Frères et sœurs, cet Évangile nous interpelle aujourd’hui ; nous devons, nous aussi ‘faire œuvre de vie’ : par l’attention et l’accueil que nous donnons à tous ceux que nous rencontrons, par la compassion et l’aide à tous ceux et celles qui sont accablés par la souffrance, par la bonté et la compréhension témoignés à tous ceux et celles qui ne sont pas respectés, ni écoutés, que l’on méprise et que l’on rejette. Nos indifférences, nos critiques négatives, nos rejets des autres, nos manques de respect sont des germes de mort qui les empêchent de vivre et de s’épanouir.

Durant ce temps de vacances, essayons de refaire le point sur nos attitudes vis-à-vis des autres : comment pouvons-nous faire œuvre de vie en respectant notre vie personnelle, en défendant celle des autres et celle de la nature ?  Devant les difficultés, les souffrances, que nous rencontrerons certainement, ne craignons pas, mais croyons en Dieu ! Il ne reste jamais sourd à nos supplications, si nous Le prions avec FOI et Confiance ; Jésus en est témoin.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du dimanche 24/06/2018 – Nativité de St Jean Le Baptiste

Habituellement l’Église célèbre le jour de la mort d’un saint. Aujourd’hui nous fêtons la naissance de Saint JEAN-BAPTISTE. Le 21 juin, fête de la lumière, de l’été, était une fête païenne, liée au solstice d’été, que l’Église a christianisée, en y plaçant la naissance de Jean le Baptiste.

Élisabeth et Zacharie, un couple d’un certain âge, connaissent les joies de la maternité (ne pas avoir d’enfant était considéré comme une punition de Dieu).

Leur famille et leurs voisins reconnaissent, dans cet événement, la grandeur et la miséricorde de Dieu et viennent se réjouir avec eux.

Zacharie, qui était devenu muet, retrouve la parole lorsqu’il donne le nom de ‘Jean’ à l’enfant,
« Il parlait et il bénissait Dieu »

Le nom ‘Jean’, signifie : « Le Seigneur fait grâce ». La main du Seigneur est avec lui : il grandira sous le regard et la protection de Dieu. C’est lui qui préparera directement la venue du Sauveur.

Aux dires de Jésus, Jean est le plus grand des prophètes. Il a baptisé dans le Jourdain, il a appelé à la conversion. Lorsqu’il pensait que sa mission était terminée, il a envoyé ses disciples à Jésus « qui est plus grand que lui », et il s’est effacé humblement devant le Messie.

La naissance de Jean ouvre une ère nouvelle, celle du Christ que désigne son nom même : « Le seigneur fait grâce ».

En quoi cette naissance peut-elle nous concerner aujourd’hui ?

Dans notre vie quotidienne nous vivons, nous aussi des joies, des moments heureux, avec les autres ou personnellement : de quoi nous réjouissons-nous ?

Nos prières sont-elles, pas seulement de demande, mais aussi d’action de grâce, de remerciements ? Nous devrions bénir Dieu tous les jours de notre vie, pour les bienfaits dont il nous comble.

Dieu est aussi avec nous ; il nous a choisi par la Baptême, il nous accompagne dans notre vie de chrétiens à travers les Sacrements, il est avec nous tous les jours et nous donne son amour et son aide ; par son Esprit il agit sans cesse dans l’histoire des hommes.

Comme Jean, nous sommes appelés à annoncer la Bonne Nouvelle autour de nous, pour préparer la venue du Seigneur dans notre monde ; c’est une mission qui n’est pas sans risque (Jean y a laissé sa vie), mais nous sommes forts de notre foi et de notre espérance.

A la suite de Jean Baptiste, à la suite de tous les apôtres de tous les temps, soyons des annonciateurs joyeux de la présence de Jésus Christ dans notre monde.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 11 dim. du Temps Ordinaire – 17/06/2018

Nous connaissons certainement cette affirmation de St Exupéry, dans ce beau petit ouvrage, ‘Le petit prince’ : ‘On ne voit bien qu’avec le cœur ; l’essentiel est invisible pour les yeux !’ Devant ceux qui voient le Royaume de Dieu comme une grande puissance, ceux qui veulent revenir à une Église où renaisse le pouvoir, Jésus nous présente ces deux petites paraboles : « Le Royaume de Dieu est comme la semence jetée en terre… comme une toute petite graine de moutarde … »

Lorsque le semeur a jeté la semence en terre il n’en est plus maître ; elle se développe sans lui, dans cette terre qu’il a auparavant préparée de son mieux, et qu’il continue de soigner. Il se remettra à l’action lorsque la récolte sera prête.

Mais qu’est-il donc ce ‘Royaume’, ce ‘Règne de Dieu’ dont Jésus parle si souvent ? Il n’est pas question d’autorité, ni de pouvoir temporel ; il n’est lié à aucun pouvoir politique. Dieu règne comme un Père qui donne son Amour et qui est intensément présent à tous ses enfants.

Ce règne se manifeste dans la manière de vivre chez ceux et celles qui sont vraiment ses disciples et qui se laissent guider par son Esprit. Son règne s’étend partout où des hommes, des femmes se réconcilient, font la paix en se libérant de la haine de la vengeance, du mépris. Il grandit là où se vit l’accueil, l’entraide, le respect des plus petits.

Le règne de Dieu est la collaboration entre l’homme qui prépare le terrain et Dieu qui fait pousser la semence, qui est toujours là malgré les difficultés de croissance. Ézéchiel, dans la première lecture, nous parle sur le même ton : Israël, déporté à Babylone, était au bord du désespoir ; le prophète a su lui transmettre une espérance formidable qu’il puise dans sa foi en Dieu et Paul lui aussi, malgré les difficultés, nous invite à l’espérance :

« Frères, nous gardons toujours confiance car nous cheminons dans la foi »

Souvent nous avons des réactions défaitistes : « Ca n’avance pas. L’Église fait marche arrière dans certains domaines… les gens sont égoïstes, individualistes… les églises se vident et il y a de moins en moins de prêtres. » Nous sommes souvent pressés, mais le Royaume de Dieu progresse lentement dans notre monde moderne. Sommes-nous capables de voir ce qui germe en silence ans le monde d’aujourd’hui, dans le cœur des hommes de bonne volonté ? Le règne de Dieu ne grandit pas forcément sous l’effet d’événements spectaculaires ni de grandes manifestations religieuses si belles soient-elles. Chaque simple et humble geste de foi, d’amour est signe d’espérance ; geste de service du prochain, de partage, d’accueil, de pardon et de paix. Ce sont des bourgeonnements lents et prometteurs de la naissance d’un monde nouveau.

Parce que nous croyons que le Christ Ressuscité a vaincu le Mal, et qu’il est vivant aujourd’hui parmi nous, nous sommes sûrs que son Esprit est à l’œuvre en nous et dans notre monde où il agit lentement, mais sûrement.

Quelles est la terre que je prépare en moi et autour de moi, pour que la Bonne Nouvelle puisse germer, et lever en portant beaucoup de fruits ? Est-ce que je crois vraiment que l’Espérance est le fruit de la patience ?

Est-ce que je fais confiance à Dieu qui travaille discrètement et ne nous abandonne jamais.

Que, dans nos Eucharisties, la Parole de Dieu nous transforme lentement pour que nous portions des fruité d’amour, de joie et d’espérance.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 10e dimanche du Temps Ordinaire – 10/06/2018

L’Évangile que nous venons d’entendre n’est vraiment pas facile à accepter : voilà que la famille de Jésus pense « Qu’il a perdu la tête « (qu’il est devenu fou). Elle vient le récupérer. Les siens savaient peut-être aussi que les scribes, qui sont venus exprès de Jérusalem pour l’arrêter, le traitent de « chef des démons »

Et pourquoi ces vives réactions contre lui ?

Il énonçait que Dieu était au milieu d’eux, il guérissait les malades, il osait même toucher les lépreux. Il pardonnait aux pécheurs chez qui il allait manger, il accueillait tout le monde, même les étrangers. Il était ouvert à tous ceux qui venaient à lui avec foi, il ne respectait pas le sacro-saint sabbat ; et il se permettait même de chasser les vendeurs hors du Temple. .Et à ceux qui viennent lui dire : « Ta mère et tes frères sont là-dehors, ils te cherchent ! » il répond sèchement : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » Ainsi on peut comprendre les réactions violentes envers lui.

En ce temps où le Peuple juif et la Famille étaient sacrés, Jésus instaure une autre famille, un autre peuple, plus forts que le sang et la tradition, ouverts et accueillants pour toute l’humanité. Dieu lui-même est le Père très aimant de toutes ses créatures (et pas uniquement des juifs). Lui-même, Jésus est venu pour tous les hommes ; en mourant sur la croix il a donné sa vie pour tous : il le dira lors du dernier repas pris avec ses apôtres : « Ceci est mon corps… Ceci est mon sang versé pour la multitude »

Pour terminer je voudrais dire un mot sur cette parole très dure : « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit-Saint, il n’aura jamais de pardon ». Cette parole semble en contradiction avec le pardon, la miséricorde sans limite de Dieu. Ce péché consiste à déclarer mal ce qui est bien et réciproquement ; c’est, en quelques sortes excuser mes péchés, et, par le fait même essayer de les supprimer. C’est une défiguration de l’action aimante de Dieu en dessein maléfique ; c’est une fermeture délibérée des yeux et du cœur à la vérité. Dans ce cas extrême, le pardon ne peut atteindre son but, non parce que Dieu ne veut pas pardonner, mais parce que l’homme, dans sa liberté, s’oppose à ce pardon.

Dans le « Notre Père » nous disons si souvent ces paroles : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons… Ne nous laisse pas entrer en tentation… »

Que le Seigneur nous donne un regard éclairé qui discerne les signes de sa présence aimante dans nos frères et sœurs et dans le monde, et que nous nous efforcions à toujours croire en son amour universel et à nous conformer à sa volonté.

Dans cette Eucharistie, accueillons sa présente aimante qui nous aidera à vivre et à témoigner en chrétiens tous les jours

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du 03/06/2018 – Corps et Sang du Christ

C’est incroyable et scandaleux de savoir qu’au 21ème siècle il y a encore des millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui souffrent et meurent de faim. Même près de chez nous des gens ne mangent pas tous les jours à leur faim, ou s’alimentent très mal. Nos Associations Caritatives peuvent en témoigner. Il y a quelques années une enfant de l’ACE disait à la responsable : «  Ils sont marrants de dire qu’on doit manger cinq fruits et cinq5 légumes par jours. Nous on ne peut pas se les payer ! »

Et, à côté de cette faim physique qui est réelle, il y a toutes les autres faims qui sont peut-être plus actuelles que jamais : faims de liberté, de paix, faims d’affection, de dignité ; faim d’être reconnu comme une personne humaine avec ses richesses et ses qualités.

Et, finalement il y a aussi, peut-être plus qu’on ne pense, le FAIM DE DIEU.

Il faut aussi voir le rôle de la publicité qui pousse à une consommation à outrance, à vouloir toujours plus et toujours plus grand, qui nous propose souvent des « nourritures » inutiles et très couteuses.

Aujourd’hui, en cette FÊTE DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST, l’Évangile nous parle aussi de nourriture : « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang » « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » Et la question des juifs est encore la nôtre aujourd’hui : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » Nous recevons régulièrement son Corps à la communion. Que signifie réellement pour nous cette démarche? Est-ce qu’Il vient combler ces DÉSIRS qui devraient remplir la vie de chaque chrétien ?

Désir de communier avec Dieu : en le recevant dans la foi, nous demeurons en lui et lui demeure en nous, comme il nous l’a promis ;

Désir de vie : face à la mort sous toutes ses formes, face au Mal qui nous cerne de toutes parts, il nous dit : « Celui qui mangera ma chair aura la vie éternelle » c’est-à- dire qu’il aura, en lui la Vie de Dieu

Désir d’une présence visible en nous qui sommes parfois affrontés à la solitude, au sentiment de vide, d’abandon, qui peuvent être cause de désespoir et même de suicide. « Demeurez en moi comme moi je demeure en vous. »

Désir de rayonnement, d’action : l’Eucharistie est une force, une nourriture qui nous aide à rester fidèles à notre mission de chrétien tout au long de la semaine par une vie de don et de service. Nous avons besoin du Seigneur qui nous dit : « En dehors de moi vous ne pouvez rien faire ».

Il y a aussi ce désir  de communion avec Dieu et avec les autres. L’Eucharistie est ce ciment d’amour qui nous aide à former une seule et même famille, malgré nos différences et parfois nos dissensions. Ce matin, dans l’Eucharistie, nous sommes unis les uns aux autres. Que nous vivions cet accueil et cette union tout au long de la semaine, avec tous ceux que nous rencontrerons.

« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » Que le « oui », « l’AMEN » que nous dirons tout à l’heure à la Communion, soit l’expression de notre volonté de vivre du Christ tout au long de la semaine.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER



Homélie du dimanche de Pentecôte – 20/05/2018

En ce jour de la PENTECÔTE nous célébrons, avec l’Église du monde entier, le don de l’ESPRIT-SAINT aux apôtres et à tous les disciples de Jésus Christ. Le jeudi soir, la veille de sa mort, Jésus, durant le repas qu’il a pris avec ses disciples, leur annonça qu’il allait les quitter. Mais il les rassure tout de suite en leur disant qu’il restera avec eux d’une autre façon (« Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps ») et il leur promet surtout de leur envoyer le Saint-Esprit : « Quand il viendra, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière. »

Cinquante jours après Pâques, les apôtres, que Jésus avait quitté 10 jours auparavant, à l’Ascension, étaient enfermés par peur des juifs.

Après l’irruption d’un vent violent et l’apparition de langues de feu, ils furent complètement transformés ; paralysés par la peur, ils ne savaient pas du tout ce qu’ils allaient devenir. Après la venue du Saint Esprit sur eux, ils sont devenus d’autres hommes. Ils ont ouverts les portes et sont sortis sans crainte vers cette grande foule disparate de juifs venus de partout à Jérusalem : – 50 jours après Pâques les juifs célèbrent la fête des moissons et rappellent l’événement où Yahvé a donné les 10 commandements à Moïse (Chavouot) – Les apôtres n’ont plus peur de rendre témoignage à Jésus et de raconter ave joie tout ce qu’ils ont vécu avec lui. Désormais rien ne pourra plus les arrêter et la Bonne Nouvelle qu’ils annoncent courageusement est comme un feu qui se répandra à travers le monde entier.

Tous ces gens, de langues, de races, de cultures différentes, les comprennent chacun dans sa langue, parce que, ayant reçu l’Esprit Saint, les apôtres parlent, en vérité, un langage universel, celui de la foi et de l’amour. C’est à la PENTECÔTE que naîtra l’ÉGLISE qui, au cours des siècles, s’étendra dans le monde entier.

Au cours des deux millénaires, cette Église a connu des tempêtes et des difficultés de toutes sortes et elle en vit encore aujourd’hui, à tous les niveaux. Mais le Saint Esprit ne l’a jamais abandonnée. Il lui donne toujours encore force et lumière pour avancer, pour être dans notre monde matérialisé, dans nos sociétés de plus en plus déchristianisées, ce levain, cette force d’espérance et d’amour.

Cet ESPRIT-SAINT que nous invoquons chaque fois que nous faisons le signe de la croix, qui est-il pour nous ? Croyons-nous en lui ?

Essayons de vivre les fruits de l’Esprit dont nous parle Saint Paul dans la deuxième lecture : amour, joie, paix, patience, bienveillance. Et surtout, sachons voir autour de nous les actions de sa présence dans le cœur des hommes et dans le monde.

En ce jour de fête, rendons grâce au Seigneur, durant cette Eucharistie, pour le don de l’Esprit-Saint qui souffle dans nos vies ; qu’il nous transforme à l’exemple des apôtres, pour que nous aussi, dans notre vie quotidienne, nous annoncions avec courage et joie, l’espérance d’un monde meilleur animé par le SAINT-ESPRIT.

AMEN.

Abbé Bernard SCHER